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Des élections asymétriques

Les forces actuellement affichées par les aspirants républicains dans les primaires ne seront pas nécessairement celles dont ils auront besoin lors de l'élection générale.
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Aux États-Unis, la course à l'investiture présidentielle républicaine a jusqu'ici servi de théâtre à pas moins de 19 débats. À la mi-décembre, on a eu droit à trois débats en six jours ; au début janvier, à deux en douze heures. Si les débats revêtaient beaucoup d'importance en 2008 -- en combinant les primaires démocrates et républicaines, près d'une quarantaine avaient eu lieu au total -- ils ne semblent en avoir que davantage en 2012.

Déjà, l'un des candidats initialement favoris, le gouverneur du Texas Rick Perry, s'est vu largement disqualifié en raison de piètres performances lors de plusieurs débats. Un autre, l'ancien sénateur de la Pennsylvanie Rick Santorum, a pu jouir d'une visibilité importante qui lui aurait été autrement pratiquement impossible d'obtenir en raison du peu de ressources dont disposait sa campagne.

De façon encore peut-être plus importante, l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich s'est servi de ce médium pour se démarquer du lot. S'en prenant parfois à ses rivaux républicains, souvent aux élites médiatiques et constamment à Barack Obama, Gingrich est parvenu à soulever les passions d'un large segment la base conservatrice du Parti en se présentant sur scène comme un véritable pugiliste politique. L'un des aspects centraux de son argumentaire de vente aux électeurs républicains reflète clairement cette réalité : Gingrich constituerait le meilleur «débatteur» face au président Obama lors d'une élection générale.

Or, voici où le bât blesse : seulement trois débats présidentiels entre le président et l'éventuel candidat républicain figurent actuellement au calendrier électoral, et tous doivent avoir lieu en septembre et octobre prochain. Entre le moment où l'identité du porte-étendard républicain sera connue -- quelque part entre février et juin -- et le premier débat présidentiel, plusieurs longs mois de campagne s'écouleront. Pendant tout ce temps, ce sont les apparitions médiatiques et les assemblées populaires qui formeront le noyau de la campagne ; ce sont la discipline, les levées de fonds et le contrôle du message qui s'avéreront essentiels au succès des candidats.

En d'autres mots, les forces actuellement affichées par les aspirants républicains dans les primaires ne seront pas nécessairement celles dont ils auront besoin lors de l'élection générale. S'il est relativement facile de voir Newt Gingrich gagner un débat contre Barack Obama, il devient nettement plus difficile de voir Gingrich vaincre Obama dans une campagne où les débats ne joueront qu'un rôle secondaire.

Bien sûr, l'ancien président de la Chambre peut mentionner et répéter son plan de mettre le président au défi de tenir une série de débats additionnels. Considérant qu'Obama était lui-même revenu sur une entente similaire qu'il avait originalement acceptée avec son adversaire John McCain il y a quatre ans, on le voit mal consentir à une demande de la sorte venant de Gingrich cette fois.

Ultimement, il reviendra aux électeurs républicains de juger lequel des quatre candidats toujours en lice --Gingrich, Santorum, l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney ou le représentant du Texas Ron Paul -- représente le meilleur choix. Qui qu'ils choisissent, toutefois, ce jugement ne devrait pas être trop profondément encré dans les aptitudes de débatteur. Ces dernières, une fois les primaires terminées, pourraient s'avérer dangereusement insuffisantes face à un président affaibli, mais toujours en vie.

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