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Cette chronique parle de politique et de hockey. De politique surtout. Mais la politique québécoise se prête dans les faits à de nombreuses comparaisons avec notre sport national. La bonne vieille rivalité entre les «Bleus» et les «Rouges», les victoires à l'arraché et les défaites crève-cœurs, les recrues, les départs à la retraite et les retours au jeu. Il y a un peu de tout cela dans cette chronique.
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Cette chronique parle de politique et de hockey. De politique surtout. Mais la politique québécoise se prête dans les faits à de nombreuses comparaisons avec notre sport national. La bonne vieille rivalité entre les «Bleus» et les «Rouges», les victoires à l'arraché et les défaites crève-cœurs, les recrues, les départs à la retraite et les retours au jeu. Il y a un peu de tout cela dans cette chronique.

En référence aux défaites (ou aux victoires, c'est selon) référendaires de 1980 et 1995, on a souvent entendu cette boutade disant que les fédéralistes mèneraient présentement 2-0 dans une «série éliminatoire» qui se trouve à être une sorte de 2 de 3. Autrement dit, si les indépendantistes devaient tenir un troisième référendum perdant, cela sonnerait le glas de l'option indépendantiste au Québec. Ce n'est pas faux. Par contre, c'est oublier un détail important, à savoir que les fédéralistes ne mènent pas vraiment 2-0. En réalité, la série est égale 2-2. La prochaine partie sera donc décisive.

À propos des défaites du camp fédéraliste, vous aurez évidemment compris que je fais référence aux accords du lac Meech (1987) et de Charlottetown (1992), deux tentatives infructueuses visant à convaincre le Québec de signer la Loi constitutionnelle de 1982. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que ces défaites ont eu un impact significatif sur l'appui populaire à la souveraineté du Québec. Une autre défaite du genre pourrait être fatale pour l'option fédéraliste au Québec.

La prochaine partie sera donc décisive, disais-je. Mais nous ne savons pas encore sur quelle «patinoire» elle se jouera. Cependant, les récentes sorties du nouveau chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, nous en ont donné une petite idée. Sur la base de son libéralisme ressourcé, monsieur Couillard entend rouvrir le débat constitutionnel d'ici 2017, date symbolique du 150e anniversaire de la Confédération. Il se pourrait donc que ce soit les fédéralistes, et non les indépendantistes, qui aient l'audace de provoquer l'ultime affrontement.

L'objectif du nouveau chef libéral d'intégrer enfin le Québec dans la Constitution canadienne est à la fois ambitieux et périlleux. Ambitieux puisque Philippe Couillard prétend pouvoir réussir là où les autres ont échoué. Et périlleux, car comme je le disais plus haut, un autre revers de l'option fédéraliste au Québec serait certainement perçu comme la démonstration d'une incompatibilité fondamentale entre le Québec et le reste du Canada, faisant de ce fait grimper radicalement l'appui populaire à la souveraineté du Québec.

Le Québec dans la Constitution, donc. Mais à quel prix? Le Parti québécois craint que les libéraux ne renoncent aux revendications historiques du Québec, adhérant ainsi à une «Constitution à rabais». Pour le moment, Philippe Couillard s'est effectivement gardé d'étayer clairement sa position, si ce n'est par le biais d'un texte à saveur idéologique qu'il a publié au cours de la campagne à la direction du Parti libéral du Québec. Difficile d'évaluer la portée de son «constitutionnalisme» sur cette seule base.

Ce texte en dit long cependant sur le projet de société que le nouveau chef du Parti libéral entend proposer aux Québécois. Un projet à mille lieues de celui porté par le Parti québécois avec sa Charte des valeurs québécoise. À mille lieues aussi de «l'ère Charest», sous laquelle les libéraux québécois ont pris des allures de Parti conservateur. Couillard est un libéral au sens noble du terme. Son libéralisme prend racine dans cette même sensibilité politique qui nous a permis de bâtir le Québec moderne, le libéralisme de la Révolution tranquille, celui-là même dont se réclamaient de grands Québécois comme Georges-Émile Lapalme et René Lévesque.

Sur le plan de la question nationale, il appert des positions de Philippe Couillard qu'il y aura un «retour au jeu» des libéraux nationalistes dans la lignée des Robert Bourassa et Claude Ryan. La présence de Benoît Pelletier dans l'entourage du chef libéral tend d'ailleurs à confirmer cette tendance. C'est donc un «beau risque» que s'apprête à prendre Philippe Couillard, soit celui de réunir les Québécois autour des valeurs libérales et d'un fédéralisme renouvelé qui saurait reconnaître la spécificité de la nation québécoise dans l'ensemble canadien.

En attendant le retour de la bonne vieille rivalité Canadiens-Nordiques, réjouissons-nous du fait que nous aurons droit à la rivalité entre les «Bleus» et les «Rouges». Après tout, il faudra bien qu'elle se termine un jour cette fameuse «série éliminatoire».

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