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Le loup-garou zéro

Avec, Bryan Perro explore l'histoire du loup-garou d'origine. À l'occasion de la réédition de sa saga chez Perro éditeur, nous avons rencontré le père d'pour parler de son attirance pour les lycans.
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Qui fut le premier monstre? Voilà une belle question inspirante qui peut se décliner sous plusieurs formes: qui fut le premier zombie, le premier vampire, le premier loup-garou? Qui furent les responsables de toutes ces lignées de monstres et de créatures démoniaques qui empoisonnent nos vies et terrifient nos nuits? Pareille interrogation ouvre la porte à de belles promesses de réinterprétation des mythes et des légendes.

Plusieurs créateurs ont d'ailleurs profité de cette épineuse question pour nous donner leur version des patients zéros. On pense, bien sûr, à Chuck Hogan et à Guillermo Del Torro qui, dans La Lignée, se penchent sur les origines du vampire, mais aussi à Bryan Perro qui, avec Wariwulf, explore l'histoire du loup-garou d'origine. À l'occasion de la réédition de sa saga chez Perro éditeur, nous avons rencontré le père d'Amos d'Aragon pour parler de son attirance pour les lycans.

« Ce n'est pas d'hier que je m'intéresse à la lycanthropie. Déjà, dans mon parcours universitaire, j'en traitais. Par exemple, mon mémoire de maîtrise a été consacré à la place du loup-garou dans la tradition orale québécoise », explique-t-il. « Le loup-garou représente notre double nature, l'humaine et l'animale qui attend le bon moment pour se manifester ». Un intérêt que l'auteur partage avec la grande dame de la fantaisie made in Canada Kelley Armstrong.

Toutefois à la différence de la Canadienne, Perro ne tente pas volontairement d'humaniser le lycan et s'il le fait, c'est pour le bien de son intrigue. «Je ne travaille pas dans le même registre qu'elle. Je ne suis pas vraiment intéressé à l'humaniser. L'important pour moi c'est de raconter une bonne histoire.»

La démarche de l'auteur implique la transformation de la nature un peu basique du lycan. « Le loup-garou, tel qu'on nous le présente au cinéma, n'est pas un personnage avec beaucoup de nuances. C'est un gros monstre qui dévore des gens jusqu'au moment où on le tue. Je donne plus de personnalité à mon personnage parce qu'il me permet d'approfondir la psychologie humaine, de comprendre la part de bestialité qui sommeille en lui. De toute façon, je ne parle pas des loups-garous en général, mais du premier loup-garou. Oui, je parle de lycanthropie, mais à travers un seul personnage.»

Il n'est pas donc pas question d'une étude sur les mœurs des loups-garous et une observation des comportements de la meute. « Même si je m'intéresse à la lycanthropie, ce n'est pas la bête qui m'intéresse, mais le mythe. J'aime voir comment les humains utilisent la mythologie pour interpréter le monde dans lequel ils vivent. Wariwulf table sur l'aspect mythique du personnage », renchérit Perro.

Wariwulf met en scène, sur deux cycles, « la bête», un jeune esclave doté d'une force surhumaine, violent, mutique, presque animal, qui évolue en plein cœur du pays des Thraces, des Byzantins et des Babyloniens sur le pourtour de la mer noire durant l'Antiquité. « Le second cycle, dont le premier volume sortira en mai, se transporte dans notre monde». Ce qui permet à l'auteur de s'attarder sur l'évolution du mythe. « Je veux voir comment a évolué le mythe, mais aussi comment nous avons évolué. Remarquez que quand je regarde les combats ultimes, la boxe ou la lutte professionnelle, je ne sais pas si nous avons évolué tant que ça depuis les Romains.»

Depuis février, et jusqu'au mois de mai, nous pouvons découvrir ou redécouvrir - puisque la trilogie avait été publiée originalement chez un autre éditeur - l'épopée du premier représentant de cette race supérieure qui allie l'intelligence de l'homme à la force du loup. « Je me suis inspiré des mythes et des légendes des peuples qui habitent autour de la mer noire. Mais ce n'est pas un traité sur l'histoire de l'Antiquité. L'Antiquité c'est le décor de mon l'histoire » comme la société actuelle sera le théâtre de sa deuxième trilogie.

Si le deuxième cycle devrait clore l'expérience Wariwulf, Perro ne ferme cependant pas la porte à d'autres suites, comme il l'a fait pour son Amos d'Aragon. «Pour l'instant il n'y a que deux cycles de prévus, toutefois je ne ferme jamais la porte », souligne l'auteur qui donne en exemple son Sanctuaire des braves, dérivé de l'univers d' Amos d'Aragon.

Mais que Wariwulf close son existence avec ce deuxième cycle ou qu'il vive sur papier de nouvelles aventures, nous pouvons être certains que Bryan Perro continuera, lui, de se nourrir de mythologie. D'ailleurs, dès l'automne prochain, sa maison d'édition publiera le troisième tome des Créatures fantastiques du Québec qui, cette fois, sera consacré au grand diable lui-même. On sent déjà comme une odeur de soufre...

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