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La fermeture de Gentilly-2 par le PQ: excellente décision et gros manque de communication

Nul besoin d'être un génie pour en comprendre: le Québec n'en a pas besoin (moins de 3% de ses besoins), le prix du kw/heure est excessif, le potentiel de danger catastrophique est élevé et des déchets mortels seront laissés sur place pour des siècles. Dès lors, il faut être insensé pour vouloir maintenir l'usine en opération, au seul motif du développement régional.
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Nul besoin d'être un génie pour en comprendre les raisons: le Québec n'en a pas besoin (moins de 3% de ses besoins), le prix du kw/heure est excessif, le potentiel de danger catastrophique est élevé et des déchets mortels seront laissés sur place pour des siècles. Dès lors, il faut être insensé pour vouloir maintenir l'usine en opération, au seul motif du développement régional.

C'est la logique égocentrique des usines d'armement. Mon petit salon de coiffure, et moi, et moi, pour citer partiellement Dutronc.

Quand le gouvernement a annoncé qu'il fermerait (NDA - « déclasserait », voir définition en fin d'article) Gentilly-2, les élites locales ont sursauté. Ne leur en déplaise, cette fermeture était dans le prévisible depuis belle lurette. J'irais même jusqu'à dire inéluctable. Comment diable cela a-t-il pu échapper aux élus locaux tient du mystère. Si la population locale fut ébahie, c'est sans doute qu'elle jouait à l'autruche. Ainsi, dopés par leurs leaders politiques, économiques et syndicaux et quelques éditorialistes burlesques en mal de copie vierge, Lysiane Gagnon, par exemple, qui étale tout son pathétisme dans un éditorial récent, certains citoyens ont choisi la rue, sans compréhension réelle des enjeux. C'est leur droit. Il faut maintenant les renseigner, ce que le PQ, très maladroit dans la suite de sa décision, n'a pas su faire au moment d'écrire ces lignes.

Primo, la décision rapide de déclasser Gentilly-2 ne signifie pas que le démantèlement va se faire en deux semaines. Le déclassement-démantèlement (NDA - « D-D », voir définition en fin d'article) d'une centrale nucléaire de ce type pourrait s'étendre sur une décennie, probablement plus. De d-i-x à d-o-u-z-e ans, au moins! Donc, il est absurde de prétendre que, demain, une catastrophe économique va frapper la région environnante. On ne ferme pas une centrale nucléaire comme on met la clé dans une usine de chaussures ou une pizzéria, il y a une énorme nuance entre ces cas d'espèce. La population et ses « leaders », ces derniers agissant plus comme des girouettes effrayées, doivent comprendre que la transition sera longue et permettra une restructuration de l'économie régionale si le gouvernement et les acteurs locaux font bien leur boulot. « Si », j'insiste.

Secundo, tant la réfection que le D-D de la centrale sont des projets économiques en soi. Ils sont conséquents à un investissement gouvernemental massif dans la région pour réaliser la décision. Dans le cas de la réfection, les récentes évaluations d'Hydro Québec annoncent un coût estimé de 4,3$ milliards pour maintenir, j'en ai fait état plus haut, une usine dangereuse, polluante, coûteuse et, surtout, qui n'est pas nécessaire à l'apport énergétique provincial.

Par contre, et contrairement à ce que veulent faire croire les ténors de l'opposition et leurs alliés régionaux, le D-D, qu'on estime à 2,9$ milliards, ne sera pas le trou noir régional annoncé. Ces coûts estimés correspondent à des dépenses réelles à venir, probablement très majoritairement dans la région concernée, tant en achat de biens qu'en paiement de services, et qui auront un impact économique sur le milieu, que ce soit en termes du multiplicateur d'emploi ou de celui du revenu régional. Bref, un projet économique en-soi que le parti au pouvoir doit le plus rapidement possible traduire par une analyse coûts/bénéfices officielle appropriée et concluante, afin de rassurer les populations locales.

Tant cette décision du nouveau gouvernement que la fermeture de l'usine de mort d'Asbestos sont des choix civilisés, responsables et humains, satisfaisants pour le plus grand nombre de citoyens québécois, j'en suis convaincu. Les résidents de Bécancour doivent comprendre qu'ils ne seront pas abandonnés ou pulvérisés et le gouvernement péquiste en place doit rebâtir rapidement les ponts. Reste aux populistes de bas étage à faire profil bas.

Pour mieux comprendre l'actualité sur le sujet, je propose deux définitions des termes « déclassement » et « démantèlement », selon les statuts de l'OCDE, et je cite : « Le terme déclassement, lorsqu'il est appliqué dans son acception la plus large aux installations nucléaires, recouvre toutes les activités administratives et techniques liées à la fin de leur exploitation et à leur mise hors service. La procédure de démantèlement débute dès la fermeture de l'installation et se prolonge jusqu'à sa complète disparition du site. ». La combinaison des deux est consacrée selon la formule « D-D ».

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