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Justice et abus sexuels: Deux pays. Deux choix.

Récemment, aux États-Unis, M. Jerry Sanduski a été condamné à un minimum de 30 ans et un maximum de 60 ans de prison pour avoir molesté de jeunes garçons (45 abus). Il ne sera pas éligible à une sortie conditionnelle avant 30 ans. Au Canada, M. Graham James a plaidé coupable, en 1997 pour 350 abus contre deux jeunes garçons joueurs de hockey. Il a été condamné à trois ans et demi de prison.
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Récemment, aux États-Unis, M. Jerry Sanduski a été condamné à un minimum de 30 ans et un maximum de 60 ans de prison pour avoir molesté de jeunes garçons (45 abus). Il ne sera pas éligible à une sortie conditionnelle avant 30 ans.

Au Canada, M. Graham James a plaidé coupable, en 1997 pour 350 abus contre deux jeunes garçons joueurs de hockey. Il a été condamné à trois ans et demi de prison. Qu'il a effectué jusqu'en 2001. Quelques années plus tard, il a demandé et reçu un pardon pour ses actes. Ceci avait déclenché une polémique. En mars 2012, il a de nouveau plaidé coupable pour avoir abusé deux autres garçons et sa sentence a été de deux ans de prison. Mais il a été éligible à une libération conditionnelle durant l'été de la même année... Il devrait probablement sortir l'année prochaine.

Deux pays et deux façons très différentes de traiter de ce genre de dossier.

Pour moi, ce n'est pas difficile : je préfère de loin la façon dont la justice américaine a été appliquée à ce cas d'abus sexuels envers des mineurs.

C'est simple: si les victimes de James ont, en fait, une reçu à cause de ses actes, une sentence à vie, Graham James lui n'aura eu que deux ans de prison. C'est, selon moi, inacceptable.

Évidemment, les médias traitent du sensationnalisme de la chose. Pas du fond. Il y a deux sujets qui, malheureusement, prennent bien moins de place dans les journaux que les faits divers habituels : l'aide aux victimes et le besoin de considérer la protection de la population dans la sentence.

En ce qui concerne les victimes, le cas de Graham James est un exemple de l'absurdité du système. Pour s'assurer que James accepte un plaidoyer de culpabilité, la couronne a demandé à une troisième victime d'abandonner sa plainte, ce qu'elle a dû faire. Pour cette personne, c'est devenir victime une seconde fois : la première fois aux mains de Graham James, la deuxième par le système de justice.

En ce qui concerne la sentence, ce n'est pas non plus acceptable. Si Graham James a été interdit à vie comme entraîneur des jeunes au hockey au Canada, la sentence de 1997 lui a permis de voyager en Espagne où il a pu entraîner des jeunes garçons au hockey. Il faut espérer que rien ne s'est passé là-bas.

Qui sont les coupables? Les juges et les soi-disant experts qui veulent toujours nous parler de réhabilitation. C'est ridicule. Quand il y a des enfants à risque, il vaut mieux brimer les droits d'une personne qui a déjà été reconnue coupable plutôt que de risquer la vie et la santé (physique et morale) de ces enfants.

Il faut reconnaitre le travail de personnes telles que le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu qui continue de travailler fort pour les droits des victimes.

Divers projets de lois font leur route au parlement fédéral:

C-37 - Un projet qui double la suramende compensatoire (ce qui alimente le fonds pour les victimes d'actes criminels)

C-217 - Un projet de loi qui modifie le Code criminel en étendant l'infraction de leurre pour y inclure tout moyen de communication (projet de loi émanant du député conservateur Fin Donnelly)

C-271 - Un projet de loi sur l'utilisation de l'Internet pour distribuer de la pornographie juvénile (projet de loi émanant du député néo-démocrate Peter Stoffer)

C-273 - Un projet de loi sur l'intimidation par internet - « cyberintimidation » (projet de loi émanant de la députée libérale Hedy Fry)

C-299 - Un projet de loi qui prévoit une peine minimale d'emprisonnement de cinq ans lorsque la victime d'un enlèvement est âgée de moins de seize ans, sauf si l'infraction est commise par un parent, tuteur ou une personne ayant la charge légale de la victime (projet de loi émanant du député conservateur David Wilks)

D'autres députés présentent d'autres sortes de projets de lois. Je suppose que leurs priorités sont différentes (comme par exemple celles du député Wadyslaw Lizon qui veut faire déclarer une journée nationale pour le pape Jean Paul II).

Un député gagne plus de $160,000 par année. Il faut un peu de sérieux. Il faudrait aussi un peu moins de partisannerie pour pouvoir faire adopter certains de ces projets de lois importants.

Le problème? C'est notre système politique et médiatique.

Certains députés pensent qu'il faut absolument s'opposer aux autres parce qu'ils sont d'un autre parti. Des projets de lois émanant de députés (de l'opposition ou du parti conservateur) sont battus par des votes qui reflètent une partisannerie mal placée.

De l'autre côté, les médias cherchent le conflit plutôt que la solution. Il est plus intéressant de rapporter des conflits aux nouvelles que des succès et de la collaboration.

Alors, pendant ce temps, Graham James peut compter le nombre de jours qu'il lui reste à faire en prison pendant qu'aux États-Unis, Jerry Sandusky compte le nombre d'années. Et chaque jour le nombre de victimes de ce genre d'abus continue d'augmenter.

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