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L'an 1 du gouvernement St-Pierre Plamondon

DÉBAT DE BLOGUES - À mon avis, le PQ a la responsabilité morale de sortir le Québec de cette grande noirceur libérale et de redonner aux Québécois un gouvernement digne de ce nom, honnête et compétent. Le Parti Québécois de PSPP se concentrerait donc d'abord et avant tout sur gagner.
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La question est pertinente et passionnante, mais elle présume d'une victoire du Parti québécois lors des élections de 2018. Or, le PQ a trop facilement pris pour acquis au cours des dernières années que le pouvoir lui reviendrait, ce qui a donné lieu à 15 années de pouvoir presque ininterrompu des Libéraux, avec les conséquences catastrophiques que nous connaissons sur la langue française, l'identité québécoise, le taux de corruption, la protection des plus vulnérables, l'éducation et notre prospérité économique.

À mon avis, le PQ a la responsabilité morale de sortir le Québec de cette grande noirceur libérale et de redonner aux Québécois un gouvernement digne de ce nom, honnête et compétent. Le Parti québécois de PSPP se concentrerait donc d'abord et avant tout sur «gagner». Pour atteindre cette victoire, il faut d'abord poser un diagnostic objectif et honnête sur ce qui cause la division du vote au Québec au bénéfice des Libéraux. J'identifie trois facteurs : 1- la peur du référendum, 2- la perte de confiance vis-à-vis la classe politique et 3- la perte d'identité sociale-démocrate du PQ.

La peur du référendum constitue le pain et le beurre du Parti libéral de Philippe Couillard et de la CAQ de François Legault, qui à eux seuls représentent 60% des intentions de vote au Québec. Au cours des deux dernières élections, M. Couillard et M. Legault ont répété en boucle qu'ils invitaient les Québécois qui ne veulent pas d'un référendum à voter pour eux, évacuant ainsi toute discussion sur le bilan libéral et sur les propositions économiques et sociales de chaque formation. Philippe Couillard a tellement parlé de référendum lors des dernières élections qu'il a omis d'informer la population de son programme d'austérité. François Legault, ne pouvant plus parler d'austérité puisqu'elle est réalisée, s'accrochera sans aucun doute de nouveau à la peur du référendum en 2018 et peut-être à la peur du burkini.

«L'an un d'un gouvernement PSPP verra le jour parce que mon Parti Québécois aura réussi à éviter le piège de la peur du référendum et à proposer aux Québécoises et Québécois un plan qui est à leur écoute.»

L'an un d'un gouvernement PSPP verra le jour parce que mon Parti québécois aura réussi à éviter le piège de la peur du référendum et à proposer aux Québécoises et Québécois un plan qui est à leur écoute. Le Québec aura donné un mandat majoritaire au PQ sur la représentation qu'il n'y aura pas de référendum dans un premier mandat et que dès le soir des élections de 2022, le pouvoir de déclencher un référendum sera remis à la population de manière irrévocable. Durant son premier mandat, mon gouvernement travaillera sur trois priorités nationales : (i) une constitution du Québec, fondée dans un premier temps sur une vaste consultation populaire; (ii) une réforme du mode de scrutin proportionnel mixte; et (iii) une revalorisation de la langue française, de la culture francophone et de l'identité québécoise. À ces projets s'ajoutera celui de préparer la loi et le registre qui redonneront à la population le pouvoir de déclencher un référendum. En redonnant ce pouvoir aux citoyens, mon gouvernement pourra désormais parler librement de souveraineté et en faire activement la promotion, parce que la population n'y verra plus de contradiction, de double discours ou de menace : elle saura qu'ultimement, c'est elle qui décide.

Sachant que la population a désormais le pouvoir de prendre en main son destin national, on verra des leaders de tous les horizons apparaître aux quatre coins du Québec: des gens d'affaires, des artistes, des anciens ministres, des syndicats, etc. De cet élan naîtra une équipe confiante et mobilisée de plus d'un million de personnes, une force contagieuse en marche vers la création d'un pays.

