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Le piège de la bonne gouvernance

Maintenant, on se retrousse les manches et on fait ce que j'appelle de la pédagogie. On en parle, tout le temps, sans arrêt, et on démontre le bien-fondé de notre projet de pays.
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Certains diront peut-être que je suis naïf quand j'affirme cela, mais je le crois encore. Je considère le Parti québécois comme la grande coalition souverainiste gauche-droite qui a voulu offrir l'indépendance aux Québécois. Aujourd'hui, cette mission première que le PQ s'était appropriée semble aller de plus en plus vers la dérive, un peu comme l'a affirmé Jacques Parizeau en fin de semaine au rassemblement indépendantiste DestiNation. Si j'ai toujours voulu militer pour le PQ, c'était pour faire du Québec un pays et cela n'est pas près de changer, à moins que la ou le prochain chef en décide autrement.

Dernièrement, le député péquiste de Jonquière Sylvain Gaudreault (avec qui j'ai eu la chance de militer : je suis originaire de la circonscription) a publié une lettre ouverte intitulée Revenir les pieds sur terre, sur le site du Huffington Post Québec afin de présenter ses intentions quant à la chefferie du PQ. J'ai été déçu d'apprendre qu'il ne la briguerait pas, car j'aurais été l'un des premiers à défendre sa candidature devant les Québécois étant donné que je considère fortement le politicien pour son honnêteté et son dévouement, et l'individu, pour son authenticité et sa patience. Néanmoins, un autre aspect de sa lettre m'a déçu, celui que j'appellerai amicalement le piège de la bonne gouvernance.

Le 7 avril dernier, le PQ a offert un double agenda aux Québécois : celui de la bonne gouvernance et le mirage d'une démarche indépendantiste. Avec seulement 25% de récolté au dernier suffrage universel (soit le pire pointage obtenu par le PQ depuis 1976), il est possible d'affirmer que les citoyens n'adhèrent plus à ce double discours. De plus, dire que les Québécois ne veulent plus entendre parler d'indépendance ou « veulent reporter le projet », c'est de capituler selon moi. Comme l'aurait dit Bourgault à une certaine époque, « la respectabilité, ça n'est pas une image, c'est ce à quoi on arrive quand après des années, on se retrouve fidèles à ses objectifs du début, fidèles à ses principes du début et fidèles à ses rêves du début ».

Voilà ce que je veux pour mon parti, rester fidèle à nos rêves du début. Sinon, on peut se condamner à disparaître dès maintenant, car nos idéaux du début seront devenus obsolètes. Pour intéresser les gens à l'indépendance, il faut en parler, pas reporter le projet.

Maintenant, on se retrousse les manches et on fait ce que j'appelle de la pédagogie. On en parle, tout le temps, sans arrêt, et on démontre le bien-fondé de notre projet de pays. On affirme haut et fort ce à quoi ressemblera notre régime politique, notre mode de scrutin, notre armée (si on en veut une ou pas), les différents traités auxquels on adhèrera, la différence entre l'État fédéral canadien et la possibilité d'un tout autre système régi et créé entièrement par les Québécois pour les Québécois.

Bref, qu'on fasse l'exercice de présenter un Québec souverain aux gens et pourquoi pas, la démarche d'écriture de la Constitution d'un nouvel État. Ne craignons pas de perdre des points de pourcentage pour le prochain sondage et allons de l'avant.

Si un ou une prochaine chef est prête à m'offrir ça, je lui donnerai mon appui.

Il semblerait même qu'il ou elle pourrait se retrouver dans la circonscription de Lac-Saint-Jean ou de Vachon, qui sait?

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