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La détermination américaine et les changements climatiques

Je suis frappé par l'esprit d'entraide des Américains alors que l'ouragan Sandy a laissé la trace destructrice de son passage. Et pourtant, les gens ne se laissent pas abattre, ils unissent leurs efforts, comme ils le font toujours face à une tragédie. Et ils le feraient de toute façon, qu'il y ait ou pas des élections présidentielles en arrière-plan.
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Je suis frappé par l'esprit d'entraide des Américains alors que l'ouragan Sandy a laissé la trace destructrice de son passage, ravageant maisons et entreprises, bouleversant la vie de nombreuses personnes. Et pourtant, les gens ne se laissent pas abattre -les New Yorkais et les habitants du New Jersey, les premiers secours, le personnel hospitalier, la Garde Nationale, et bien d'autres-, ils unissent leurs efforts, comme ils le font toujours face à une tragédie. Et ils le feraient de toutes façons, qu'il y ait ou pas des élections présidentielles en arrière-plan.

Mais il y a vraiment des élections en arrière-plan de tout cela, et l'élan que nous constatons parmi de nombreux citoyens est exactement le genre de détermination et de responsabilité collective nécessaires à la lutte contre le changement climatique -la force qui a donné sa "super-puissance" à cette "super-tempête". Il faudra des ressources et du cran pour réduire la pollution par le carbone qui nourrit ces tempêtes, mais l'ouragan Sandy vient de nous prouver une fois de plus que nous les détenons déjà.

Reste à savoir si nous les utiliserons.

De nombreux législateurs et entreprises de combustibles fossiles ne veulent pas qu'on lance l'ingéniosité américaine sur le problème du changement climatique. Les entreprises de pétrole, de gaz et de charbon ont dépensé durant ces élections plus de 150 millions de dollars en campagnes publicitaires, et leurs thèmes ont été relayés au long de la campagne électorale.

Presque tous les candidats républicains à l'investiture présidentielle ont nié le changement climatique et ont réclamé plus de combustibles polluants.

Mitt Romney -alors qu'il avait soutenu l'action environnementale quand il était gouverneur de Massachusetts- les a rejoint. A la convention nationale républicaine, il s'est moqué de la promesse du Président Obama de ralentir l'élévation du niveau de la mer et de guérir la planète.

Les commentaires de Romney ont provoqué des rires dans la salle de la convention. Mais il n'y avait rien de drôle à être à New York ou dans le New jersey quand l'ouragan Sandy a franchi les digues et inondé des quartiers entiers. C'est ce que je trouve de si troublant chez ceux qui renient le changement climatique. En ignorant les faits scientifiques, ils déshonorent les souffrances humaines apportées par le changement climatique.

Jusqu'ici, plus de 90 personnes sont mortes durant la tempête. Huit millions de personnes sont privées d'électricité. Des milliers ont perdu leurs maisons. Les ouragans ont toujours fait partie du quotidien de la côte Atlantique, mais le changement climatique crée des tempêtes plus humides et augmente leur pouvoir destructeur. Ce qui n'advenait qu'une fois tous les cent ans est en train de devenir une effroyable routine.

Et à moins que nous réduisions les gaz à effet de serre, encore plus de familles vont connaître l'angoisse et la peur de devoir vivre d'autres puissantes tempêtes.

La vraie mesure du changement climatique ne se fait pas au Congrès ou dans un débat pseudo scientifique. Elle est faite par les communautés détruites par les phénomènes météorologiques extrêmes. Les New Yorkais qui ont vu les eaux monter cette semaine -et cet été, les fermiers du Mid-Ouest qui ont vu leurs récoltes anéanties et les résidents du Colorado qui ont regardé leurs maisons brûler- nous rappellent que le changement climatique affecte la vie des gens et concerne notre lien avec toute la nature, pas seulement la météo.

Heureusement, plus de leaders reconnaissent la menace que le changement climatique fait peser sur nos villes.

Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a fait clairement la connexion, dés le départ:

"Je pense qu'un des enseignements de l'ouragan Sandy est la reconnaissance que le changement climatique est une réalité. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont une réalité. Notre vulnérabilité est une réalité".

Cuomo et d'autres fonctionnaires sont en train de discuter des mesures possibles pour protéger leurs communautés de futures tempêtes et inondations.

Ce sont des étapes importantes, mais nous devons aussi attaquer le problème à la source: la pollution par le carbone.

Nous savons comment faire marcher notre économie avec des énergies propres et renouvelables qui ne s'épuisent pas et ne polluent pas. Sous la présidence d'Obama, notre pays a connu sa plus grande augmentation d'énergie renouvelable. Obama a aussi été à l'origine de nouvelles normes concernant l'économie de carburant qui coupera de moitié l'émission de carbone des nouveaux véhicules, et permettra aux conducteurs d'économiser 1,7 milliards de dollars à la pompe.

Jeudi dernier à New York, le maire Bloomberg a annoncé qu'il soutenait la candidature d'Obama, citant l'ouragan Sandy, le changement climatique, et la nécessité d'une direction présidentielle.

Pendant ce temps, le gouverneur Romney s'oppose à ces normes et veut mettre fin aux incitations à utiliser l'énergie éolienne. S'il devient président, il est certain que nous devrons nous attendre à une remontée de la pollution par les énergies fossiles et à de nouvelles paralysies en termes de climat.

Quel que soit le vainqueur mardi, nous continuerons à avoir des ouragans et des inondations.

Mais j'espère que nous sommes peut-être en train d'assister à l'apaisement du farouche esprit de parti entourant la mère de tous les problèmes environnementaux -le changement climatique- alors que républicains comme démocrates font face, main dans la main, à la colère de la nature. A l'exception bien-sûr de Mitt Romney qui continue de nier qu'il y a un problème et utilise, pour le soutenir, tout argument dont il pense pouvoir tirer bénéfice.

Je place mes espoirs dans la jeunesse, pour qu'elle joue un rôle moteur dans la réponse à ce défi et qu'elle exige, peut-être, que les enfantillages de Washington autour du changement climatique prennent fin. Les jeunes savent que leur génération paiera le prix fort si l'Amérique ne se confronte pas maintenant au changement climatique.

Les photos de l'ouragan Sandy de nos collègues du Huffington Post USA

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