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Non Madame Marois, la France n'est pas un modèle

Dans le cadre de la promotion de la Charte des valeurs québécoises, la première ministre Pauline Marois a vanté les mérites de l'intégration à la française. Or la France n'est pas un modèle en matière d'intégration des minorités ethniques et culturelles, de sorte que le Parti québécois fait fausse route.
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Dans le cadre de la promotion de la Charte des valeurs québécoises, la première ministre Pauline Marois a vanté les mérites de l'intégration à la française. Or la France n'est pas un modèle en matière d'intégration des minorités ethniques et culturelles, de sorte que le Parti québécois fait fausse route.

Tout d'abord, en tant que Français vivant à Montréal depuis quatre ans, je ne peux que constater que la situation française est incomparable avec celle du Québec. En effet, à l'exception des grandes invasions barbares il y a plus de 1500 ans, la France n'est traditionnellement pas une terre d'immigration. Ce pays n'a pas non plus besoin d'immigrants du fait d'un taux de fécondité élevé. Au contraire, le Québec doit attirer des immigrants si la Province veut survivre.

Ensuite, la France pratique un modèle d'intégration par l'assimilation. Malgré les belles paroles, en pratique la diversité n'y est pas la bienvenue. Le simple fait d'avoir un accent fait que l'on sera moins pris au sérieux, au point de ne pas obtenir un emploi par exemple. Cela génère des tensions assez prononcées entre les minorités ethniques et le reste de la population, lesquelles ont déjà dégénéré en émeutes urbaines nationales, notamment en 2005. C'est dans ce contexte de défiance que la France a pris des mesures à l'encontre de la burqa (le voile intégral, qui couvre également le visage).

Par ailleurs, du fait de leur longue histoire, la France et plus généralement l'Europe sont trop conscientes des horreurs auxquelles peut mener un nationalisme exacerbé tel qu'il est parfois promu dans la belle Province. Un discours nationaliste et identitaire n'est ainsi pas commun dans la France actuelle - à moins bien sûr de considérer les propos de la dirigeante du Front national (FN), Marine Le Pen.

Le FN joue la carte de l'isolement et de l'indépendance, en voulant sortir la France de l'Europe. Économiquement, ce parti se situe à gauche de l'échiquier politique, un positionnement habituel pour les partis "d'extrême droite" (le nazisme était ainsi le "national socialisme"). Le populisme s'incarne alors par la haine des riches et des élites et le renforcement du rôle de l'État, présenté comme solution à tous les problèmes. Enfin, le FN promeut les valeurs traditionnellement françaises et se ferme à l'étranger.

J'ose espérer que le Parti québécois ne tombera pas dans ces travers. Ni le modèle d'intégration à la française ni le discours du FN ne sont des exemples à suivre.

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