Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Comme à chaque rentrée, je vais devoir présenter mon fils...

Bon alors nous y voilà, une fois encore. Une rentrée de plus à gérer. Une rentrée où il va encore falloir rencontrer le professeur principal pour expliquer «qui» est mon fils, de façon à ce qu'il n'y ait pas de malentendus.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Bon alors nous y voilà, une fois encore. Une rentrée de plus à gérer. Une rentrée où il va encore falloir rencontrer le professeur principal pour expliquer "qui" est mon fils, de façon à ce qu'il n'y ait pas de malentendus. Depuis qu'il est en quatrième année, je passe par la case "rendez-vous dès la première semaine" avant qu'il n'arrive quoi que ce soit. Avant cela, c'étaient eux, les enseignants, qui nous convoquaient, très rapidement d'ailleurs, on appréhendait chaque rentrée pour cette raison : "que vont-ils encore nous dire?" Maintenant qu'on "sait", j'anticipe. À chaque fois mon fils est mal à l'aise, je lui demande toujours son accord avant de le faire évidemment, mais il n'aime pas ça, il voudrait être "normal" comme il dit. Il souhaite pourtant que les choses soient dites et posées.

Le plus difficile est de présenter les choses, son trouble (TDAH) et les répercussions que cela peut avoir sur son comportement en classe sans avoir l'air de se justifier ou de trouver des excuses par avance de ce qu'il pourrait faire "de travers" ou d'exaspérant. Je ne m'inscris pas du tout là-dedans, je souhaite simplement que les professeurs aient tous les éléments en main pour comprendre et ne pas mal le juger ou le prendre en grippe. Ce n'est pas simple de leur demander de faire la part des choses.

Nous souhaitons qu'il soit traité comme n'importe quel élève, mais il faut tout de même prendre en compte son handicap, lui accorder du temps s'il pose des questions pour se faire préciser un énoncé parce qu'il doute ou qu'il a raté une information, même si tous les autres ont compris (ou soit disant compris parce que nombre d'enfants n'osent pas poser de questions en classe c'est bien connu). Il faut également être patient et intégrer le fait qu'en fin de journée il peut avoir sacrément la bougeotte parce que ses médicaments ne font plus effet et qu'il ne peut pas faire autrement. Tout cela doit donc être dit au professeur très clairement en espérant qu'il sera assez fin et discret pour ne pas en parler à tous ouvertement et surtout pas en plein conseil de classe devant les délégués.

Ce n'est pas facile d'être différent pour un enfant et encore moins pour un ado, période pendant laquelle le simple fait de ne pas avoir la bonne marque de souliers peut prêter à moqueries. Combien de fois ai-je entendu mon fils me dire "mais tu le dis pas fort à la réunion des professeurs maman s'il te plaît" ou même "tu crois qu'il/elle va deviner que je suis hyperactif" comme si c'était une honte. Dans ces moments-là je ressens son malaise profond et ça me peine. Il a peur que les gens sachent. Peur qu'on le traite d'anormal. Peur qu'on le rejette. Bref, autant de raisons qui me font expliquer tout cela le plus posément possible aux professeurs en demandant de la discrétion, car certains ne sont pas naturellement doués pour cela.

Cette année encore, je vais "présenter" mon fils et son trouble. Je vais devoir encore une fois expliquer combien il peut parfois être compliqué pour lui de se concentrer et de ne pas bouger de sa chaise durant 1 heure de cours. Comme il est difficile pour lui de ne pas prendre la parole de façon intempestive quand il est passionné par ce que le professeur raconte... Mais surtout, je vais présenter mon fils comme quelqu'un qui travaille dur pour pallier son manque d'attention, parce qu'il est sérieux, appliqué, motivé et courageux et je ne suis pas la seule à le penser.

VOIR AUSSI :

Aider les parents à suivre

5 bonnes idées pour aider les parents

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.