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Faut-il faire de la religion la pierre angulaire de la participation au soccer?

La Fédération de soccer du Québec a causé tout un émoi quand elle a annoncé qu'elle interdisait le port de couvre-chefs sur les terrains. Cet enjeu mérite une conversation collective sur les accommodements raisonnables. Malheureusement, le Québec semble être la seule province ayant le courage de faire cette synthèse nécessaire à parfaire la civilisation plurielle qui nous habite.
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Le sport le plus populaire au Canada rassemble les jeunes et les moins jeunes de toutes origines confondues. La passion pour le «foot» dépasse les différends linguistiques, culturels, religieux, et attire autant les garçons que les filles. Plus qu'aucun autre sport, le niveau de revenu ne représente pas un grand obstacle à sa participation. Peut-être cela explique, en partie, la popularité du soccer à travers le monde.

La Fédération de soccer du Québec (FSQ) a causé tout un émoi quand elle a annoncé qu'elle interdisait le port de couvre-chefs, et ce quelle que soit la religion du joueur.

Les critiques n'ont pas tardé, que ce soit leNational Post, la World Sikh Organization, ou la Presse Canadienne. Certains y voient de la discrimination religieuse et du racisme, d'autres y voient l'égalité absolue et draconnienne.

Cet enjeu mérite une conversation collective sur les accommodements raisonnables. Malheureusement, le Québec semble être la seule province ayant le courage de faire cette synthèse nécessaire à parfaire la civilisation plurielle qui nous habite. (Le Code de la route exempte les motocyclistes sikhs au port du casque au Manitoba, par exemple.)

Dans la société multiculturelle, la souplesse est de mise afin que tous puissent se rassembler sous le même drapeau. La pendule va des deux bords. Parfois la culture dominante doit faire de petites adaptations. Parfois, ce sont les minorités qui doivent ajuster leur culture étrangère pour s'accorder avec les normes établies. Bien que chaque cas soit particulier, la vision d'une société juste fait partie intégrale de l'échiquier canadien.

Dans le cas du port d'habits auxiliaires sur les terrains de soccer, la tendance est claire: c'est strictement interdit. Les colliers, les anneaux de mariage, la kippa juive, les casquettes, et même les boucles d'oreilles sont interdits, selon les réglements de la FIFA, la Fédération Internationale de Football Association. Il va s'en dire que si le turban fait exception à la règle, quelles autres exceptions suivront? Le kirpan? Le yarmoulke? Le crucifix sur une chaine, etc. Quels règlements s'appliquent aux uns, mais pas aux autres? Faut-il faire de la religion la pierre angulaire de la participation au soccer?

Les Canadiens participent au «beautiful game» pour plusieurs raisons: pour se garder en forme, pour la camaraderie, pour jouir du plein air, pour favoriser son intégration sociale, pour apprendre à travailler en équipe, etc. L'aspect que j'aime le plus dans tout ça, c'est que le statut financier, le niveau d'éducation, la religion, la langue disparaissent quand on se joint à une équipe de soccer. Les joueurs se distinguent par leur habileté sportive et l'esprit d'équipe qu'ils nourissent. C'est un rare havre où on met de côté les conflits entre croyances religieuses, les disparités régionales et économiques, etc. La FIFA essaye tant bien que mal de s'occuper du racisme persistant dans ce refuge sportif. Est-ce que c'est sage d'y ajouter des inégalités additionnelles?

En éliminant tout symbole religieux, la FSQ renforce l'oasis sportif qui rassemble le plus de joueurs du pays. Une oasis où le soccer est la seule religion.

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