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L'emploi au cœur de l'intégration d'un nouvel arrivant

La reconnaissance des diplômes et l'accès aux professions réglementées sont donc les premières d'une série de mesures nécessaires pour une meilleure intégration des immigrants au marché du travail.
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Comme le souligne le chapitre du Livre qui fait dire oui consacré aux immigrants, l'emploi est au cœur de l'intégration d'un nouvel arrivant. Plus qu'une source de revenus, le travail est aussi le lieu où se vit la réalité du français pour un immigrant, où sont valorisés les apprentissages et expériences et où se forgent certains contacts et parfois un réseau social.

Malheureusement, comme le rappelait il y a encore deux semaines une nouvelle étude de l'IRIS le confirmant, l'accès à l'emploi et l'égalité en emploi ne sont pas encore une réalité pour bon nombre d'immigrants. En particulier, pour les femmes immigrantes.

Une triste réalité

La population immigrante est nettement plus qualifiée que la population née au Québec; cela est notamment dû au fait que nous sélectionnons nos immigrants. Par exemple, alors qu'on compte 51% de diplômés universitaires dans la population immigrante arrivée depuis moins de 5 ans, ce chiffre tombe à 16,5% dans la population en général. Le problème ne vient donc pas des qualifications de cette population; pourtant, bon an, mal an, leur taux de chômage est généralement installé au double de celui des natifs. Il est même quatre fois plus élevé chez les diplômés universitaires.

Les chiffres sont particulièrement alarmants concernant les femmes immigrantes, population souffrant le plus des problèmes d'intégration à l'intérieur de la population immigrante, l'emploi n'y faisant pas exception. D'ailleurs, dans son nouveau programme, Option nationale s'engage à concentrer davantage d'efforts et de moyens pour l'intégration des femmes immigrantes.

La reconnaissance des diplômes et l'accès aux professions réglementées sont donc les premières d'une série de mesures nécessaires pour une meilleure intégration des immigrants au marché du travail.

La reconnaissance des diplômes

Inscrite depuis toujours dans le programme d'Option nationale, la reconnaissance des diplômes pour les nouveaux arrivants doit se faire de manière plus concrète. Nous prônons, tout comme d'ailleurs le préconise la récente étude de l'IRIS sur le sujet, un processus simplifié, car selon les aléas de l'administration, dépendamment de la formation, du pays d'origine, etc., la reconnaissance des diplômes peut vite devenir un calvaire. En plus de cela, Option nationale s'engage à en faire davantage comme gouvernement et améliorer l'accès aux professions réglementées pour les nouveaux arrivants.

Qu'on pense aux médecins, architectes, ingénieurs, infirmières, etc., l'accès aux professions réglementées est depuis longtemps un sérieux problème -y compris pour des immigrants parfois très qualifiés- que viennent nous rappeler de fréquents événements d'actualité. Sans compromettre la sécurité du public, nous devons remédier à des non-sens purement bureaucratiques, comme refuser des médecins qualifiés, quand de nombreux Québécois se cherchent encore un médecin de famille.

La reconnaissance des diplômes et l'accès aux professions réglementées sont donc les premières d'une série de mesures nécessaires pour une meilleure intégration des immigrants au marché du travail.

L'accès à l'emploi

Une fois passée la francisation, la reconnaissance des diplômes et éventuellement l'accès à une profession réglementée, trouver un emploi, en particulier correspondant à ses compétences, est un défi particulièrement important pour tout nouvel arrivant. Il y a de nombreux bloquants, mais la fameuse «première expérience» sur le marché du travail est un véritable mur et un frein à l'intégration. Or, les emplois existent, ils sont là; c'est pour cette raison que les immigrants économiques (environ 2/3 de nos immigrants) sont sélectionnés.

S'adapter au marché du travail, aux lois et codes du monde de l'entreprise et obtenir les ressources nécessaires pour la recherche d'emploi, tout cela est en soi un défi. Un nouvel arrivant a accès à une variété de services, mais qu'il ne connait pas toujours ou qui ne sont pas toujours adaptés à ses besoins. D'ailleurs, la proposition d'Option nationale de créer un guichet unique de services va dans le sens de faciliter l'accès au bon service, que ce soit pour créer son CV, faire une recherche d'emploi, recevoir une formation sur les lois du travail, etc.

Ensuite, le lien avec les employeurs québécois est un autre gros défi, au niveau duquel le manque est crucial. Il y a des employeurs à la recherche de main d'œuvre qualifiée, notamment en régions, et des immigrants qualifiés à la recherche d'un emploi qui ne connaissent pas l'étendue de leurs possibilités; et il manque un lien entre les deux. J'insiste, nous parlons bien des employeurs en manque de main-d'œuvre qualifiée; car pour ce qui est des emplois de préposé aux bénéficiaires, de préposé à l'entretien ou de commis d'épicerie, les immigrants n'ont aucun problème à s'y faire recruter.

Option nationale prévoit que son gouvernement mettra sur pied des missions d'accès aux emplois, notamment en régions, s'inspirant de plusieurs initiatives réussies, notamment en Beauce; le parti mettra un accent particulier à soutenir les initiatives régionales en matière d'intégration des immigrants. En complément pour les employeurs, il est prévu que des formations sur la gestion de la mutliethnicité en milieu de travail leur soient offertes afin de mieux saisir la réalité de ces travailleurs et favoriser leur intégration en emploi.

L'approche pragmatique d'Option nationale

Depuis ses débuts, Option nationale se caractérise par l'enthousiasme de sa jeunesse, beaucoup d'audace et une bonne dose de pragmatisme. C'est ce que nous avons essayé d'amener, sur la question de l'immigration, pour étoffer le programme d'Option nationale. Pendant que d'autres se battent sur des chiffres, ON a appuyé la création d'un comité sur la question. Ce comité est fort de l'implication de plusieurs personnes, en majorité issues de l'immigration, qui sont allées sur le terrain, en regardant la réalité en face.

On taxera sûrement nos positions tantôt d'être trop «identitaires», tantôt trop «multiculturalistes», mais doit-on toujours raisonner dans l'absolu ou peut-on se détacher de ces étiquettes simplistes et simplement travailler au mieux, pour le bien commun? ON ne s'est pas regardé le nombril. Il est simple d'avoir des opinions, presque aussi simple de les partager, mais il est moins simple d'avoir des arguments pour les défendre et encore moins d'aller sur le terrain les confronter à la réalité et en tirer des conclusions.

Tout en gardant à l'esprit sa perspective indépendantiste assumée, le parti propose des mesures concrètes, réalistes, pragmatiques, qui auront un impact réel sur le problème le plus important lié aux nouveaux arrivants, leur intégration à la société. Sélection, accès aux services, francisation, emploi; l'intégration des immigrants, de manière générale, sera la priorité en matière d'immigration d'un gouvernement d'Option nationale.

On sait ce débat important pour beaucoup et sûrement qu'au bout de la ligne, allouer davantage de budget à leur intégration imposera de revoir le nombre d'immigrants accueillis; mais finalement ne serait-il pas préférable pour l'ensemble de la société d'intégrer mieux plutôt que d'intégrer plus?

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