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Entente Canada-Union européenne: pour un Québec Inc. de l'avenir

Le Québec, traditionnel partenaire canadien de l'Europe, doit donc mettre à profit ses affinités naturelles pour devenir la terre d'accueil et la plaque tournante du commerce européen sur le continent américain. La proximité culturelle, juridique et sociale du Québec avec l'Europe, son pragmatisme commercial et culturel nord-américain deviennent nos principaux atouts.
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Cette billet est publié à l'occasion de l'allocution de Pierre-Marc Johnson, négociateur en chef du gouvernement du Québec sur l'Accord économique et commercial global Canada-Union européenne, ce vendredi 28 février 2014 devant la Jeune Chambre de commerce de Montréal.

L'accord de libre-échange Canada-Union européenne se concrétise un peu plus, chaque jour. 20 ans de libre-échange dans le cadre de l'ALÉNA nous ont certes apporté une multiplication des échanges commerciaux avec nos partenaires du sud, mais l'expérience démontre que l'ALÉNA a surtout servi à assurer une intégration à l'américaine (É.-U.) des structures et mécanismes du commerce au profit des entreprises américaines et de leurs filiales au Canada et au Mexique. À titre d'exemple, le déplacement des moyens de production vers le Mexique et la multiplication de ces échanges commerciaux ont eu un effet d'enrichissement principalement concentré entre quelques mains et furent basés sur le «cheap labor» et des règles environnementales et sociales déficientes.

Il est donc réconfortant, mais aussi inquiétant, de voir que l'accord négocié avec notre «voisin du sud» sert présentement de base aux négociations de l'accord économique et commercial global (AECG) avec l'Europe. Réconfortant aussi que Team Québec soit le principal vecteur de promotion d'un libre-échange effectif et respectueux ainsi que pour corriger les lacunes déjà constatées à l'AECG piloté par les conservateurs parfois trop fervents disciples du dogme commercial et social américain.

Alors que l'approche anglo-saxonne et américaine des accords commerciaux internationaux assure la sécurisation du plus grand avantage au profit de la partie la plus forte, la nature même de l'Union européenne et de son évolution par mécanismes de consensus et de collaboration permet d'apporter une nouvelle dimension plus équilibrée aux négociations de libre-échange.

Le Québec, traditionnel partenaire canadien de l'Europe, doit donc mettre à profit ses affinités naturelles pour devenir la terre d'accueil et la plaque tournante du commerce européen sur le continent américain. La proximité culturelle, juridique et sociale du Québec avec l'Europe, son pragmatisme commercial et culturel nord-américain deviennent nos principaux atouts de lancement des nouveaux accords commerciaux avec la société de «consensus» qu'est l'Union européenne.

La négociation de l'AECG étant une première étape, le Québec doit maintenant se doter d'une structure pour pleinement mettre en œuvre les mécanismes de l'AECG et le rendre efficace au niveau du «plancher des vaches» à la fois pour les entrepreneurs québécois et européens. À l'image du Office of the US Trade Representative relevant du bureau du président des États-Unis, le Québec doit immédiatement se doter d'un organisme similaire spécifiquement axé sur les relations commerciales pour négocier, coordonner et promouvoir les politiques commerciales propres à notre société québécoise.

La création d'un tel organisme, préférablement composé de membres du gouvernement, du patronat et de la société civile, viserait spécifiquement la multiplication des échanges commerciaux avec le Québec. Il pourrait même intervenir dans le cadre de l'initiative de l'AECG en préconisant de nouveaux mécanismes de règlement de différents plus efficaces, clairs et moins coûteux.

Pour l'essentiel, dans le dernier virage des négociations de l'AECG, nous devons rendre Team Québec de Pierre Marc-Johnson plus efficace, transparent et permanent afin de bien préparer l'arrivée de l'Europe.

Fort d'une expérience enviable sur les marchés mondiaux et riche en ambassadeurs dans de nombreuses institutions internationales, il est plus que temps et même urgent que le Québec se positionne comme interlocuteur incontournable dans la sphère de la libéralisation des échanges commerciaux. Qu'il convie et mette en action, les entrepreneurs, gens d'affaires et leaders sociaux afin d'asseoir les prochains 20 ans sur une base de prospérité durable. L'AECG c'est une opportunité pour un nouveau Québec Inc. de voir plus grand. Soyons de la partie!

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