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Engagement, persistance et grandeur

Il y a tout juste un an, le 3 août 2012, je prononçais à Beloeil mon premier discours électoral en présence de Madame Pauline Marois et de nombreux autres candidats péquistes de la Montérégie. J'avais alors intitulé mon discours : Engagement, persistance et grandeur.
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Il y a tout juste un an, le 3 août 2012, je prononçais à Beloeil mon premier discours électoral en présence de Madame Pauline Marois et de nombreux autres candidats péquistes de la Montérégie. J'avais alors intitulé mon discours : Engagement, persistance et grandeur.

Honoré de la confiance que m'avait exprimée la cheffe, fier de joindre la formation politique mise au monde par René Lévesque et inspiré par les gens de Borduas, ce fief patriote, j'entamais un dialogue politique avec ma nation tant estimée.

ENGAGEMENT - Vouloir représenter les Québécois est un formidable défi. L'élu qui, aux États-Unis, en Allemagne ou en France gagne ses élections n'a pas à se poser la question suivante : est-ce que dans un siècle, ma nation et sa culture seront toujours rayonnantes? Ce questionnement fondamental et grave, le parlementaire québécois se le pose parce que la pérennité de sa nation n'est pas garantie. S'engager en politique, prendre le parti du Québec à l'Assemblée nationale, c'est comprendre que des gestes politiques responsables et courageux doivent être posés pour assurer au Québec son avenir.

C'est en étant conscient de ce rôle crucial que je me suis engagé sous le drapeau du Québec. L'éclat du chemin parcouru par ma nation m'appelait. J'ai décidé d'y mettre le meilleur de moi-même, toutes mes énergies, pour donner aux Québécois ce qu'ils méritent, soit un pays authentique. Plus que jamais, il faut clarifier le statut politique du Québec. Ne pas choisir de le faire, c'est accepter que le reste du Canada décide pour nous. C'est laisser à des gens qui vivent une réalité différente de la nôtre, le soin de décider de nos priorités et de notre avenir. En 1970, la population québécoise représentait 28% de celle du Canada. Les derniers chiffres disponibles nous indiquent que nous ne sommes plus que 23% dans ce pays qui est de moins en moins à notre image. L'indépendance nous permettra de traverser les frontières trop étroites d'une simple province pour enfin se réaliser sans tutelle. Mon engagement se définit avant tout par l'atteinte de cet objectif.

La fierté, la capacité de rêver et le sens des responsabilités nous commandent de nous prendre en main. Ceux installés avant nous sur ce grand territoire, ont mené un noble combat pour protéger l'intégrité de la nation. Nous nous devons de continuer et de ne pas céder au découragement. On ne vit pleinement que lorsqu'on se bat et que l'espoir en l'avenir existe. «Parce que l'écartèlement aura une fin», écrivait Paul-Émile Borduas. Et parce que la résignation nous rend ternes et malheureux.

PERSISTANCE - Il nous faut donc persister parce que nous n'avons pas le droit à l'échec. Et c'est Pauline Marois qui inspire cette résistance même. Celle qui a traversé avec solidité la plus importante crise que le Parti québécois n'ait jamais connue. Celle qui dirige dans la stabilité un gouvernement pourtant minoritaire. Celle qui, le soir de sa victoire, a été l'objet d'un attentat, mais qui a su garder son calme et rassurer une foule abasourdie qui aurait pu facilement prendre panique. J'étais là ce soir-là avec mes enfants, tout comme elle avec l'ensemble de sa famille. J'ai vu son courage au cœur du terrible drame qu'elle vivait. On reconnaît les grands dans les moments tragiques. Le leadership, c'est rester fort et droit malgré l'adversité. Nous avons encore pu observer cette grande qualité chez la première ministre, cet été. Je suis donc plus fier que jamais, un an plus tard, de travailler avec elle et cette équipe.

Jean Charest et son parti libéral avaient disloqué la société québécoise avec une crise étudiante qu'il avait stimulée puis laissée pourrir, opposant des générations les unes contre les autres. La première ministre du Québec m'a demandé de ramener le calme dans les collèges et les universités en engageant une discussion respectueuse avec tous les acteurs du monde de l'enseignement supérieur. Ce fut difficile, j'y ai mis beaucoup d'énergie, mais avec l'aide d'une équipe formidable, nous y sommes arrivés. Dorénavant, sur les campus, on étudie. Et notre système d'éducation, si précieux pour une société du savoir comme la nôtre, doit viser à former des citoyens libres en pensées, justes en action et égaux en chance.

GRANDEUR - Les premiers signes de la dépression sociale se manifestent bien souvent lorsque collectivement un groupe ne rêve plus, ne croit plus en ses capacités et perçoit ses gestionnaires comme corrompus, jetant le discrédit sur la fonction publique. Il était temps que l'intégrité redevienne une priorité au Québec. Pendant qu'une juge fait son travail en dirigeant une commission d'enquête qui révèle à quel point notre démocratie était menacée par les magouilleurs et les comploteurs, un nouveau gouvernement s'est fermement engagé à lutter contre la corruption et à faire le ménage. La loi sur l'intégrité exige maintenant de toutes les entreprises qui désirent faire affaire avec l'État, un comportement éthique qui ne tolère plus les passe-droits. La libre concurrence et le développement économique ne doivent plus être freinés par les entrepreneurs malhonnêtes. Le camp de la peur doit être du côté des corrupteurs. Notre gouvernement va démontrer que l'honnêteté peut triompher.

Le financement populaire de la démocratie est maintenant une réalité. Dorénavant, le montant maximal que l'on peut verser à un parti politique ne doit pas excéder 100$. Le temps "rouge" où des ministres libéraux devaient amasser 100 000$ par année pour leur parti est terminé. L'époque où un premier ministre libéral pouvait recevoir un deuxième salaire, en plus de celui de l'Assemblée nationale, est révolu. Pendant 10 ans, Jean Charest a reçu secrètement 75 000 dollars par année du Parti libéral du Québec. Cela n'est plus possible. Malgré tout, il faut demeurer aux aguets. Philippe Couillard, son successeur, non encore élu, se voit offrir un salaire de 150 000$ et une prime de 1 800$ par mois pour un logement, gracieuseté du PLQ. Autrefois parti à idées avec Jean Lesage en 1960, le Parti libéral semble être devenu un parti à amasser de l'argent. Le ménage doit continuer.

Un an plus tard, mon engagement politique m'a permis de saisir avec encore plus de clarté l'importance de persister dans notre élan et de continuer à rebâtir l'image de l'État québécois afin de permettre la réalisation du pays. Nos actions doivent aussi contribuer à favoriser la confiance qu'il faut rétablir entre les élus et la population. Nous sommes à l'écoute des Québécois, nous visons le bien commun et nous croyons à l'intégrité de l'action politique.

Pierre Duchesne

3 août 2013

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