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Wisconsin : le sens d'une amère défaite pour les démocrates

Il faut dire les choses comme elles sont : la victoire du gouverneur républicain Scott Walker au Wisconsin est une amère défaite pour les démocrates et pour la gauche. La défaite ne devrait pas être fatale aux chances de réélection de Barack Obama en novembre, mais elle montre un affaiblissement important des bases d'appui du Parti démocrate dans certains États.
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Il faut dire les choses comme elles sont : la victoire du gouverneur républicain Scott Walker au Wisconsin est une amère défaite pour les démocrates et pour la gauche. La défaite ne devrait pas être fatale aux chances de réélection de Barack Obama en novembre, mais elle montre un affaiblissement important des bases d'appui du Parti démocrate dans certains États et une preuve de plus de la fragilité du mouvement syndical aux États-Unis. Dans toute l'histoire des États-Unis, il y a eu trois élections de destitution pour des gouverneurs. Au Dakota du Nord, en 1921, et en Californie en 2003, les électeurs ont délogé leur gouverneur. Hier, les électeurs du Wisconsin ont plutôt choisi de confirmer le mandat de Scott Walker, porté au pouvoir en novembre 2010 dans la foulée du mouvement Tea Party, malgré la tempête politique qui avait été déclenchée par un train de mesure antisyndicales et une vague de licenciements dans le secteur public l'an dernier. Que signifie cette victoire ? Quelques mots clés.

Argent

L'argent y est pour quelque chose, mais ça n'explique pas tout. Les démocrates ont été enterrés par les énormes dépenses de Walker et de ses alliés, dont la plus grande partie des fonds provenaient de l'extérieur de l'État. Les montants engagés dans cette lutte ont été astronomiques et presque à sens unique.

Quel a été l'impact de ce déferlement de millions ? Difficile à dire. En effet, pendant le mois de campagne qui a précédé l'élection, les appuis des deux candidats dans les sont demeurés pratiquement figés, à un ou deux points près du résultat final d'hier. L'argent aura sans doute aidé à mobiliser la base républicaine, mais les efforts beaucoup moins coûteux de mobilisation des démocrates ont porté fruit dans des proportions comparables. Il y a donc lieu d'être inquiet les montants sans précédent engagés dans cette campagne, notamment de la part des groupes indépendants qui profitent des nouvelles ouvertures suite à l'arrêt « Citizens United » de la Cour suprême. Toutefois, on peut (peut-être) se consoler en constatant l'apparente inefficacité de cet outrageux avantage financier.

Polarisation

L'une des raisons pour lesquelles l'électorat a si peu réagi à cette campagne est la polarisation de plus en plus marquée des opinions. L'institut Pew, qui publie un portrait de l'opinion politique du pays depuis 25 ans, note que les positions des partisans n'ont jamais été aussi éloignées, et même les électeurs qui se disent indépendants sont aspirés dans cette logique de division (voir le sondage ici). Dans un tel contexte, la plupart des électeurs n'entendent que les messages qui renforcent leur point de vue solidement implanté et, en l'absence de changements notables dans les déterminants objectifs du vote, ils réagissent peu aux débats d'idées. C'est pourquoi Barack Obama n'a pas pris le risque de se mouiller dans cette campagne, ca il savait qu'une intervention de sa part ne ferait pas bouger le vote suffisamment pour risquer l'humiliation potentielle d'être lié à une campagne perdante.

Lire la suite de ce billet sur le blogue de Pierre Martin.

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