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Ces électeurs victimes de la vague orange

Mme Hassainia, ayez la décence de retourner dans vos terres, où qu'elles se trouvent. Vous faites honte à la profession politique et aux électeurs à qui vous devez les généreuses conditions de travail dont vous bénéficiez depuis plusieurs années.
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On ne me fouettera jamais pour avoir écrit ce texte. Raif Badawi, lui, a été condamné à 1000 coups de fouet et 10 ans prison pour avoir blogué.

Le 13 juin 2011, soit la première fois qu'elle est intervenue à la Chambre des communes après son élection, la députée néo-démocrate (aujourd'hui indépendante) de la circonscription de Verchères-Les Patriotes, Sana Hassainia, a affirmé combien elle était fière de devenir la première femme tunisienne à siéger au Parlement et s'est engagée à servir ses électeurs et à défendre leurs intérêts jusqu'à la fin de son mandat (qui prend fin en octobre prochain).

Force est de constater que la députée - alors inconnue même de celles et ceux qui l'avaient élue - a rapidement mis son engagement de côté et a préféré s'engager corps et âme dans son nouveau rôle de mère. Le rôle de mère est certes important, voire fondamental, mais se faire élire à la Chambre des communes (ou à toute autre enceinte politique d'ailleurs) pour ensuite ne pas faire son travail/mal faire son travail de représentation, c'est carrément inacceptable. Il nous arrive tous dans la vie de devoir faire des choix.

Dans une série de reportages du journaliste Thomas Gerbet de Radio-Canada publiés la semaine dernière, on apprend que Sana Hassainia - dorénavant surnommée la « députée fantôme » - est un véritable cancre à la Chambre des communes (taux d'assiduité d'à peine 5,9 % en 2014). Pis encore, la députée Hassainia dépenserait plus que la moyenne, alors qu'elle est introuvable la plupart du temps - que ce soit sur la Colline du Parlement ou dans la circonscription qu'elle est censée représenter. Il en résulte un profond malaise parmi les citoyens, et plusieurs élus sont outrés. Alors qu'il est plutôt rare que les élus mettent de côté leur devoir de réserve, à la fois Stéphane Bergeron (député provincial de Verchères) et Denis Campeau (maire de Saint-Antoine-sur-Richelieu) entre autres sont sortis sur la place publique pour dénoncer le manque d'assiduité de la députée fédérale et les conséquences de ce manque d'assiduité pour les citoyens de la circonscription de Verchères-Les Patriotes.

Maintenant, Mme Hassainia pousse l'odieux en laissant entendre qu'elle pourrait présenter sa candidature à nouveau aux prochaines élections, soit pour le Parti libéral dans un autre comté (vive le sentiment d'appartenance!) soit pour Forces et démocratie - une nouvelle formation politique dirigée par l'ancien bloquiste Jean-François Fortin. Je sais de source sûre que le parti de Justin Trudeau ne veut pas d'elle. Il lui reste donc à espérer que M. Fortin accepte qu'elle se présente sous sa bannière, qui ne fera vraisemblablement élire aucun député le 19 octobre prochain.

Mais entre vous et moi, si elle a le front de se porter candidate à nouveau en 2015, elle mérite de se faire battre à plates coutures peu importe la circonscription où elle aura choisi d'installer ses affiches électorales, le cas échéant. Elle pourra au moins se vanter d'avoir soutiré 163 000 $ plus remboursement de dépenses des contribuables canadiens pendant quatre ans grâce à feu Jack Layton et à la vague orange.

Le cas de Sana Hassainia illustre merveilleusement bien la nécessité d'investir les citoyens du pouvoir de destituer tout élu - fédéral, provincial ou municipal - qui ne fait pas le travail pour lequel il a été élu ou fait mal ce travail. On ne peut tolérer qu'une personne se fasse payer 163 000 $ par année des deniers publics et méprise à un point tel le système qu'elle a été élue pour représenter et défendre. C'est inacceptable pour les citoyens qui s'attendent à une représentation concrète de leurs intérêts par leur député(e) et c'est tout aussi inacceptable pour les autres élus qui, eux, prennent leur travail au sérieux.

Mme Hassainia, ayez la décence de vous retirer de la vie politique, qui ne semble pas vous convenir. Vous faites honte à la profession politique et aux électeurs à qui vous devez les généreuses conditions de travail dont vous bénéficiez depuis plusieurs années. En fait, je vous dirais de démissionner sauf qu'il reste encore plus de 180 jours avant la prochaine élection générale et il serait regrettable que vous forciez la tenue d'une coûteuse élection partielle pour vous remplacer l'espace de quelques mois... Tout indique que vos commettants sont sans représentation réelle depuis mai 2011; c'est regrettable, mais ce ne sont pas quelques mois de plus qui feront une grande différence à ce stade-ci.

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