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Un joli compte de Noël

CONTE DE NOËL : À tous les mois de décembre, ce vieux fou vient rôder autour de ma maison, une barre à clous dans une main, une poche en jute sur le dos, tout en fredonnant des airs quétaines.
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Des contes de Noël pleins de joie, d'amour, d'espoir, de peur, de colère, de fantasmes... C'est le calendrier de l'Avent du Huffington Post Québec. Retrouvez chaque jour un conte de Noël en attendant le passage du père Noël.

Il est encore là! À chaque année c'est la même histoire. À tous les mois de décembre, ce vieux fou vient rôder autour de ma maison, une barre à clous dans une main, une poche en jute sur le dos, tout en fredonnant des airs quétaines.

Moi, j'ai eu ma leçon, j'la connais sa chanson, j'ai déjà subi ses entrées par effraction. C'est pourquoi, depuis quelques années, dès que le mois de décembre arrive, je ferme mes portes à double tour, je placarde mes fenêtres. Même que j'suis obligé de condamner ma cheminée car, imaginez-vous, ce vieux barbu a déjà essayé de passer par là.

C'est pas qu'il tente de me cambrioler comme un vulgaire voleur. Son opération est plus subtile. Il veut me donner des «cadeaux», qu'il me dit, des tonnes de cadeaux! Mais j'les connais ses offrandes empoisonnées qui finissent toujours par me coûter la peau des fesses. J'ai beau lui dire que j'veux rien savoir de ses bébelles, que j'ai besoin de rien, il insiste, met d'la pression pour que j'le laisse entrer.

En plus, c'est qu'il devient de plus en plus sénile avec le temps, il en perd des bouts. Combien de fois, au cours des années, il m'a offert les mêmes cochonneries qui rapidement se sont retrouvées dans le camion à vidanges. Va-t-il un jour comprendre, cet espèce de dinosaure, qu'on est rendu ailleurs, que la planète se meurt, que consommer comme des défoncés est complètement dépassé.

L'année dernière, j'ai bien cru que j'avais réussi à déjouer ses manigances. Presqu'un mois à pas sortir de chez moi, à me tenir aux aguets, à pas répondre au téléphone ni à surfer sur le Net. Le 26 décembre, certain d'avoir gagné la bataille, j'suis allé prendre une grande bouffée d'air frais sur mon balcon. Tout en respirant à fond, j'ai ramassé le courrier qui s'était accumulé pendant ces longues semaines. Doux Jésus qu'il y en avait d'la publicité dans ma boîte aux lettres, des promotions de toutes sortes, des rabais à ne pas manquer, autant de tentations que j'avais réussi à déjouer, que j'me suis dit.

Mais à travers tous ces beaux papiers multicolores, j'ai rapidement repéré une enveloppe en provenance de chez Home dépotoir. Un état de compte, bordel, pour une souffleuse à neige que j'aurais achetée au prix de 2 247,00 $. Tournant la tête, j'ai rapidement constaté qu'elle était là, au beau milieu de l'entrée de mon garage, décorée d'un beau ruban rouge. Le Père Poubelle avait une fois de plus réussi à vider sa poche mais aussi les miennes.

Mais cette année, j'tiens le coup, j'résiste. Histoire de ne pas succomber à la frénésie du temps des Fêtes, j'ai même annulé toutes mes cartes de crédit. Le vieux barbu va comprendre qu'il est peut-être temps pour lui de prendre sa retraite...

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