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Quel avenir pour la CAQ?

Je souhaite vivement qu'on mette fin à la dualité PQ-PLQ qui est en bonne partie responsable de l'actuel marasme au Québec. Pour cela, ça prend une nouvelle voix assez forte et crédible pour remplacer les vieux partis. Dans l'immédiat, la CAQ personnifie cette nouvelle voix. Je trouverais très regrettable qu'elle soit incapable de prendre du galon ou qu'elle finisse par disparaître du paysage politique québécois.
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J'ai voté pour la Coalition avenir Québec en 2012, puis en avril dernier. Ma circonscription est représentée par la députée caquiste Nathalie Roy depuis septembre 2012. Auparavant, je votais pour l'ADQ - exception faite de 2003, année où j'ai dû (malheureusement) voter pour Jean Charest parce qu'il était le seul chef de parti qui s'engageait à permettre aux municipalités fusionnées de force par le PQ de se défusionner. C'est une des seules fois dans ma vie d'électeur que j'ai voté libéral - après avoir dû me pincer le nez.

Je fais partie de ce groupe non négligeable d'électeurs qui jugent que ni le PLQ ni le PQ ne représentent une option viable ou crédible pour l'avenir du Québec. Ces deux vieux partis doivent se partager le blâme pour la situation pitoyable dans laquelle se trouvent les finances publiques du Québec aujourd'hui, car ce sont les deux seuls partis à avoir gouverné depuis la Révolution tranquille. Bien que la CAQ soit loin de représenter une solution à tous nos maux ou une option pouvant être qualifiée de révolutionnaire, elle apporte néanmoins un certain vent de fraîcheur et de nouvelles idées.

À la lumière des statistiques électorales, je suis loin d'être le seul à penser que les libéraux et les péquistes ne soient plus dignes de confiance. En effet, les résultats des élections générales au Québec depuis plusieurs années - 30,84 % pour l'ADQ en 2007, 16,37 % pour l'ADQ en 2008, 27,05 % pour la CAQ en 2012 et 23,05 % pour la CAQ en 2014 - indiquent que ce sont des centaines de milliers d'électeurs québécois qui ont tourné le dos aux promesses creuses et à l'éthique douteuse des deux vieux partis. L'option dont les bases ont été jetées par Mario Dumont est aujourd'hui loin de représenter une option marginale. Rappelons qu'aux dernières élections générales, si la campagne avait duré une semaine de plus, la CAQ aurait probablement dépassé le PQ et formé l'opposition officielle à l'issue du scrutin.

Vendredi dernier, la CAQ a toutefois perdu un gros morceau en la personne de Christian Dubé, député de Lévis et porte-parole en matière de finances. En entrevue sur les ondes du 98,5 FM avec Guy Simard vendredi midi dernier, M. Dubé a expliqué que le PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, lui avait fait une offre qu'il ne pouvait pas refuser : la vice-présidence de la division Québec. On sent néanmoins au cours de l'entrevue un fond de frustration d'avoir été relégué au rang de député de deuxième opposition. Comme Jacques Duchesneau, qui a décidé de ne pas se représenter aux dernières élections parce qu'il se trouvait « menotté » dans l'opposition à l'Assemblée nationale, M. Dubé a avoué que les choses ne vont pas assez vite à son goût dans l'enceinte politique.

Il prétend qu'il pourra être plus utile à l'économie du Québec comme vice-président de la CDPQ que comme député du deuxième groupe d'opposition à Québec. Il a probablement raison, mais ses bons coups serviront dorénavant davantage au premier ministre libéral qu'au chef de la CAQ. Et je vois très mal Christian Dubé formuler des critiques acerbes en matière d'économie ou de finances publiques à l'endroit du gouvernement de Philippe Couillard maintenant qu'il est à l'emploi de la Caisse. Il devra nécessairement s'imposer un certain devoir de réserve à l'endroit de ses anciens adversaires politiques...

Bien qu'il renonce à son indemnité de départ (l'avoir acceptée aurait été carrément indécent étant donné la CAQ avait déposé un projet de loi - jamais adopté - pour interdire à un député qui quitte ses fonctions en cours de mandat de toucher une telle indemnité sauf s'il démissionne pour des raisons de santé), en quittant ses fonctions de député à peine quelques mois après avoir été élu, M. Dubé rend nécessaire la tenue d'une élection partielle au coût de quelque 600 000 $ au trésor public. Malgré mon respect pour l'homme, je trouve déplorable la décision du politicien membre d'une formation politique qui prône un resserrement et une responsabilisation accrue de l'État. Il aurait pu réfléchir un peu plus longuement à son engagement politique avant de décider de se représenter en avril dernier.

Il sera maintenant intéressant de voir si François Legault réussit à recruter un candidat ou une candidate de la trempe de Christian Dubé pour tenter de conserver la circonscription de Lévis. Trouver un « candidat vedette » risque de ne pas être facile étant donné que la CAQ est vraisemblablement vouée à demeurer le deuxième parti d'opposition à l'Assemblée nationale jusqu'en octobre 2018...

Bien que la CAQ compte d'autres députés qui réussissent assez bien à s'imposer à l'Assemblée nationale (pensons à Éric Caire, François Bonnardel et Nathalie Roy, par exemple), la formation politique n'est pas à l'abri de la perte d'autres membres influents de sa députation. Par exemple, les rumeurs envoyant Gérard Deltell dans les rangs des conservateurs fédéraux en 2015 se font de plus en plus persistants. Si la CAQ continue à perdre de gros morceaux au cours des prochaines années, il faut se demander à quoi ressemblera la troisième voix à l'approche de la campagne électorale de 2018.

Je souhaite vivement que l'électorat québécois mette fin à la dualité PQ-PLQ qui est en bonne partie responsable de l'actuel marasme au Québec. Pour cela, ça prend une nouvelle voix assez forte et crédible pour remplacer les vieux partis. Dans l'immédiat, la CAQ personnifie cette nouvelle voix. Je trouverais très regrettable qu'elle soit incapable de prendre du galon ou qu'elle finisse par disparaître du paysage politique québécois. Il sera donc très intéressant d'observer le déroulement de l'éventuelle élection partielle dans Lévis.

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