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Hudea ou le cliché de la peur

Le cliché de la petite Syrienne pris dans le camp de réfugiés syriens d'Atmeh à la frontière turque est à la fois terrible et saisissant. La photo de la petite Hudea, levant les mains en l'air devant l'objectif du photojournaliste qu'elle a pris pour une arme, est devenue virale et a ému la terre entière. Cette capitulation face à la frayeur est horrible.
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Le cliché de la petite Syrienne pris dans le camp de réfugiés syriens d'Atmeh à la frontière turque est à la fois terrible et saisissant. La photo de la petite Hudea, levant les mains en l'air devant l'objectif du photojournaliste qu'elle a pris pour une arme, est devenue virale et a ému la terre entière. Cette capitulation face à la frayeur est horrible.

Ce cliché illustre la terreur. La terreur d'une enfant, fragile et vulnérable, qui devrait jouer et profiter de la vie au lieu de combattre la mort. Hudea est émouvante sans le vouloir. Sa reddition est choquante. Son innocence est frappante. Ce simple cliché est lourd de sens et reflète toute la souffrance subie par ces enfants endurant le calvaire de la guerre.

Pensons à ces milliers de Hudea vivant dans les zones de conflit. Ces âmes innocentes qui rencontrent trop tôt la terreur et l'absurdité dont est capable l'être humain. Ils sont trop jeunes pour comprendre les causes de leur misère et pour se rendre compte qu'une bande de dirigeants est à l'origine de leur malheur. Ils sont trop purs pour comprendre que pendant que leurs familles fuient la guerre pour se réfugier dans des camps insalubres et miséreux, ces mêmes dirigeants s'arrangent pour que leurs intérêts ne soient pas compromis. Ils prétendent même chercher des issus favorables à la paix. La paix est pourtant le dernier de leurs soucis. L'Histoire l'a hélas prouvé à plusieurs reprises.

Cœurs brisés

Savent-ils - ces dirigeants - que chaque jour perdu dans la résolution de ces conflits est créateur de centaines voire de milliers de Hudea ? Des enfants habités par la terreur et la peur. De futurs adultes obsédés par la haine et la rancœur. Et qu'on ne s'étonne pas de voir émerger une nouvelle génération d'enfants martyrs et de futurs terroristes facilement manipulables par ces fous d'Allah qui assassinent et décapitent les innocents. D'ailleurs, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait indiqué en 2009 que ces enfants « peuvent devenir des proies faciles pour les forces ou les groupes armés en quête de nouvelles recrues ». Il suffit également de voir les ravages causés par les guerres en Afrique ou en Europe de l'Est pour cerner l'ampleur des dégâts. Les conséquences ont été désastreuses. Les dommages sont parfois inimaginables. Côtoyer la misère et la frayeur à cet âge-là n'est pas facile à surmonter. Terribles seront les séquelles, inextricables seront les souvenirs, profondes seront les cicatrices. De quelles alternatives disposeront ces petits à part la pauvreté, la laideur et la peur ? Auront-ils droit à une éducation correcte? Pourront-ils respirer à pleins poumons la liberté ? Pourront-ils rêver, rire et penser à l'avenir malgré leurs traumatismes?

Hudea a brisé le cœur des internautes. Ces mêmes internautes qui passeront rapidement à autre chose, car la vie continue... pour nous. Pour Hudea, la vie s'est arrêtée. Elle n'attend pas de l'apitoiement, mais de l'action. Elle s'en fout d'être un symbole, car ce qu'elle veut, c'est tout simplement vivre. À quand des solutions concrètes pour ces réfugiés ? Le temps presse et Hudea attend.

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