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#Fed2015: la stratégie des partis sur la twittosphère québécoise

Examinons la stratégie Twitter de chaque parti afin d'en tirer des conclusions sur leur approche électorale et de déterminer quel parti semble avoir le mieux maitrisé l'art de la communication et du marketing sur cette plateforme pleine d'opportunités.
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Depuis les quelques dernières semaines, nous nous attardons à utiliser la technologie Nexalogy afin d'analyser l'univers Twitter québécois et de vous offrir une vue d'ensemble des discussions entamées en lien avec les prochaines élections fédérales.

Avec ce billet, par contre, nous vous proposons quelque chose d'un peu différent; examinons la stratégie Twitter de chaque parti afin d'en tirer des conclusions sur leur approche électorale et de déterminer quel parti semble avoir le mieux maitrisé l'art de la communication et du marketing sur cette plateforme pleine d'opportunités. Pour ce faire, entamons notre analyse avec une évaluation du nombre d'abonnés, d'abonnements et de tweets de chaque parti.

Audience

Inutile de déclarer la guerre si personne ne se pointe au combat. Notons donc tout d'abord le nombre d'abonnés ou de « followers » associé à chaque parti. Pour obtenir ce chiffre, nous avons additionné le nombre d'abonnés inscrit au fil de chaque parti (incluant leurs pages francophones, si pertinent) au nombre d'abonnés de chaque chef.

Sans grande surprise, après 10 ans à la tête du pays, le Parti conservateur et son chef le premier ministre surpassent la compétition avec près de 1 million d'abonnés. Ceci dit, l'écart n'est pas tout à fait aussi grand que l'on aurait pu le croire. Avec moins de 100 000 abonnés de différence, le Parti libéral et Justin Trudeau ne cèdent pas leur place. Il est aussi intéressant de noter que la page francophone des libéraux compte quatre fois plus d'abonnés que celle des conservateurs.

À l'écoute?

Ceci dit, un bon chef et son équipe de communication ne peuvent se permettre de simplement propager leurs promesses et vendre leur salade électorale à sens unique. Après tout, les médias sociaux sont fondés sur l'idée d'échange et d'aller-retour entre les membres de la communauté. De plus, il est essentiel que les citoyens québécois se sentent écoutés en cette période clé. Dans cette optique, considérons le nombre d'abonnements associé à chaque parti.

Le graphique ici-bas nous permet d'observer une différence de stratégie assez fulgurante. Alors que le Bloc québécois s'adresse à seulement une province sur les dix provinces et trois territoires, alors qu'il compte à peine 10% du nombre d'abonnés du Parti conservateur, il est inversement à l'écoute de plus de 9 fois plus de voix sur Twitter.

Alors qu'une des plus grandes frustrations de l'électorat québécois est ce sentiment d'être ignoré, incompris et pris pour acquis par la politique fédérale, ce faux pas ne peut que nuire aux PCC et NPD. Et bien que le PLC se positionne comme premier à l'échelle nationale, le Bloc semble tout de même être plus intéressé par l'avis et les idées de ses partisans et des gens qu'il souhaite représenter.

Le message

Mais bien sûr, le but premier des plateformes comme Twitter est de communiquer, donc passons maintenant au nombre de tweets. Encore une fois, malgré 10 ans à la chefferie, le Parti conservateur tire de la patte - confirmant l'impression des Canadiens et Québécois que le gouvernement Harper n'en est pas un qui priorise la communication et la transparence.

En contraste, le PLC semble avoir compris que la plateforme Twitter se doit d'être constamment alimentée alors que le NPD, malgré ses efforts pour se positionner en tant que Parti du peuple et de la jeunesse, ne semble pas tout à fait maitriser l'art des médias sociaux. Le Bloc, quant à lui, tient sa place malgré sa démographie limitée.

Le Bloc québécois : une présence constante et des partisans mobilisés

Sans grande surprise, l'avance du Bloc n'est nulle part plus évidente qu'au Québec. À ce jour, aucun autre parti n'a su mobiliser ses partisans et ses élus québécois avec autant de succès que le parti de Gilles Duceppe. Comme preuve, voici un palmarès des voix les plus actives dans la twittosphère québécoise depuis la mi-août.

@lepaisan, @jeanyvesfilion, @quebecmonpays, @guycrete, @mo_neveu@deletmen@jeanpierret5 et @mapaquet sont tous sympathisants plutôt acharnés du Bloc et de la cause souverainiste. Mais bien sûr, il ne suffit pas de crier le plus fort, il faut tout de même se faire entendre et que nos idées soit partagées. Ainsi, jetons un coup d'œil sur les cinq retweets les plus populaires.

Encore une fois, le message du Bloc semble être le plus mobilisateur, le ton des messages à leur égard demeurant d'ailleurs positif et proactif plutôt qu'agressif et accusateur.

Alors voilà, bien que les sondages les plus récents semblent encore démontrer une majorité NPD au Québec, c'est décidément le Bloc québécois qui gagne la guerre stratégique pour s'accaparer des médias sociaux francophones au Québec.

Est-ce que cette conclusion reflète bien les discussions qui se passent dans votre entourage ou sur vos réseaux sociaux? La séparation du Québec domine-t-elle toujours vos discussions politiques en cette saison électorale? Faites-nous part de vos idées et impressions, on veut vous entendre !

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