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Un papa n'est ni une gardienne, ni un assistant, c'est un parent

Vous savez ce qui serait bien? Vivre dans un monde où on ne met pas les hommes sur un piédestal parce qu'ils "filent un coup de main" avec les enfants. Un monde où les hommes s'occuperaient de leurs enfants sans que l'on trouve ça extraordinairement exceptionnel.
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Bon, il faut que crache le morceau... et c'est plutôt un gros morceau. Désolée d'avance pour le coup de gueule.

Vous savez ce qui serait bien? Vivre dans un monde où on ne met pas les hommes sur un piédestal parce qu'ils "filent un coup de main" avec les enfants. Un monde où les hommes s'occuperaient de leurs enfants sans que l'on trouve ça extraordinairement exceptionnel.

Je comprends le truc. Notre société est encore en plein combat pour l'égalité des sexes. Pour que cessent les discriminations au travail. Parce que, allez comprendre pourquoi, certaines choisissent d'avoir une carrière en parallèle de leurs bébés, leurs enfants, et leur foyer. Tout ça n'est pas encore bien clair. Les hommes ont longtemps gagné l'argent qui faisait vivre la famille pendant que les femmes s'occupaient du foyer. On n'attendait pas d'eux qu'ils "s'occupent des enfants". C'est donc "tout nouveau". Mais j'ai quand même le sentiment que nous devrions avoir déjà fait plus de progrès.

Notre mariage fonctionne très bien. Cela dit, pendant les heures de travail -de 6h à 17h30-, nous nous répartissons les tâches parentales comme si nous étions seuls à bord du navire. Le week-end et en soirée, nous passons bien évidemment du temps en famille, mais en semaine, on fonctionne par tranches de six heures. Je m'occupe du matin: préparer le petit-déjeuner et les casse-croûte à emporter à l'école, m'assurer que les enfants se sont bien brossé les dents, portent une tenue convenable et enfilent leurs chaussures, les accompagner à l'école, revenir à la maison avec les trois petits qui ne sont pas encore scolarisés, empêcher les jumeaux de se rouler dans la boue ou de faire des bêtises dans les toilettes, jouer avec le bébé, leur lire des histoires et les préparer pour la sieste. Mon mari prend la relève à 12h30, pendant qu'ils dorment. Il les chatouille, les envoie dehors s'amuser, invite leurs amis à jouer -12 ou 13 enfants dans la maison (crise de panique)- et leur fait faire leurs devoirs. Il sait où se trouvent tous les documents liés à leur scolarité, signe leur cahiers de lecture, remplit leurs carnets et s'assure que leurs couverts sont placés dans l'évier et lavés pour le lendemain. Il nourrit le bébé, change ses couches et fait en sorte que les enfants aient rangé leurs jouets avant le dîner pour que la maison soit plus ou moins en ordre à la fin de la journée. Ensuite, il prépare le dîner.

Même si je lui suis reconnaissante pour tout ce qu'il fait, il n'y a rien d'exceptionnel à cela. On appelle ça être parent.

Les gens sont estomaqués quand ils voient comment nous nous sommes organisés. "Tu as de la chance d'avoir un mari qui aide autant," me dit-on.

Comment dire... je n'ai pas décidé seule d'avoir six enfants. Je ne les ai pas faits toute seule non plus. Alors c'est normal qu'il m'aide pour que je puisse travailler aussi!

Le truc, c'est que mon mari comprend (et j'imagine que c'est là où il est exceptionnel, étant donné que peu de gens en semblent capables) que je suis une meilleure mère grâce à mon travail. Ce n'est pas le cas de tout le monde -et ce n'est pas grave- mais c'est le mien. C'est clair pour lui et il fait tout pour que je puisse avoir une carrière.

Mais quand il surveille les enfants pour que je puisse me réfugier dans la chambre et rédiger quelques papiers qui vont changer le monde -ou pas-, ce n'est pas du baby-sitting. Quand, une fois par mois, je sors avec mes amies du club de lecture pour parler d'un livre (cinq minutes) et de nos vies (pendant trois heures) pendant qu'il reste à la maison avec les enfants, CE N'EST PAS DU BABY-SITTING. Quand il décide de faire du poulet au four, de ranger les papiers qui traînent ou de s'occuper du bébé pendant quelques heures pour que je dorme un peu plus longtemps, il ne fait pas "qu'aider." Il assure son rôle de PARENT.

Les amis, les baby-sitters et les nounous nous filent un coup de main. Les papas tiennent leur rôle de parent.

Contente d'avoir pu mettre les choses au clair.

Cet article, publié sur le Huffington Post américain, a été traduit par Laura Pertuy pour Fast for Word.

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