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Pourquoi la génération Y préfère manger à la maison

Les petits plats mijotés par les amis sont faits avec amour. Peu importe si l'on mange des saucisses premier prix ou un morceau de viande exorbitant: se sentir bien auprès de ses amis n'a pas de prix.
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Je n'aime plus vraiment les restaurants.

D'ailleurs, je ne les ai jamais aimés. La carte des vins m'intimide, les serveurs me dérangent et les nappes blanches parfaitement repassées m'humilient quand je renverse tout et n'importe quoi sur leur surface immaculée.

Quand j'étais ado, ma mère m'a montré un film sur la bienséance à table pour s'assurer que je montrerais mes bonnes manières lorsque je serais invitée à dîner. Ce petit bijou en VHS des années 1970 détaillait tout, de la manière d'avaler sa soupe à celle de beurrer son pain, mais tout ce que j'en ai retenu est l'ordre des couverts: commencer avec ceux les plus à l'extérieur et ainsi de suite.

Maintenant, à peine assise à table, j'ai comme l'impression de revenir en enfance. Je me souviens qu'une fois, alors que je racontais passionnément une histoire à une tablée d'amis en faisant de grands gestes à l'italienne pour imager mes propos, un serveur m'a attiré dans un coin pour me conseiller de m'asseoir sur mes mains pendant que je parlais pour éviter tout accident. La honte.

Les petits plats mijotés par les amis sont faits avec amour. Peu importe si l'on mange des saucisses premier prix ou un morceau de viande exorbitant: se sentir bien auprès de ses amis n'a pas de prix.

Je déteste tous ces moments gênants qui ne manquent pas d'arriver au restaurant: je ne sais jamais s'il faut continuer la conversation quand un serveur arrive, et je tente souvent de le faire participer à la discussion, passant pour une vraie folle. Je suis gênée quand on me demande de goûter le vin et j'utilise régulièrement mon téléphone pour connaître la composition de certains mets sur le menu.

Heureusement pour moi, mes soirées se résument maintenant à aller dîner chez des amis dans le confort de nos chez-nous, et ça me va très bien.

D'abord, on peut manger ce qu'on veut, quand on veut. La plupart de mes amis sont des super cuistots qui font des plats délicieux et équilibrés, et j'apprécie bien plus leur cuisine que n'importe quelle dégustation huppée au restaurant. Si on a des allergies, on peut apporter notre propre nourriture sans avoir l'impression d'être un boulet. Et si jamais on a une réaction allergène ou qu'on mange plus de fromage que notre estomac intolérant au lactose ne le supporte (comme moi), on peut squatter les toilettes de notre ami sans être jugé, et se laisser aller. Littéralement.

On peut aussi boire du très bon vin sans se ruiner, ou se faire des cocktails personnalisés. Et si l'alcool nous monte à la tête et qu'on se sent un peu pompette, il suffit d'une petite sieste sur le canapé et on peut rejoindre la fête quand la pièce a enfin cessé de tourner.

À notre âge, on est tous un peu fauchés; on économise pour l'avenir - enfants, maison, vacances - et manger chez soi revient beaucoup moins cher. Surtout, les petits plats mijotés par les amis sont faits avec amour. Peu importe si l'on mange des saucisses premier prix ou un morceau de viande exorbitant: se sentir bien auprès de ses amis n'a pas de prix.

Je préfère les frichtis entre amis que les restaus extravagants.

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