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C2MTL - Airbnb: changer d'air

Selon Chip Conley, rencontré à C2-Montréal, les «technologies perturbatrices» telles Airbnb et Uber répondent à des besoins que l'establishment n'a pas su voir venir.
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On vit une époque formidable. Encore une fois.

Alors que l'économie manque d'air, des petits futés rivalisent d'ingéniosité pour dissiper la morosité ambiante. C'est la mise en commun des ressources qui a désormais la cote. Pendant que les espaces de travail collectifs se multiplient, Uber nous invite à partager notre voiture, Airbnb, notre appartement. On est en train de changer d'ère à vitesse grand V.

Il faut dire que la nature a horreur du vide. C'est d'autant plus vrai lorsque ce vide prend trop de place au fond de nos poches. En 2008, les fondateurs d'Airbnb avaient du mal à payer leur appartement. Ils vivaient à San Francisco, lieu bien connu pour ne pas être à la portée de toutes les bourses. Un congrès international de design ayant rempli toutes les chambres d'hôtel de la ville, ils décidèrent de prendre leurs poumons à deux mains et de gonfler trois matelas pneumatiques afin d'accueillir des congressistes en mal d'hébergement. L'opération s'avéra profitable. À un point tel qu'une entreprise, d'abord appelée Air Bed and Breakfast, a vu le jour. Elle est maintenant active dans 34 000 villes à travers le monde et on estime sa valeur à plus de vingt milliards de dollars.

Chip Conley est le chef de l'hospitalité globale et de la stratégie chez Airbnb. Grand fan de l'échelle des besoins de Maslow, il est chargé de sensibiliser les hôtes aux règles de la bienséance. Rencontré à C2-Montréal, il nous parle en connaissance de cause de l'impact dérangeant des «technologies perturbatrices». Selon lui, elles répondent toujours à des besoins que l'establishment n'a pas su voir venir. Il évoque, pour étayer son propos, les grandes époques de l'industrie hôtelière moderne, qui s'est développée à grande échelle aux États-Unis avec l'avènement des «Interstate Highways». Les militaires, revenus de la Grande Guerre, avaient développé un goût prononcé du voyage. Sillonnant les autoroutes, ils découvrirent avec déception des lieux d'hébergement de qualité très inégale. L'ère des Holiday Inn allait en résulter, afin de combler le besoin de prévisibilité des voyageurs. On voulait des standards, on en aurait. Marriott et Four Seasons allaient suivre, et les grandes chaînes devinrent la norme.

Puis, la norme a fait son temps. Las du pareil au même, les voyageurs se mirent à rechercher des expériences différentes, plus originales. On vit alors apparaître les «boutique hotels», le «time-sharing» et autres «home swapping». L'establishment fut pris de court et réagit en s'investissant dans des concepts similaires. Survint alors la Grande Récession. Pour conserver son appart, quoi de mieux que de le partager moyennant rémunération. Du même souffle, les globe-trotters y trouveraient leur compte en payant moins cher pour approfondir leur expérience, en logeant «chez l'habitant».

Chip Conley affirme que l'activité préférée de 45 % des gens serait de voyager, s'ils n'avaient plus besoin de travailler. On assisterait même à l'émergence d'une nouvelle catégorie de voyageurs, les «global nomads». Avec pour seuls bagages leur ordinateur portable et leur téléphone, ces étranges créatures passeraient, par exemple, trois mois au Mexique, deux semaines à Paris, et le reste de l'année en République tchèque, toujours en vivant chez des hôtes trouvés sur Airbnb.

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