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Christian Paradis et l'éthique: troisième prise... retiré!

Si le ministre conservateur Christian Paradis jouait au baseball, il serait maintenant retiré sur trois prises. Pardonnez cette analogie sportive, mais elle m'apparaît aujourd'hui fort appropriée pour décrire la situation absurde dans laquelle se trouve M. Paradis. En l'espace de quelques mois, le ministre de l'Industrie a en effet été mis sous enquête à trois reprises par la Commissaire à l'éthique à la suite de sérieuses allégations de conflits d'intérêts.
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Si le ministre conservateur Christian Paradis jouait au baseball, il serait maintenant retiré sur trois prises.

Pardonnez cette analogie sportive, mais elle m'apparaît aujourd'hui fort appropriée pour décrire la situation absurde dans laquelle se trouve M. Paradis. En l'espace de quelques mois, le ministre de l'Industrie a en effet été mis sous enquête à trois reprises par la Commissaire à l'éthique à la suite de sérieuses allégations de conflits d'intérêts.

Voyons de quoi il en retourne.

D'abord, le mois dernier, la Commissaire Mary Dawson a officiellement blâmé le ministre pour avoir accordé un accès privilégié à un bon ami, l'ancien député conservateur Rahim Jaffer. Selon ce qu'a dévoilé l'enquête, M. Paradis a ordonné aux fonctionnaires qu'il dirigeait de rencontrer M. Jaffer à propos d'un projet de sa compagnie privée, Green Power Generation, même si les règles interdisent ce genre de traitement préférentiel. Première prise, donc.

Quelques mois plus tard, la Commissaire ouvrait une deuxième enquête sur le ministre, cette fois à propos du déménagement d'un centre de traitement d'assurance-emploi de Rimouski dans sa circonscription, à Thetford Mines. Pire: les nouveaux locaux du Centre seront situés au sein d'un bâtiment commercial appartenant à l'un de ses anciens partenaires d'affaires. M. Paradis était si fier de son coup qu'il s'en est vanté lors d'une entrevue dans un journal local, méprisant ainsi les honnêtes travailleurs qui perdront leur travail dans Bas-du-Fleuve. Deuxième prise.

Comme si ce n'était pas suffisant, la Commissaire a lancé une (autre) enquête sur M. Paradis ces dernières semaines à propos d'un voyage de pêche qu'il a effectué en compagnie de l'homme d'affaires Marcel Aubut en 2009... au moment même où M. Aubut tentait d'obtenir du financement du gouvernement fédéral pour la construction d'un amphithéâtre à Québec. Le ministre s'est défendu en jurant tous ses grands dieux qu'il avait lui-même subvenu à ses besoins lors de ces vacances, prenant même la peine de préciser qu'il avait amené "sa propre nourriture" avec lui... Troisième prise, frappeur retiré!

Comme il est difficile d'imaginer que M. Paradis, un ministre fédéral, soit malhonnête à ce point, je n'ai d'autre choix de conclure qu'il n'a tout simplement pas les compétences requises pour son poste. Peut-être M. Paradis devrait-il tout simplement quitter le terrain ministériel et céder sa place à un frappeur désigné qui saurait s'acquitter de ses tâches avec plus de sérieux et de professionnalisme...

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