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Campagne électorale: de vraies questions!

La situation est telle que la relève de l'expertise professionnelle de l'État risque de ne pas être au rendez-vous en nombre et en qualité, ce qui met aussi en péril la qualité et l'intégrité des services publics.
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Le 13 mars dernier, nous avons fait parvenir trois questions aux chefs des principaux partis politiques. Nous l'avons fait parce que nous croyons fermement que l'intérêt de la population est mieux servi si le gouvernement peut disposer d'une expertise professionnelle hautement qualifiée. Or, les décisions prises dans le passé mettent en péril cette expertise professionnelle. Nous l'avons fait également parce qu'il se trouve que le prochain gouvernement sera aussi celui qui décidera ultimement de nos conditions de travail, lors du renouvellement des conventions collectives en 2015.

Voici les trois questions:

  1. Que comptez-vous faire pour réduire le recours abusif à la sous-traitance, qui coûte des milliards de dollars aux contribuables québécois?
  2. Que comptez-vous faire pour maintenir la compétence, la neutralité et l'intégrité des expertes et experts de l'État québécois au bénéfice de la population?
  3. Que comptez-vous faire pour assurer la relève de l'expertise de l'État et, par le fait même, la qualité des services publics, dans un avenir marqué par une forte concurrence sur le marché de l'emploi?

En ce qui concerne la sous-traitance, les chiffres parlent d'eux-mêmes. De 2006 à 2011, le coût de la sous-traitance a augmenté de plus de 38%, alors que la masse salariale augmentait de moins de 11%.

Non seulement, la part de la sous-traitance dans le budget de l'État s'alourdit année après année, mais en plus, elle s'accompagne d'une perte d'expertise interne, une perte de contrôle des activités et une dépendance à long terme envers les contractuels.

Le Centre d'expertise en gestion des ressources humaines du Secrétariat du Conseil du trésor reconnaît lui-même que la rémunération du personnel professionnel pose problème*. En outre, dans sa chronique du 11 mars dernier, Francis Vailles de La Presse rappelait que la rémunération du personnel de l'État est de moins en moins compétitive.

Non seulement il y a du retard concernant la rémunération, mais en plus, le gouvernement du Québec est le seul employeur qui ne rembourse par les cotisations aux ordres professionnels lorsqu'il exige une appartenance à ces ordres. Pourtant, il le fait pour ses avocats. Il s'agit là d'une question de principe et de manque de respect à l'endroit des personnes expertes que l'on veut embaucher et retenir.

La situation est telle que la relève de l'expertise professionnelle de l'État risque de ne pas être au rendez-vous en nombre et en qualité, ce qui met aussi en péril la qualité et l'intégrité des services publics. Si nous voulons que la population bénéficie des meilleurs services publics. Si nous voulons que la collusion cesse de gonfler les coûts des services publics, au profit de personnes sans scrupules. Si nous voulons enfin que les coûts en soient raisonnables, alors il faut redonner à l'État les moyens d'embaucher les meilleures expertises professionnelles et de les retenir.

*Lise CHRÉTIEN, Les défis de l'attraction et de la rétention des jeunes dans la fonction publique québécois, Centre d'expertise en gestion des ressources humaines, Secrétariat du Conseil du trésor. Québec, décembre 2010.

>Élections 2014: les nouvelles et les blogues du HuffPost sur la campagne.

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