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Se joindre à la Banque AIIB ou non?

Cette nouvelle banque dont la Chine détient 50% du capital de 100 millions et au sein duquel on nous indique qu'elle a abandonné son droit de veto sur les projets, contribuera à résorber une partie limitée des besoins considérables en services, produits et technologies estimés nécessaires dans les domaines du transport et des autres infrastructures.
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À la suite des signatures de fondation de la Banque AIIB le 16 mars 2014, et malgré les avis des États-Unis à ses partenaires visant à les inciter à ne pas se joindre à l'AIIB, on y compte maintenant 57 pays membres. Le Luxembourg s'est joint le 11 mars 2015, l'Angleterre le 12 mars, la Suisse le 13 mars et, de toute évidence, le lancement de cette nouvelle institution, à l'instigation de la Chine, est largement accepté.

Le Canada n'a pas à ce jour indiqué sa décision. Suivre les États-Unis, ou les avis d'un nombre grandissant d'experts en relations internationales qui sont de l'avis que l'on doit changer d'orientation vis-à-vis de l'AIIB, n'est pas la bonne décision, malgré leurs soucis concernant le non-respect des droits d'auteur ainsi que des brevets et les autres projets à connotation militaire et politique de la Chine (voir E. Economy, The AIIB Debacle: What Washington Should do Now, Council on Foreign Relations le 16 mars 2015)

Pourquoi se joindre à l'AIIB?

Cette nouvelle banque dont la Chine détient 50% du capital de 100 millions et au sein duquel on nous indique qu'elle a abandonné son droit de veto sur les projets, contribuera à résorber une partie limitée des besoins considérables en services, produits et technologies estimés nécessaires dans les domaines du transport et des autres infrastructures. La Banque Asiatique de Développement estime ces besoins d'investissements à 800 millions par année : 51% de ceux-ci seraient dans le domaine électrique, 29% dans les routes et 13% dans les télécommunications. La firme McKinsey estime ces investissements être de l'ordre de 57-67 «trillions» d'ici 2030.

Il y aura sans doute des ratées et des lenteurs dans la poursuite des nombreux projets ambitieux de la Chine, dont la mise en place d'une Zone de Libre Échange en Asie du Pacifique, l'expansion de la banque des BRICS à laquelle contribue la Chine, la Central Asian Shanghai Cooperators Organization Bank, et surtout son projet très ambitieux de ressusciter la Voie de la Soie (Silk Road) qui vise à construire un réseau de routes, de rails, d'infrastructures, dont celles de télécommunications entre la Chine, l'Asie Centrale, le Sud de l'Asie, le Moyen-Orient et l'Europe, mais on peut comprendre l'empressement des nombreux signataires pour l'obtention d'un siège au sein de l'AIIB.

Quels objectifs pour le Canada

Il nous semble indiqué de suivre l'avis de nos amis australiens qui nous invitent à les suivre dans l'objectif visant à renforcer nos relations avec les pays de l'Asie de l'Est. ( voir L. Edwards et P. Jennings, Facing West, Facing North, : Canada and Australia in East Asia, le 19 février 2014, CIGI)

Nos intérêts économiques et ceux dans le domaine de la sécurité devraient nous inciter à mettre en marche nombre d'initiatives dont celle de se joindre à l'AIIB, pour promouvoir les mécanismes régionaux de gouvernance et favoriser nos initiatives industrielles et économiques en Asie du Pacifique.

Il nous semble indiqué de promouvoir la collaboration entre la Banque Mondiale ( la Chine y détient 4,2% des parts, les États-Unis 15,8%), la Banque Asiatique de Développement ( la Chine y détient 6,5% des parts et les États-Unis 15,6%), la Banque des BRICS, ... et la nouvelle AIIB, espérant que les États-Unis modifieront leur politique qui fait qu'ils n'ont pas ratifié les amendements proposés au FMI depuis 2010, et qu'ils continuent de refuser une participation à la AIIB. Cette participation pourrait constituer un élément de la stratégie américaine de pivot vers l'Asie et leur permettre d'avoir un autre véhicule pour faire valoir leurs soucis et objectifs dans les domaines environnementaux économiques et sociaux.

Les bénéfices à tirer d'une participation canadienne à l'AIIB sont de beaucoup supérieurs aux pertes qui pourraient découler d'un refus américain d'autoriser le projet Keystone, lequel fait d'ailleurs l'objet de beaucoup de réserves aux États-Unis.

Continuons nos initiatives visant à instaurer une union douanière avec les États-Unis, à petits pas si nécessaire en harmonisant nos mesures d'étiquetage, d'inspection des importations et d'homologation des médicaments, ... projets dans lesquels nos voisins américains sont parties prenantes tout en ajoutant à notre politique des relations internationales des mesures visant l'Asie du Pacifique, dont une participation à l'AIIB.

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Mai 2017

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