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Le fiscal "kiff" sera de courte durée

On retiendra 2012 comme l'année au cours de laquelle les politiques ont délégué aux banques centrales les tâches ingrates qu'ils ne voulaient pas réaliser eux-mêmes. Laisser les banques centrales s'exposer à la fois aux risques et au manque de moyens ne pourra se solder que par un retour de la crise. Nous assistons depuis des années à l'échec des hommes politiques dans leurs principales missions : prendre des décisions difficiles sur les réformes à mettre en place et remettre l'économie sur la voie du redressement. Il est très difficile de comprendre et d'accepter cette inertie... Espérons que 2013 soit l'année du réel changement, vers l'acceptation des responsabilités.
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Malgré les apparences, nous avons assisté en ce début de semaine à un échec total du Congrès américain sur les négociations entourant le "mur budgétaire" ou "fiscal cliff". Malgré l'évolution favorable des indices mondiaux et notamment des indices américains suite à l'accord qui a été annoncé, il serait illusoire de penser que la solution trouvée est un remède durable à la situation budgétaire et fiscale des Etats-Unis. La dette excède 100% du PIB US et le plafond de la dette a été officiellement atteint lundi soit 16 400 milliards de dollars... Les mesures exceptionnelles annoncées par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner permettront aux Etats-Unis de continuer à se financer au premier trimestre 2013, mais les 200 milliards prévus dans le cadre de ces mesures seront vite atteints.

Une nouvelle fois, le Sénat s'est contenté de proposer une version édulcorée d'un projet de loi pour que la Chambre des représentants l'adopte rapidement. Cela ne résout en aucune manière le problème du plafond de la dette, dont les discussions devraient reprendre dans les jours qui viennent. Demeure également la question des coupes automatiques dans les dépenses publiques, ce qui devrait donner lieu à un renouvellement des tensions entre le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants à majorité républicaine.

Malgré les déclarations du président américain mardi soir, affirmant qu'il avait tenu une de ses promesses de campagne, il a dû concéder au camp républicain une hausse d'impôt à partir de 450 000 dollars de revenus par foyer et non pas 250 000 dollars comme il l'avait souhaité initialement.

Par ailleurs, Obama a déjà indiqué qu'il comptait accroître à terme le niveau de la fiscalité au-delà de ce qui a déjà été négocié, ce qui nous donne une bonne idée de ce qui se profile aux Etats-Unis pour les semaines qui viennent : même si les marchés ont accueilli favorablement à court terme cet accord, craignant il y a encore quelques jours de voir se renouveler le scénario de l'été 2011 (le Dow Jones avait plongé de près de 20% en 4 semaines), la situation pourrait à nouveau se tendre sur les marchés à l'approche du second round de négociation concernant les coupes dans les dépenses publiques et la question du relèvement du plafond de la dette.

La réalité politique, celle d'une classe dirigeante inconsistante, sans vision concrète des moyens à mettre en œuvre pour améliorer durablement la situation économique, s'est fait cruellement ressentir ces derniers jours.

On retiendra 2012 comme l'année au cours de laquelle les politiques ont délégué aux banques centrales les tâches ingrates qu'ils ne voulaient pas réaliser eux-mêmes. Laisser les banques centrales s'exposer à la fois aux risques et au manque de moyens ne pourra se solder que par un retour de la crise.

Nous assistons depuis des années à l'échec des hommes politiques dans leurs principales missions : prendre des décisions difficiles sur les réformes à mettre en place et remettre l'économie sur la voie du redressement. Il est très difficile de comprendre et d'accepter cette inertie... Espérons que 2013 soit l'année du réel changement, vers l'acceptation des responsabilités.

Bonne année, bons trades à tous !

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