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Parti québécois et indépendance: une proposition novatrice

Je l'annonce, la question sera simple : Voulez-vous que le Québec devienne un pays?
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Au cours des derniers mois de cette campagne à la direction du Parti québécois, qui s'étend maintenant sur trois saisons, j'ai régulièrement constaté que les débats sur la mécanique d'accession à l'indépendance demeurent peu intéressants pour les membres, et encore moins pour la population. Comme si, encore une fois, on passait à côté de l'essentiel.

À force de se répéter, comme nous le faisons depuis 20 ans, que le référendum de 1995 nous a été volé, nous finissons par oublier que nous avons du travail à faire.

À Nominingue, dans les Laurentides, au mois de novembre dernier, avait lieu l'une des premières assemblées où les candidats déclarés à la chefferie du Parti québécois étaient invités à venir exposer leurs idées, et répondre aux questions des membres. L'un d'eux nous a interpelés pour que nous expliquions dans nos mots « pourquoi l'indépendance ». Dans mon souvenir, celui qui nous posait cette question, avait même un ton un peu irrité, exaspéré, et il semblait, de plus, traduire le sentiment des gens présents. Je me rappelle que nos réponses n'ont pas été à la hauteur de sa question.

Voici ce que je lui répondrais aujourd'hui :

  • Nous voulons l'indépendance parce qu'une partie de nos taxes et impôts s'en va à Ottawa et que nous n'avons aucun contrôle sur l'utilisation de cet argent. Le Canada bâtit une économie fondée sur l'automobile et le pétrole; nous voulons faire d'autres choix. Le Canada est en guerre; nous n'en voulons pas. Nous voulons administrer l'entièreté des taxes et des impôts prélevés sur notre territoire, condition première d'un gouvernement responsable.
  • Nous voulons l'indépendance pour avoir le pouvoir exclusif de faire nos lois, toutes nos lois, pour nous, pour notre monde, des lois qui nous ressemblent.
  • Nous voulons l'indépendance parce qu'on veut négocier nos traités et établir nos relations internationales.
  • Nous voulons l'indépendance parce que nous voulons être maîtres de notre territoire, de tout notre territoire, de toutes ses voies de communication, de ses ponts, de ses chemins de fer, de son fleuve.
  • Nous voulons faire notre indépendance parce que nous sommes une nation.

Nous n'arriverons à rien, par contre, si nous nous enfermons dans des débats qui n'ont plus l'écoute, ou qui ne sont pas en phase avec la société, du genre à faire passer le « test de pureté indépendantiste ». Il y a une démarche de reconstruction à faire, une démarche cherchant à bâtir de nouvelles majorités. Pour ma part, avec mon équipe, je propose une approche novatrice, fondée sur la mobilisation de nos membres, à la base, sur la formation de nos militants et de nos militantes, sur notre redéploiement sur le terrain et dans l'espace public, tout au long des trois prochaines années d'opposition que nous aurons à traverser.

Les prochaines élections, nous les ferons porter sur l'enjeu d'ouvrir unilatéralement une négociation avec Ottawa, d'égal à égal, de nation à nation, 1 table 2 chaises, quelque chose qui ne s'est encore jamais fait. Les négociations avec Ottawa, celles qui ont traversé notre histoire, ont toujours été menées dans le cadre d'une relation fédérale-provinciale, impliquant les autres provinces. Ce n'est pas le cas ici. Il n'y a qu'une volonté, celle de négocier les conditions d'une nouvelle entente fondée sur l'égalité des peuples (LIT : Lois, Impôts, Traités).

Je laisserai un an à cette négociation franche et ouverte. Un an à ce processus pédagogique, établi au vu et au su de la population québécoise, sans cachotteries. Si jamais le résultat va dans le sens recherché, celui d'une nouvelle relation fondée sur l'égalité de nos deux peuples, je soumettrai le résultat pour approbation populaire.

En cas d'échec, ou de refus de négocier, au bout d'un an j'appellerai à un référendum sur l'indépendance. Je l'annonce, la question sera simple : Voulez-vous que le Québec devienne un pays? Cette fois, la population n'hésitera plus. Elle saura quoi répondre à ce choix existentiel. Ce référendum, nous le gagnerons.

Cette démarche est profondément démocratique et se fera avec d'autres partis politiques, elle s'appuiera aussi sur le mouvement citoyen et social. Elle se conjuguera à la réalité de la diversité culturelle du Québec, des communautés immigrantes, et à la réalité des peuples autochtones. La démarche que je propose passe avant tout par le cœur, et le cœur du Parti québécois, ce sont ses militants!

La question n'est plus de savoir si on peut, mais pourquoi on ne le fait pas!

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