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Véritable phénomène dans le monde la bande dessinée québécoise - 25 000 copies vendues du premier tome et près de 20 000 pour les 5 suivants - l'Agent Jean reste pourtant méconnu du Québécois lambda.
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Véritable phénomène dans le monde la bande dessinée québécoise - 25 000 copies vendues du premier tome et près de 20 000 pour les 5 suivants - l'Agent Jean reste pourtant méconnu du Québécois lambda. Pourtant l'orignal émule de James Bond a tout pour plaire. Rencontre aussi improbable qu'inattendue entre les Monty Python et le Zorri Kid du grand Jacovitti, la création d'Alex A évolue dans un monde ou l'absurdité valse avec un humour décalé. À l'occasion de la sortie du 7e tome de ses aventures, L'ultime symbole absolu nous avons rencontré le père du plus valeureux agent secret de la planète A. Rencontre avec le créateur du cervidé préféré des adolescents.

« Quand j'ai créé le personnage, j'avais l'âge de mes lecteurs. J'y ai donc mis tout ce que j'aimais lire. Et comme je n'ai pas vraiment changé, je continue à mettre tout ce que les jeunes lecteurs, surtout garçons, aiment lire à leur âge» lance le bédéiste autodidacte qui traîne le personnage depuis l'âge de neuf ou 10 ans alors que son meilleur ami du moment et lui étaient complètement fanas de James Bond. « J'avais dessiné sur le coin d'une table un orignal que je trouvais parfait pour personnifier un agent secret. Je l'ai habillé d'un smoking et je l'ai nommé Jean Bon, une traduction de James Bond. » Durant son adolescent le cervidé en smoking à continuer à suivre Alex A et à survécu aux autres personnages qu'il a créés durant cette période. « Quand est venu le temps de faire mon premier projet de bande dessinée, il s'est naturellement imposé à moi parce que je le connaissais parfaitement. Je me sentais en sécurité avec lui. »

Mais du héros d'Ian Fleming il n'en reste plus grand-chose chez l'agent Jean. Et s'il faut trouver encore un lien entre 007 et ce Johnny English avec des bois, il faut regarder du côté de la version de 1967 de Casino Royal, ode au « swinging London. » Tout comme avec cette adaptation folle, on a l'impression de se retrouver en plein délire improvisé, sans contrôle du créateur. Une constatation qu'il réfute rapidement. « C'est vrai que les histoires s'imposent à moi, que je ne les contrôle pas totalement. Mais je sais exactement où je vais. S'il y a cette impression d'improvisation, c'est parce que je ne mise pas sur un dessin réaliste. Je n'aime pas tellement dessiner des humains normaux qui parlent dans les cuisines. Je préfère me laisser guider par ce que j'aime dessiner. Comme j'ai été très influencé par des jeux vidéo à la Mario Bros et des dessins animés comme Les Simpson, j'ai adopté un graphisme dans cet esprit. »

Si le dessin rond, rythmé et caricatural nous transporte dans un monde étrange, que dire du scénario qui lui plonge littéralement dans l'absurde. À travers les missions d'une société secrète planétaire qui veille à la sécurité du monde, de ses agents aussi surprenants les uns que les autres et d'un génie du crime grandiloquent - croisement entre Lex Luthor, le Joker, herr Ernst Stavro Blofeld et du terrible Doctor Terror d'Austin Powers - qui échafaude des plans aussi mégalomanes que débiles, c'est tout un univers complètement cinglé que met en scène le bédéiste. Le tout truffé de répliques savoureuses et déjantées qui rappellent à la fois Fred, Claude Meunier et Bruno Blanchet. «Une de mes influences » s'empresse-t-il d'ajouter.

Mais attention il ne faut pas croire pour autant que son humour prend le dessus sur l'histoire et que l'aventure n'est qu'un prétexte aux gags et aux répliques savoureuses. Au contraire « l'histoire prime sur tout. Je rédige la trame narrative en premier et elle est très sérieuse. Par la suite je conçois les dialogues et les scènes et je glisse les gags. Mais jamais ils ne prennent le dessus sur l'aventure.»

Des aventures qui ne sont pas prêt de se terminer puisque après le 8e tome qui devrait compléter le premier cycle, le dessinateur qui n'a pas encore 30 ans à l'intention de réaliser un hors série qui exploitera certains personnages que le public aime et qu'il n'a pas eu l'occasion de développer un peu plus, dont W.X.T., Farine, Monsieur Moignon et Billy. Par la suite l'Agent Jean reprendra du service pour d'autres missions aussi folles les unes que les autres. « J'ai déjà des idées pour les tomes 9-10-11-12 » conclu le dessinateur avant de retourner travailler sur sa prochaine parution.

Et comme si ce n'était assez, Alex A lancera en 2015 L'univers est un ninja, une série sur laquelle il fonde de grands espoirs, visitera le salon de Paris pour voir s'il existe un marché français pour l'original le plus secret de l'univers et travaillera sur une série animée. Toute une année en perspective.

Les aventures de l'agent Jean sont publiées chez Presses Aventure

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