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Neuf manières de se débrouiller avec la belle-famille lorsqu'on ne parle pas la même langue

Je suis en couple depuis près de cinq ans avec un homme originaire de Piombino, en Toscane, et ma connaissance de l'italien demeure embryonnaire. Pour leur part, mes beaux-parents ne parlent pas un mot d'anglais.
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Je dois vous avouer une chose: je suis en couple depuis près de cinq ans avec un homme originaire de Piombino, en Toscane, et ma connaissance de l'italien demeure embryonnaire. Pour leur part, mes beaux-parents ne parlent pas un mot d'anglais. Je les comprends de mieux en mieux à chacune de mes visites, mais je croyais être beaucoup plus avancée rendue à ce point. Il n'empêche que nous avons passé plusieurs étés et un congé de Noël ensemble à nous parler avec des signes et des bribes de conversation.

Pour me consoler, je me dis que je ne suis pas la seule à ne rien comprendre et à devoir maintenir une expression faciale signifiant: «Votre repas est délicieux». Ma bonne amie et blogueuse Anne Samulevicius, qui a épousé un Lituanien, en sait autant que moi sur l'incommunicabilité. À la veille de mon séjour annuel en Italie, j'ai donc dressé une liste de ses meilleures stratégies de survie à l'étranger.

Souriez abondamment et hochez la tête

Souriez et opinez du bonnet même si vous n'avez aucune idée du sujet de la conversation. Vous passerez peut-être pour un ou une attardée, mais c'est tout de même mieux que paraître froide et hostile. En ce qui me concerne, j'ai eu droit à plusieurs commentaires sur mon apparence physique (je m'en suis aperçue longtemps après), et j'ai continué à sourire comme si de rien n'était. Cinq ans plus tard, je passe encore de longs moments à échanger des sourires avec mes beaux-parents. Une certaine aisance s'est installée, car nous comprenons que nous sommes dans le même bateau.

Faites attention au contact visuel

Si vous regardez votre belle-grand-mère, c'est pour partager votre amour pour sa progéniture, et non pour être perçue comme une étrangère irrespectueuse qui souhaite la déloger de son trône matriarcal. En effet, établir un contact visuel peut signifier un tas de choses différentes selon le lieu où l'on se trouve. Il est donc préférable de garder un profil bas et de se renseigner sur les us et coutumes d'un pays avant d'entrer dans l'intimité d'une famille.

Mangez tout ce que l'on vous offre sans hésiter

Je ne connais aucune culture où il est mal vu d'apprécier la nourriture locale. N'hésitez pas à manger jusqu'à satiété des choses auxquelles vous ne goûteriez pas habituellement. Si vous êtes en compagnie d'une personne pouvant faire office d'interprète, posez des questions sur les plats que l'on vous sert, ainsi que leur préparation et leur signification culturelle. Il est possible que l'on vous observe manger attentivement. Les enfants, en particulier, ne vous lâcheront pas des yeux. Il est donc important de vous repaître avec enthousiasme.

Laissez tomber les conversations sur l'alimentation végétalienne, les additifs alimentaires et la cuisson du rôti de porc. Celles-ci pourront avoir lieu lors de vos prochaines visites. L'important est de faire une bonne impression dès le départ. Vous n'aurez pas de deuxième chance. L'un de mes mantras préférés est : «commence une action comme tu aimerais la terminer». Bref, projetez une image chaleureuse et gardez vos opinions pour vous.

«Si vous avez des enfants ou souhaitez en avoir, les réunions avec la belle-famille seront une excellente opportunité de bâtir un arbre généalogique.»

Optez pour des sujets de conversation simples

Tenter d'expliquer en gesticulant pourquoi vous êtes contre les forages dans l'Arctique ne donnera pas de très bons résultats. Personnellement, je m'en tiens à des sujets de conversation simples. Je lève le pouce lorsque j'aime quelque chose, et je fais la moue pour exprimer ma désapprobation. Évitez la politique, car vos opinions et celles de vos hôtes risquent de diverger. Par contre, vous pouvez commenter la météo et expliquer ce que vous avez vu ou fait durant votre séjour.

