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Ma boussole électorale virera-t-elle au vert?

Je vais me rendre dans l'isoloir le 19 octobre prochain, mais je ne me suis jamais senti autant orphelin politique qu'en cette campagne électorale.
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Je suis une personne politisée qui suit l'actualité politique quotidiennement, qui est au courant des enjeux, et qui considère que tout électeur admissible a le devoir d'exercer son droit de vote. Je vais donc me rendre dans l'isoloir le 19 octobre prochain, mais je ne me suis jamais senti autant orphelin politique qu'en cette campagne électorale.

Habituellement, ma boussole m'indique la voie à suivre assez tôt dans une campagne, mais, cette fois-ci, ce n'est pas le cas. J'en suis à espérer que quelque chose d'«éclairant» se produise au cours des prochains jours pour que je puisse faire un choix avec lequel je pourrai vivre comme électeur par la suite.

J'ai beau faire et refaire le tour de ce que les partis nous proposent, je n'arrive pas à me faire une idée sur l'option qui serait la moins dommageable pour notre pays, même si tout indique que le prochain gouvernement fédéral sera minoritaire, aucun des prétendants n'ayant réussi à se démarquer suffisamment pour décrocher la majorité si convoitée.

Parti conservateur du Canada

J'ai voté pour les conservateurs en 2006 (dégoûté par les libéraux dans la foulée du scandale des commandites) et en 2008. Mais ça fait maintenant presque dix ans que Stephen Harper est en poste. Le pouvoir l'a usé, sa gouvernance est opaque et déconnectée à bien des égards, et il est rendu beaucoup trop idéologique pour continuer à diriger le Canada.

Au fil des années, il a fait preuve de mépris à l'égard de plusieurs de nos institutions démocratiques, qu'il a pourtant le devoir de défendre, et a concentré trop de pouvoirs au «PMO» (son bureau). Quand c'est rendu que des décisions dans un dossier humanitaire comme celui de l'accueil de réfugiés syriens se prennent au bureau du premier ministre et sont instrumentalisées à des fins électorales, il y a un problème dans la baraque.

Malgré mon penchant conservateur en matière de finances publiques et d'économie, ce parti a besoin d'un nouveau chef pour que je m'y intéresse à nouveau. Un autre mandat comme celui qui se termine, non merci...

Nouveau Parti démocratique

Je n'ai jamais voté NPD, ni même en 2011 - année où la vague orange ayant déferlé sur le Québec a permis au NPD d'accéder à l'opposition officielle pour la première fois de son histoire. Je ne voterai pas pour «Angry Tom» en 2015. Bon nombre de députés néo-démocrates québécois sont demeurés muets comme des carpes au cours des quatre dernières années, ou n'ont carrément pas fait leur travail, comme la tristement célèbre députée fantôme Sana Hassainia, qui a eu la sage idée de tirer sa révérence.

Maintenant, on apprend que Tom Mulcair refuserait toute idée de coalition avec le Bloc québécois, alors que le NPD est devenue l'opposition officielle en 2011 grâce, en bonne partie, aux nombreux souverainistes qui ont décidé de déserter le Bloc. Belle façon de mépriser les Québécois à quelques jours du scrutin pour tenter de gagner des votes dans le Canada anglais... Après avoir donné à Stephen Harper un coup de pouce dans les intentions de vote au Québec (dossier du niqab), le voilà maintenant à servir un cadeau sur un plateau d'argent à Gilles Duceppe. Pas sûr que M. Mulcair demeure chef du parti orange passé le 19 octobre. Il semble avoir perdu de vue l'importance du vote québécois pour son parti à la dernière élection fédérale, et ça lui coûtera probablement très cher dans quelques jours.

Parti libéral du Canada

La Presse et le Toronto Star ont beau avoir encensé Justin Trudeau, ce dernier n'aura pas mon vote.

Oui, il a gagné en maturité et en confiance depuis avoir été élu chef de son parti en 2013, mais je ne pense pas qu'il soit assez mûr pour diriger les destinées du Canada.

L'homme de théâtre a su montrer à la population canadienne qu'il est capable d'apprendre ses lignes. Combien de fois l'avons-nous entendu affirmer pendant la campagne qu'il «a un plan»? Mais sa recette n'a rien de novateur: il propose de stimuler l'économie à coups de déficits et de taxer encore plus les «méchants riches». Le fait que Trudeau a l'appui sans réserve de la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, n'a rien pour inspirer confiance: L'économie ontarienne se porte plutôt mal sous les libéraux de cette province.

Enfin, la position du PLC sur le niqab (oui, un détail, mais un détail qui dérange) ne tient pas la route. Trudeau invoque la défense du droit à la liberté religieuse, alors que le niqab n'a rien de religieux. C'est un objet culturel qui symbolise la domination de l'homme sur la femme. Je n'ai pas envie d'un premier ministre qui invoque de faux prétextes pour défendre ce qui est indéfendable aux yeux d'une majorité de Canadiens.

Bloc québécois

Je ne suis pas souverainiste, je n'ai jamais voté pour le Parti québécois ou le Bloc québécois. Qu'est-ce qui pourrait bien me convaincre de voter BQ en 2015, surtout que le «parti de Mario Beaulieu» n'a eu aucune meilleure idée que de recycler son ancien chef, Gilles Duceppe, battu à plate couture dans son fief de Laurier-Sainte-Marie en 2011?

Lucien Bouchard avait affirmé que «notre succès [du Bloc Québécois] se mesurera à la brièveté de notre mandat ». Force est de constater que c'est un échec lamentable plus de 20 ans plus tard. Depuis plusieurs semaines, les sondages accordent deux sièges au Bloc québécois. Aussi bien disparaître du paysage une fois pour toutes.

Parti vert

Il me reste donc le parti d'Elizabeth May. Aucune chance que les Verts décrochent le pouvoir ou même ma circonscription, où le candidat - Jici Lauzon - est pourtant connu. Il en demeure que je trouve désolant de ne pas être en mesure - à quelques jours du vote et au terme de la plus longue campagne électorale de l'histoire moderne du Canada - d'accorder ma confiance au parti qui souhaite conserver le pouvoir ou à l'un des deux autres qui y aspirent (bien que je pense que les carottes soient cuites pour Mulcair).

Par conséquent, si la tendance se maintient, je risque de voter vert pour la première fois de ma vie d'électeur, à défaut d'avoir été convaincu par les trois principales formations fédérales que leur plate-forme est la meilleure pour le Canada.

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