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Pourquoi pas des tours hassidiques chez nous?

Pour lutter contre des idées reçues, pour amorcer un dialogue, un groupe de Juifs hassidiques Loubavitch a conçu, à New York, un. Autour du siège social de leur mouvement, à Brooklyn, les participantsont la chance d'échanger avec un rabbin hassidique sur leur mode de vie, de visiter leur synagogue principale, de voir comment sont fabriquées les petites boîtes posées sur le front et sur le bras, de manger un repas cachère typique, etc. Je suis revenu de cette petite odyssée en souhaitant que les Juifs hassidiques de chez nous fassent aussi la même chose.
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Ultra-Orthodox Jewish men attend a religious Hasidic wedding celebration in the heart of Jerusalem on February 3, 2009. The Hasidic sect is a Jewish mystic movement founded in eastern Europe in the 18th century and is characterised by its emphasis on mysticism, prayer and ritual strictness. AFP PHOTO/LEON NEAL (Photo credit should read Leon Neal/AFP/Getty Images)
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Ultra-Orthodox Jewish men attend a religious Hasidic wedding celebration in the heart of Jerusalem on February 3, 2009. The Hasidic sect is a Jewish mystic movement founded in eastern Europe in the 18th century and is characterised by its emphasis on mysticism, prayer and ritual strictness. AFP PHOTO/LEON NEAL (Photo credit should read Leon Neal/AFP/Getty Images)

Il y a de cela quelque temps déjà, j'ai écrit un texte mentionnant les hassidiques d'Outremont. Depuis, j'ai eu plusieurs discussions sur le sujet. Évidemment, l'excellent livre de Lise Ravary Pourquoi moi? a amené d'autres personnes à s'interroger sur cette sous-communauté (je devrais dire ces sous-communautés) particulière(s).

Les hassidiques sont les «Juifs visibles». Bien qu'ils ne représentent que 12 % de la communauté juive du Québec, ils sont les plus connus. Leurs papillotes, leurs caftans noirs, leurs chapeaux distincts les font ressortir du lot.

98 % des Juifs du Québec vivant sur l'île de Montréal, la plupart des Québécois vivant à Rimouski, à Trois-Rivières, à Québec, à Saguenay ou à Gaspé n'ont jamais rencontré une personne qu'ils savaient juive. L'image qui leur vient en tête lorsqu'ils pensent aux Juifs est soit un soldat israélien ou un Juif hassidique. C'est normal, c'est l'image que leur envoient les médias.

Peu de gens savent que qu'il n'y a pas une communauté hassidique, mais des communautés hassidiques, chacune suivant les instructions de son rebbe (leader spirituel). Que les principaux groupes (Chabad-Loubavitch, Ger, Breslev, Satmar, etc) ont des visions souvent radicalement différentes notamment sur l'État d'Israël. Qu'un membre d'un de ces groupes ne se mariera probablement jamais hors de son mouvement, même avec une autre personne hassidique.

Mais ce sont aussi des gens qui fêtent beaucoup, qui ont une approche heureuse de la vie et de la religion - malgré la façon scrupuleuse avec laquelle ils suivent les règles du judaïsme orthodoxe. Ils chantent, ils dansent, ils boivent beaucoup. Et ils sont des hôtes extraordinaires.

Tout cela est peu connu ,car ils sont évidemment très insulaires. Ils le sont chez nous, mais aussi partout où ils vivent... y compris en Israël. Ils ont des quartiers complets comme Méa Shéarim à Jérusalem, Bnei Brak à Tel-Aviv où on se croirait dans un petit village de l'Europe de l'Est de la fin du XIXe siècle alors qu'ils vivent dans un État du Premier monde au Proche-Orient.

Pour lutter contre des idées reçues, pour amorcer un dialogue, un groupe de Juifs hassidiques Loubavitch a conçu, à New York, un Hassidic Tour. Autour du siège social de leur mouvement au 770 Eastern Parkway à Crown Heights, Brooklyn, les participants au tour ont la chance d'échanger avec un rabbin hassidique sur leur mode de vie (nourriture, prière, règles de vie maritales, etc.), de visiter leur synagogue principale, de voir comment sont fabriquer les téfillines (petites boîtes posées sur le front et sur le bras et reliées par des lanières de cuir qui sont utilisées pour les prières du matin par les Juifs pratiquants) et les mézouzot (ou mézouzah au singulier) posées sur les cadres de porte, de visiter un mikveh (bain de purification rituel), de manger un repas cachère typique, etc.

Je suis revenu de cette petite odyssée en souhaitant que les Juifs hassidiques de chez nous fassent aussi la même chose. Qu'ils permettent à leurs concitoyens non hassidiques, juifs comme non-juifs, de lever le rideau sur un mode de vie qui est mystérieux. Qu'ils engagent ainsi une discussion basée sur une meilleure connaissance mutuelle.

Ce serait à l'avantage de tous.

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