Portez un intérêt particulier aux photos et aux souvenirs de famille

Vous ne savez jamais sur quel genre de famille vous pouvez tomber. Mon copain a lui-même appris de nombreuses choses sur la vie de ses arrière-grands-parents grâce aux questions que j'ai posées avec son aide. Si vous avez des enfants ou souhaitez en avoir, les réunions avec la belle-famille seront une excellente opportunité de bâtir un arbre généalogique. Vos beaux-parents seront rassurés de constater que vous appréciez leur fils ou leur fille au point d'avoir envie de connaître ses antécédents familiaux et historiques.

Apportez des cadeaux

Soyez à l'écoute des besoins ou des désirs de votre belle-famille. Lors de votre prochaine visite, essayez de trouver un cadeau plus mûrement réfléchi que celui que vous avez apporté la fois précédente. Devriez-vous offrir des tasses de thé ou de l'huile d'olive? Un produit artisanal ou un produit de luxe? Quel genre de savon y a-t-il dans la salle de bains? Si votre partenaire prétend que tout est correct et qu'il est inutile d'apporter quoi que ce soit, ignorez-le. Offrez à vos beaux-parents un petit cadeau qui témoigne de votre volonté de maintenir de bonnes relations.

Ne vous retirez jamais dans votre bulle

Il y aura des moments où vous perdez complètement le fil de la conversation. Il sera question de personnes que vous ne connaissez pas, ou d'événements qui se sont produits depuis votre dernière visite. Dans ce cas, évitez de sortir votre téléphone afin de texter. Vous devez absolument garder le contact avec les gens dans la pièce, à la manière d'un acteur sur une scène. Observez les interactions de votre partenaire avec ceux et celles qui l'aiment depuis plus longtemps que vous. Beaucoup d'informations peuvent être tirées de ces moments fugaces, alors ouvrez l'œil!

Sachez reconnaître les situations où votre partenaire est pris entre l'arbre et l'écorce

Votre partenaire devra souvent décider s'il vaut la peine de traduire une phrase, et si le moment est opportun pour ce faire. Doit-il expliquer que sa grand-mère apprécie vos grosses cuisses? Doit-il traduire une blague qui a fait rire tout le monde, mais que vous trouveriez de mauvais goût? Revenir au bercail, en tant qu'adulte, est un numéro d'équilibriste dans lequel le présent s'entremêle avec le passé. Il est déjà assez difficile de faire face à cette situation sans devoir expliquer chaque élément de la conversation. La mise en contexte est un art qui requiert beaucoup de pratique. Alors faites preuve de compassion envers l'être aimé.

Il se peut aussi que les autres personnes présentes soient emportées par la conversation au point de vous oublier. Vous éprouverez alors un sentiment de solitude. Vous pensiez être le centre de toute l'attention, une pièce de musée? Eh bien détrompez-vous! Votre partenaire et votre belle-famille tentent par tous les moyens de bâtir un pont entre le passé et l'avenir. Ils ont autant, sinon plus, besoin de votre soutien moral que vous n'avez besoin du leur.

Ne cédez pas à la panique

Lors de vos premières visites, le choc culturel et votre incapacité à distinguer un mot de l'autre vous épuiseront. Le voyage sera aussi fatigant que gratifiant. Heureusement, le temps arrange bien les choses. Je peux vous confirmer que les visites chez votre belle-famille seront chaque fois plus faciles. En ce qui me concerne, l'amélioration a été exponentielle.

Au début, il se peut que vous soyez perçu(e) comme une bête de cirque ou une menace pour toutes sortes de raisons sur lesquelles vous n'avez aucun contrôle. Si c'est le cas, gardez votre sens de l'humour et ne laissez personne vous déstabiliser. Vous reprendrez assez vite vos activités normales. Votre couple sera le même qu'avant, mais vous aurez tiré du voyage une plus grande capacité d'introspection et une meilleure compréhension mutuelle.

Ce billet de blogue a été initialement publié sur le Huffington Post Canada. Il a été traduit par Pierre-Étienne Paradis.

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Ulric Collette

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