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Retour sur le décès du professeur Mark Wainberg

Mark Wainberg est une sommité internationale dans le domaine du VIH et c'est sa renommée qui lui permettait de travailler dans son domaine, évidemment pour le plus grand bénéfice du public.
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Mark Wainberg a contribué à faire avancer la recherche sur le VIH et ses maladies afférentes à la vitesse Grand V.
jarun011 via Getty Images
Mark Wainberg a contribué à faire avancer la recherche sur le VIH et ses maladies afférentes à la vitesse Grand V.

Au début avril dernier, l'un des plus grands scientifiques québécois spécialisé dans la recherche sur le VIH décédait subitement à l'âge de 71 ans de noyade, lors d'un séjour en Floride. Le professeur Mark Wainberg laissait dans le deuil de nombreux membres de sa famille, ses collègues, mais aussi une communauté scientifique stupéfiée.

Récemment, le magazine Gay Globe consacrait deux éditions ( http://gayglobe.us/blog/?p=10758 et : http://gayglobe.us/blog/?p=11141) à un article portant sur la collaboration au développement et à la commercialisation de la DHEA, un précurseur de la testostérone, et laissait le professeur s'expliquer dans ses pages, comme l'article du média français remettait en question son éthique. Le professeur Wainberg avait été très troublé par cette enquête et dans ses communications avec moi, à titre d'éditeur et de journaliste assurant le suivi de l'affaire, il avait avoué se sentir outré et très anxieux à l'idée que l'on puisse ainsi traîner son nom dans la boue.

Mark Wainberg est une sommité internationale dans le domaine du VIH et c'est sa renommée qui lui permettait de travailler dans son domaine, évidemment pour le plus grand bénéfice du public. Selon Wikipédia, Wainberg et ses collègues ont été les premiers à identifier les propriétés antivirales du 3TC et à les expérimenter sur des patients en 1989, améliorant du coup la survie de certains malades alors qu'à cette époque, il n'existait aucun médicament contre le VIH. De 1998 à 2000, il a été Président de la prestigieuse Société internationale du SIDA et éditeur du journal de la même organisation où il publiait en exclusivité les recherches les plus pointues dans le domaine. En 2001, il a été fait Officier de l'Ordre du Canada et en 2005, Officier de l'Ordre national du Québec.

Dans ses dernières communications avec moi, par courrier électronique, le Professeur Wainberg avait souhaité apporter quelques corrections supplémentaires. Il avait également souhaité me rencontrer pour que l'on en discute, mais malheureusement, il est décédé avant de pouvoir clore le dossier.

Mark Wainberg a contribué à faire avancer la recherche sur le VIH et ses maladies afférentes à la vitesse Grand V.

Mark Wainberg a contribué à faire avancer la recherche sur le VIH et ses maladies afférentes à la vitesse Grand V. Non seulement il était passionné par la question, il avait une sincère préoccupation pour la qualité de vie des personnes atteintes et pour les conséquences de cette maladie sur la société en général, mais il était aussi loin d'avoir fini sa carrière. Qu'adviendra-t-il de ses recherches en cours? On a beau dire que les recherches sont encadrées par des équipes de chercheurs, que le Professeur Wainberg n'était pas seul dans son laboratoire, qu'elles se poursuivront, mais il faut se rendre à l'évidence que ce sont les idées, l'instinct et la curiosité d'un chercheur qui sont souvent à l'origine de découvertes importantes. Le décès du professeur Wainberg aura certainement des conséquences sur l'avancement de la recherche.

À sa mort, il était le directeur du Centre de recherches sur le SIDA de l'Université McGill à Montréal et professeur de médecine et de microbiologie à la même université. Son laboratoire est spécialisé dans l'étude de la transcriptase inverse, responsable de certaines résistances dans la trithérapie et travaillait sur la thérapie génique, une piste nouvelle visant à éradiquer le VIH. En 2004, il avait proposé de juger et de condamner à la prison ceux qui tenaient un discours public niant le lien entre le VIH et le SIDA, une proposition très audacieuse pour l'époque. Merci pour tout Professeur Wainberg!

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