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La nécessaire fusion PQ-CAQ avant 2018

Une coalition entre le PQ et Québec solidaire aurait été plus simple, puisque les deux partis sont traditionnellement souverainistes et de gauche, du moins en théorie. Mais l'entêtement de QS à ne pas fusionner est à la fois triste et incompréhensible.
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La mi-mandat des libéraux de Philippe Couillard approche à grands pas. Malgré la hausse du taux d'insatisfaction à l'égard du gouvernement, le PLQ maintient son avance dans les sondages.

Tous savent que le problème réside sur le vote inconditionnel des non-francophones pour le parti et la division du vote des francophones qui perdure depuis des décennies entre le PQ, la CAQ et aussi Québec solidaire.

Les résultats de l'élection de 2014 promettaient d'énormes changements sur la scène politique québécoise. D'abord, le retour du PLQ au pouvoir avec une avance de presque 17% sur le second parti a montré à quel point la marche est haute pour pouvoir remporter une élection contre lui.

Sa base électorale, essentiellement constituée de non-francophones, est en croissance constante, ce qui ne laisse rien de positif à envisager pour les francophones. Aussi, la compétition entre le PQ et la CAQ pour former l'opposition aux libéraux, laissait envisager une chaude lutte entre les deux partis.

Pourtant, aucun changement significatif ne s'est passé depuis le mois d'avril 2014. Le PQ a un nouveau chef, certes, et il est déterminé à faire du Québec un pays. Pour l'instant, Pierre Karl Péladeau a réussi à ramener le parti à son niveau habituel, c'est-à-dire environ 33% de voix, ce qui est loin d'être assez pour battre les libéraux. Le chef péquiste cherchera à convaincre les Québécois, à partir de 2016, de joindre le mouvement souverainiste grâce à son Institut de recherche appliquée sur la souveraineté.

La CAQ, quant à elle, a choisi de miser sur un nationalisme autonomiste pour convaincre les souverainistes d'abandonner leur projet de pays qu'on dit «irréalisable», afin d'embarquer avec la CAQ pour battre les libéraux.

Le scénario optimiste pour Pierre Karl Péladeau et François Legault est de réussir à convaincre les sympathisants du parti adverse de joindre leur parti avant 2018. Le scénario réaliste, toutefois, est que les deux partis resteront avec à peu près avec les mêmes proportions électorales.

Ainsi, en 2017, si le scénario réaliste est celui qui l'emporte, les deux partis devront sérieusement songer à fusionner d'une manière ou d'une autre avant la prochaine élection.

Une coalition entre le PQ et Québec solidaire aurait été plus simple, puisque les deux partis sont traditionnellement souverainistes et de gauche, du moins en théorie. Mais l'entêtement de QS à ne pas fusionner est à la fois triste et incompréhensible.

Non seulement le parti est lui-même le résultat de nombreuses fusions, il trouve toutes les excuses pour ne pas fusionner avec le PQ, ou même Option nationale qui est pourtant de gauche. Il divisera le vote et contribuera à laisser les libéraux au pouvoir, avec un programme qui est tout le contraire des valeurs solidaires. Peut-être que si Françoise David constate que son parti continue de stagner jusqu'en 2018, elle sera plus ouverte à fusionner avant la prochaine élection.

Sinon, le PQ sera donc poussé à faire une fusion avec la CAQ, ce qui risque d'être plus complexe. La base péquiste étant souverainiste de centre-gauche et la base caquiste étant autonomiste de centre-droite, les négociations s'annoncent difficiles. Néamoins, les deux partis sont nationalistes et souhaitent depuis longtemps se débarrasser des libéraux au pouvoir.

Aussi, une certaine convergence idéologique des deux chefs peut faciliter une telle fusion. Pierre Karl Péladeau et François Legault sont deux hommes d'affaires et naturellement de droite économique. François Legault est encore aujourd'hui un souverainiste de coeur, mais qui a avec le temps perdu espoir que la souveraineté se concrétise un jour. Malheureusement, le reste de son équipe n'est pas souverainiste, ce qui démontre à la fois l'ambiguïté du parti sur la question nationale et la complexité d'une potentielle fusion.

Mais cette fusion est nécessaire, car si les deux partis n'arrivent pas à la faire d'ici la prochaine élection, non seulement les libéraux conserveront le pouvoir, mais un autre événement encore plus grand risque d'arriver.

Le Québec était, jusqu'à tout récemment, la seule province où le NPD n'avait pas de représentation provinciale. Pourquoi? Parce que le NPD au fédéral craignait qu'un tel parti au provincial puisse diviser le vote fédéraliste et laisser le PQ obtenir le pouvoir. Mais maintenant que les nationalistes sont de plus en plus silencieux et marginalisés, les stratèges du NPD constateront que la voie est libre pour agrandir leur parti au Québec.

Si un tel scénario se produit, Québec solidaire disparaîtrait à peu près instantanément, et le NPD-Québec formerait éventuellement l'opposition officielle au Parti libéral du Québec. Le nationalisme québécois fondrait tranquillement, puisque les deux partis seraient promulticulturalisme et probablement en faveur du bilinguisme officiel.

Le PQ et la CAQ ont donc tout intérêt à discuter d'une éventuelle fusion, et le meilleur moment pour le faire sera d'ici la prochaine élection.

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