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La Saint-Jean et les Québécois en surpoids

C'était la Saint-Jean dimanche à Québec. Je suis allé traîner sur les Plaines d'Abraham, histoire de voir de quoi il en retourne. D'aller sentir et observer. L'ambiance était bon enfant, mais j'étais sous le choc. J'exagère à peine. Sous le choc de voir tant de personnes avec du surplus de poids.
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C'était la Saint-Jean dimanche à Québec. Je suis allé traîner sur les Plaines d'Abraham, histoire de voir de quoi il en retourne. D'aller sentir et observer. Plus de curiosité de ma part que de réelle volonté à célébrer avec les Cowboys Fringuants, je l'avoue.

Et il est plutôt rare de se retrouver entouré par des dizaines de milliers de personnes. Des personnes, règle générale, de moins de 30 ans. Il faisait chaud, les filles et les gars étaient en shorts et camisoles. L'ambiance était bon enfant, mais j'étais sous le choc. J'exagère à peine.

Sous le choc de voir tant de personnes avec du surplus de poids. Pas tant les gars que les filles. Du surplus de poids dans les cuisses, dans les fesses, dans le ventre, un peu partout. Et elles n'ont pas trente ans. Pas encore eu d'enfants. Qu'est-ce qui les attend? Qu'est-ce qui nous attend, comme société?

J'observais les jambes des filles. Pas de formes, pas de muscles. Des jambes en tuyau qui n'ont manifestement jamais ou rarement travaillé autre que de porter quotidiennement leur poids. L'exercice, l'entraînement, pas vu beaucoup de traces. Difficile de penser que ces filles inciteront leurs éventuelles propres filles à faire ce qu'elles n'ont pas fait.

Dans ma petite vie quotidienne, un peu isolé, je ne suis pas confronté à cette vision. Mais là, je l'avais en plein visage. Les chiffres, les données et les statistiques me revenaient en tête. Ceux officiels, des instances gouvernementales, qui décrient cette situation et font de l'obésité et de la sédentarité un véritable combat. Un enjeu majeur... Chez les filles particulièrement.

Ceux de l'IRB aussi, alors que trois Québécois sur quatre considèrent avoir du poids à perdre. À la lumière de ce que j'ai vu à la Saint-Jean, cette statistique est loin d'être exagérée. Et je le répète. La très vaste majorité n'avait pas trente ans.

Dans mon dernier livre - Québécois 101, notre portrait en 25 traits - je me questionne pourquoi les femmes sont plus du double des hommes à considérer avoir passablement de poids à perdre.

Je me dis que cette perception des femmes est peut-être reliée aux normes sociales, aux exigences de l'industrie de la mode ou de la sévérité du regard qu'elles portent sur elles. Mais lors de la Saint-Jean, j'ai compris que cette perception est en bonne partie fondée.

Je sais. Une soirée à la Saint-Jean ne constitue pas une étude sérieuse, mais quand même.

Durant le spectacle de la Saint-Jean, j'ai compris qu'il fallait que la société s'élève parfois au-dessus des individus pour leur dire quoi faire. Qu'il fallait qu'elle les prennent par la main, comme des enfants.

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