Le deuxième facteur expliquant la division du vote, soit la perte de confiance vis-à-vis le Parti Québécois, n'est pas propre au PQ, elle touche l'ensemble de la classe politique. Pour gagner, le PQ doit être impeccable sur le plan de l'éthique et de la lutte à la corruption, car historiquement le vote au PQ en est un fondé sur la confiance et le goût de l'avenir, contrairement au vote libéral des dernières années qui est souvent fondé sur la peur ou se fait par dépit. Le Parti Québécois ne peut donc absolument pas se comporter comme les libéraux et tourner les coins ronds. Mon PQ aura su redonner confiance aux gens et leur donner le goût de se rendre aux urnes pour changer les choses. Dès le jour un de ma nomination, mon Parti Québécois prendra des mesures pour se rajeunir, se diversifier et dynamiser la démocratie au sein du parti.

Au jour un d'un gouvernement de PSPP, mon PQ mettra également en place un vaste programme d'assainissement de l'État québécois, notamment en mettant en place chacune des recommandations de la Commission Charbonneau, en s'assurant qu'un ménage soit fait au ministère des Transports et en dépolitisant la Sûreté du Québec. De ce ménage découlera une confiance améliorée envers la classe politique, mais surtout un goût du Québec renouvelé qui nous redonnera envie de bâtir notre avenir.

En ce qui concerne le dernier facteur qui cause la division du vote au Québec, le Parti québécois de PSPP aura retrouvé son identité social-démocrate. Cela lui aura permis de rapatrier une partie substantielle des électeurs de Québec solidaire, ceux qui ont soif de voir une social-démocratie moderne s'incarner dans un gouvernement majoritaire et non dans un parti d'opposition.

«Dès le premier jour de son arrivée au pouvoir, mon gouvernement se lancera donc dans un vaste chantier visant à redonner vie au modèle québécois et à une social-démocratie moderne.»

L'identité sociale-démocrate du Parti québécois a en effet été mise à mal au cours des dernières années. Plusieurs électeurs dont les valeurs les amènent notamment à vouloir l'équité, la justice et la protection de l'environnement, ont en effet été déçus par les promesses de baisse d'impôt, par l'approbation de l'exploitation du pétrole sur Anticosti, par le projet de la cimenterie Port-Daniel ou par le passé antisyndical de Pierre Karl Péladeau et ont donc trouvé refuge chez Québec solidaire.

Dès le premier jour de son arrivée au pouvoir, mon gouvernement se lancera donc dans un vaste chantier visant à redonner vie au modèle québécois et à une social-démocratie moderne. En matière d'éducation, mon gouvernement réinvestira immédiatement dans tous les échelons de notre système, avec une emphase particulière sur l'enfance et la petite enfance : les CPE feront l'objet d'un réinvestissement important et des ressources seront octroyées pour permettre d'identifier et de corriger les troubles d'apprentissage durant le primaire.

En environnement, mon gouvernement déclenchera une vaste opération de sortie du pétrole dans le cadre duquel nous créerons de l'emploi ici, au Québec, en misant sur des énergies renouvelables québécoises. Je m'opposerai par ailleurs à l'exploitation d'Anticosti, au projet Oléoduc Énergie Est et à toute tentative de retour du gaz de schiste, des projets qui posent des risques sérieux sans apporter de bénéfice économique ou social au Québec. En santé, je briserai la loi du silence imposée par le ministre Barrette en faisant renaître l'AQESSS et le poste de Commissaire à la santé et au bien-être et réformerai la rémunération des médecins de manière à ce que l'acte médical ne soit plus la priorité de notre système de santé, mais bien la santé des gens.

En matière d'égalité homme-femme, je mettrai en place une série de mesures pour lutter activement contre le sexisme et donner des chances égales tant aux femmes qu'aux hommes. Je m'engage ainsi entre autres à présenter au moins 40% de candidates aux élections générales, dans des comtés susceptibles de gagner et à nommer au moins 40% de femmes à mon Conseil des ministres. Parmi mes autres priorités pour rebâtir le Québec, je réinvestirai dans la protection de la jeunesse, dans la protection de nos aînés et dans les transports collectifs.

L'an un de mon gouvernement marquera donc la fin du cycle, celui qui a débuté en 2003 avec Jean Charest et qui a implanté une culture du mensonge nocive pour le Québec, pour débuter un nouveau cycle incarné par le service public la protection du meilleur intérêt de nos gens. De ce nouveau cycle renaîtront l'espoir et la confiance nécessaires pour mettre fin à l'indécision permanente des Québécoises et Québécois quant à leur identité et leur destin national. Mais surtout naîtront avec ce nouveau cycle, des valeurs que nous avons mises de côté au Québec au cours des dernières années.

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Mai 2017

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