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Epecuén, la cité engloutie (photos)

Destin tragique que celui de la station thermale d'Epecuén: alors que de fortes pluies sévissaient depuis plusieurs semaines dans la région, la digue qui protégeait la ville du lac éponyme qui la bordait cédât.
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Destin tragique que celui de la station thermale d'Epecuén. Alors que de fortes pluies sévissaient depuis plusieurs semaines dans la région, la digue qui protégeait la ville du lac éponyme qui la bordait cédât. En l'espace de quelques jours, la ville fût complètement inondée sous une dizaine de mètres d'eau et ses habitants obligés de fuir. C'était le 10 novembre 1985. Après 30 années passées engloutie sous le lac, la sécheresse fait de nouveau émerger Epecuén, nous offrant un incroyable spectacle de désolation à la fois terrifiant et magnifique.

Epecuen, la cite engloutie

Situé à plus de 500 kilomètres au sud de Buenos Aires, le lac Epecuén attirait de nombreux Argentins désireux de s'évader le temps d'un week-end tout en profitant des propriétés curatives de ses eaux salées. On dit qu'elles étaient encore plus salées que celle de la mer morte. Très rapidement, ce lieu de villégiature connait le succès et prospère en attirant plus de 20 000 touristes par an. De nombreux hôtels furent construits pour répondre à cette demande grandissante; suivi assez vite par des discothèques, restaurants, boutiques vestimentaires et même un véritable château d'inspiration française!

Epecuén devenant ainsi une des destinations les plus prisées d'Argentine ; jusqu'au fameux drame de novembre 1985. Après que les digues eurent cédé, les habitants n'eurent qu'une vingtaine de jours pour s'en aller et emporter avec eux l'essentiel, abandonnant les souvenirs de toute une vie. Epecuén resta alors prisonnière des eaux pendant presque trente ans. Aujourd'hui, il ne reste qu'une petite partie de la ville encore prisonnière des eaux. Et c'est un paysage apocalyptique qui se dresse devant nous comme si un tremblement de terre avait tout dévasté. Les vestiges de la vie de ses anciens locataires refont surface pétrifiés par le sel et racontent chacun une histoire différente. Que ce soit la carcasse d'une vieille voiture, une baignoire rouillée, d'anciens lits ou bien encore d'anciennes bouteilles de verre, tout refait quotidiennement surface pour nous rappeler le traumatisme que vécurent les locaux.

Seul habitant à être retourné vivre sur place, Pablo Novak effectue sa promenade quotidienne avec son chien à travers son ancienne ville à la recherche de souvenirs ou peut-être bien pour ne pas l'oublier. Quand il était jeune, son père, lucide, lui disait que l'eau était là avant et qu'elle y redeviendrait. Il avait vu juste. À l'image de l'Atlantide, Epecuén fut submergé par les eaux comme si les dieux cherchaient à envoyer un message aux hommes: nous ne sommes rien quand les éléments se déchainent. Les ruines qui réapparaissent aujourd'hui agissent comme une piqure de rappel sur ce qui risque d'arriver de nouveau lorsque l'homme pense pouvoir plier la nature à sa volonté. Il suffit de se perdre quelques heures à travers les rues encore boueuses d'Epecuén pour comprendre comme il a dû être difficile de tout perdre du jour au lendemain et de devoir recommencer à vivre malgré cela.

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