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Les conservateurs et la science: coupez maintenant, payez plus tard

Les conservateurs nous prennent-ils pour des poissons prêts à gober n'importe quoi? C'est à tout le moins l'impression que je retiens de la décision de réécrire la Loi sur les pêches en lui enlevant tout son mordant, un geste que plusieurs considèrent comme contre-productif et coûteux à long terme.
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Les conservateurs nous prennent-ils pour des poissons prêts à gober n'importe quoi? C'est à tout le moins l'impression que je retiens de la décision de réécrire la Loi sur les pêches en lui enlevant tout son mordant, un geste que plusieurs considèrent comme contre-productif et coûteux à long terme.

En effet, la réforme qu'ils proposent éliminera carrément les dispositions sur la protection des habitats naturels des poissons et réduira le nombre de cours d'eau qui seront dorénavant protégés, un changement de cap qui pourrait mettre en péril de nombreuses espèces marines.

Comme s'ils voulaient éviter les critiques, les conservateurs ont caché ces mesures dans les 400 pages de la loi C-38 sur l'exécution du budget, la tristement célèbre loi mammouth. Un gouvernement responsable, soucieux de l'avenir du pays, aurait plutôt agi en toute transparence et aurait écouté les voix de ceux qui disent, à l'instar de nombreux scientifiques, qu'il s'agit d'une mauvaise décision pour le Canada.

Mais encore faudrait-il que le gouvernement daigne prêter l'oreille à ses propres scientifiques. En effet, cette année encore, le budget prévoit des compressions énormes dans de nombreux centres de recherches fédéraux, comme ceux qui étudient, notamment, les conséquences de la pollution sur les espèces marines. Les trois principaux fonds publics subventionnaires, eux, voient également leur enveloppe réduite.

Certes, le gouvernement économisera ainsi quelques millions de dollars cette année. Mais à long terme, les scientifiques le disent, le fardeau écologique n'en sera que plus lourd et plus pénible.

Qu'est-ce qui ne passe pas entre les conservateurs et la science? Ont-ils peur de se faire contredire?

Nous sommes en droit de nous poser la question. Récemment, le prestigieux magazine britannique Nature a critiqué le gouvernement conservateur sur sa politique scientifique. Dans un éditorial cinglant, le journal a vertement dénoncé la pratique gouvernementale visant à empêcher les scientifiques de parler librement de leur recherche aux médias. Le gouvernement, déplore Nature, «démontre peu de compréhension face à l'importance de la libre circulation des connaissances scientifiques».

En refusant d'écouter ce que les scientifiques ont à dire et en les empêchant de parler aux médias, les conservateurs en arrivent à des lois bâclées, comme la Loi sur les pêches. Ce faisant, ils coupent aujourd'hui et refilent la facture aux générations futures.

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