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Les meurtriers d'enfants ne vont pas tous en prison

La sénatrice Hervieux-Payette a émis sur leune opinion déconnectée de la réalité au sujet de la maladie mentale et des parents assassinés par leurs enfants. C'est à croire qu'à la lecture de ses propos qu'elle excuse ces gestes incompréhensibles sous l'unique prétexte que les gestes posés peuvent être excusables sur le plan médical. Il faudrait également croire, à la lecture de la lettre de la sénatrice, que notre système de justice est parfait afin de traiter les cas de non-responsabilité criminelle.
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FILE - In this July 12, 2008 file photo, a gavel rests on the table of a model court room at Mexico's National Institute of Penal Sciences in Mexico City. The model courtroom has been used by students to prepare for the new legal system that will replace its closed proceedings with public oral trials in which suspects are presumed innocent, legal authorities can be held more accountable and equal justice is promised to all. Yet the decision of three Chihuahua state judges, under the new open oral trial system, to absolve the main suspect in the 2008 murder of a 16-year-old girl has put the country's U.S.-backed judicial reform on trial. (AP Photo/Dario Lopez-Mills, File)
AP/Dario Lopez-Mills
FILE - In this July 12, 2008 file photo, a gavel rests on the table of a model court room at Mexico's National Institute of Penal Sciences in Mexico City. The model courtroom has been used by students to prepare for the new legal system that will replace its closed proceedings with public oral trials in which suspects are presumed innocent, legal authorities can be held more accountable and equal justice is promised to all. Yet the decision of three Chihuahua state judges, under the new open oral trial system, to absolve the main suspect in the 2008 murder of a 16-year-old girl has put the country's U.S.-backed judicial reform on trial. (AP Photo/Dario Lopez-Mills, File)

Le 14 décembre dernier, la sénatrice Hervieux-Payette émettait sur le Huffington Post Québec une opinion déconnectée de la réalité au sujet de la maladie mentale et des parents assassinés par leurs enfants. C'est à croire qu'à la lecture de ses propos qu'elle excuse ces gestes incompréhensibles sous l'unique prétexte que les gestes posés peuvent être excusables sur le plan médical. Il faudrait également croire, à la lecture de la lettre de la sénatrice, que notre système de justice est parfait afin de traiter les cas de non-responsabilité criminelle (NRC).

Faut-il rappeler que ces derniers ont augmenté de manière inquiétante et questionnable depuis le milieu des années 90. Le nombre de criminels qui ont été déclarés non criminellement responsables est passé de 300 cas en 1992 à plus de 5000 en 2011. Guy Turcotte n'est pas le seul cas qui a préoccupé les Canadiens au cours des dernières années. Vince Li, Allan Schoenborn, Gregory Despres, Adenir De Oliveir et Kimberly Noyes sont des exemples de noms qui émergent de plus en plus dans des affaires horribles où des êtres humains innocents on connu la mort de façon horrible et insensée.

La sénatrice fait preuve d'un angélisme digne de la philosophie du Parti libéral en matière de justice et de sécurité publique. Pire, la sénatrice démontre une absence totale de compassion envers les victimes de ces meurtriers et de leurs familles. Ses préjugés sur la justice américaine et sur le rôle des médias québécois dans pareils dossiers n'est pas digne de la fonction qu'elle occupe. Un sénateur peut prendre position pour affirmer l'argument de ses idées, mais lorsqu'il accuse sans fondement que, par instinct purement partisan, l'heure de la retraite a peut-être sonné. De plus, la sénatrice semble oublier que la légitimité de nos institutions de justice est en péril lorsque la population canadienne commence à questionner des libérations avec conditions pour des personnes déclarées NCR qui viennent à peine de sortir d'un procès.

À lire sur les blogues du HuffPost:La prison ne guérit pas les meurtriers d'enfants

Revenons à l'opinion de la sénatrice Hervieux-Payette qui affirme sans réserve que le processus judiciaire dans le cas de la non-responsabilité criminelle est parfait et incontestable sur le plan scientifique. Sans doute que les études en droit de la sénatrice obscurcissent son jugement à ce niveau. Comment peut-elle faire une telle affirmation aussi contestable sur le plan intellectuel, alors que la psychiatrie est reconnue en tant que science inexacte et qu'un diagnostic de troubles mentaux repose essentiellement sur le rapport subjectif entre le professionnel et son client. Que la vérité, lorsque manipulée, peut influencer le diagnostic déposé à la Cour. De là, l'observation fréquente de constater que deux psychiatres se contrediront professionnellement dans leurs diagnostics concernant le même "patient" en Cour.

Je tiens à rassurer la sénatrice que notre gouvernement est loin de jouer les Merlin l'enchanteur. Lorsqu'une province tout entière, sauf une sénatrice, questionne un jugement judiciaire douteux, avions-nous le droit de rester indifférents face à cette situation? Nous nous sommes rangés du côté des victimes dès notre arrivée au pouvoir en 2006. Cette prise de position tranche de toute évidence avec celle des libéraux qui ont toujours défendu un système de justice qui favorisait le droit des criminels.

Le redressement que nous avons amorcé afin de rendre notre système de justice plus rigoureux, plus crédible et plus imputable aux yeux des Canadiens, oblige plusieurs remises en question. Aucune faille et aucune lacune de notre système ne sont ignorées par notre analyse. Même la ministre de la Justice de la Colombie-Britannique, Madame Shirley Bond, a applaudi les changements proposés au Code criminel.

Comment expliquer l'ignorance de la sénatrice relativement à l'incarcération des criminels ayant été reconnus non criminellement responsable quand elle affirme gratuitement que "Les prisons ne guérissent pas"? La sénatrice sait très bien que ces criminels ne seront pas incarcérés et qu'ils seront traités dans une institution psychiatrique. Cette affirmation est de la mauvaise foi de sa part.

En conclusion, pourquoi le Parti libéral vous a-t-il déléguée en tant que membre temporaire du comité sénatorial des Affaires juridiques et constitutionnelles afin de voter contre la loi C-10, laquelle était appuyée unanimement par les groupes de victimes?

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