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Malgré sa gestion catastrophique de l'État et ses records d'impopularité, François Hollande a laissé sous-entendre qu'il se représentera à l'élection présidentielle de 2017. Et pour cela, il mérite nos salutations.
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Le peuple français vit, depuis plusieurs années, une période noire de son histoire politique. L'actuel président de la République française n'est certainement pas épargné d'une part de responsabilité. Il en est même le principal auteur.

La victoire de François Hollande à l'élection présidentielle de 2012 avait pourtant quelque chose de grandiose. Il devenait le premier président dit «de gauche» depuis François Mitterand. Il venait de vaincre l'impopulaire président sortant, Nicolas Sarkozy, avec de grandes promesses de changement. Son slogan, «Le changement, c'est maintenant», a relativement fait écho et lui permis de remporter l'élection avec 51,6 % des suffrages au second tour.

Mais sa grande vision du changement, ses engagements électoraux et même ses orientations générales n'ont pas été au rendez-vous lorsque vint le temps de les mettre en action. «Il se présente comme un homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres», écrivait Valérie Trierweiler, son ex-conjointe.

Plus de 1,3 million de chômeurs supplémentaires, croissance économique dépassant faiblement 1 %, dette publique de plus de 97 % du PIB plutôt que du 80 % promis (déficit public de 3,6 % en 2015), crises sociales et reculs sur l'imposition des plus riches; voilà quelques exemples des conséquences de la présidence de François Hollande, et sans parler des nombreux scandales de ses ministres et son entourage.

Les reculs sur ses grandes promesses de campagne, dont la fin d'une politique d'austérité en Europe (rejetée par la chancelière d'Allemagne), une taxe de 75 % sur les plus hauts revenus (un engagement pris essentiellement pour attirer les votes communistes), un blocage sur l'inflation du prix du carburant (abandonné dès le départ), ont fait des grincements de dents chez la base du Parti socialiste.

Les derniers sondages prévoient qu'Hollande ne gagnerait même pas un premier tour hypothétique. Mais au moins il perdra la tête haute.

Ces événements ont contribué à une cote de popularité de 11 % (!) envers le président français au printemps 2016 - du jamais vu au pays. Et pourtant, malgré sa gestion catastrophique de l'État et ses records d'impopularité, il a laissé sous-entendre lors d'un discours le 8 septembre dernier qu'il se représentera à l'élection présidentielle de 2017.

Si son message se concrétise, il s'agirait d'un geste honorifique et surtout immensément courageux. Effectivement, bien des analystes et commentateurs politiques français ont douté sa représentation aux élections de 2017 en faisant valoir que l'homme voudra à tout prix éviter une raclée électorale, qui lui serait humiliante.

Une telle décision aurait été bien pire pour son image à mon avis. Sa dernière impression aurait été celle d'un président piteux, honteux, qui a regretté de s'être présenté en politique, et qui ne mérite même plus d'être réinscrit sur les scrutins. Un geste qui resterait marqué dans son héritage.

En choisissant de se représenter, il sait qu'il subira une défaite cuisante. Les derniers sondages prévoient qu'il ne gagnerait même pas un premier tour hypothétique. Mais au moins il perdra la tête haute. Il se sera battu jusqu'à la fin, coûte que coûte, malgré les critiques et moqueries à son égard.

Et pour cela, il mérite nos salutations.

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