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Front commun: vers une loi spéciale?

Le front commun aura beau faire la preuve que ces demandes sont raisonnables, elles sont quand même à des années-lumières des offres patronales.
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Les syndicats réclamaient 4,5 % par année pendant trois ans, pour un total cumulatif dépassant 14%. Ils demanderaient maintenant entre 3 et 3,5% par année. Sur trois ans, le total cumulatif pourrait atteindre près de 11%; sur cinq années, il pourrait dépasser 18 %...

Le front commun aura beau faire la preuve que ces demandes sont raisonnables, elles sont quand même à des années-lumières des offres patronales.

Rappelons l'offre de monsieur Coiteux : un total cumulatif de 3,03 %, à quoi il ajoute un exercice de relativité salariale applicable à la fin de la cinquième année. Cette offre est ridicule, mais je suis persuadé que monsieur Coiteux ne démordra pas. Dans cinq ans, les salaires des employés de l'État auront été augmentés de 3,03 %. Point final.

On voit tout de suite qu'entre 3,03 % et 11 %, il y a un gouffre. Entre 3,03 % et 18 %, il y a un gouffre presque sans fond!

Les syndicats ne semblent pas comprendre que le gouvernement s'est piégé lui-même avec son offre de 3,03 %. Elle est tellement basse qu'il ne peut la bonifier sans perdre la face. Il n'est certainement pas question pour lui de la doubler, encore moins de la tripler ou de la sextupler... La seule amélioration qu'il pourrait encore offrir serait d'appliquer les augmentations au cours des trois premières années.

Le front commun doit comprendre que le gouvernement ne bougera pas sur la forme. Les 3,03 % sont là pour rester, j'en suis convaincu. La seule façon de protéger un peu le pouvoir d'achat des employés de l'État serait de négocier, sous forme de montants forfaitaires non intégrés aux échelles salariales, une indexation au coût de la vie (IPC) ou à l'augmentation de la richesse nationale (PIB). Dans la mesure où cela respecterait l'offre d'augmenter les échelles de 3,03%, c'est une piste de solution que monsieur Coiteux ne pourrait pas rejeter du revers de la main.

Le rattrapage avec le privé devra malheureusement être à nouveau reporté.

Il est presque assuré que le conflit aboutira à une loi spéciale. Reste à savoir qui aura gagné la bataille de l'opinion publique. Ça pourrait être les syndicats s'ils sont assez habiles pour profiter du piège dans lequel s'est empêtré le gouvernement de monsieur Couillard.

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