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Lors du dernier scrutin provincial en 2008, seulement 57% des électeurs du Québec ont voté. Ce constat est inacceptable dans une société démocratique et informée comme la nôtre. En ce sens, il est impératif plus que jamais que chacun d'entre nous aille voter mardi afin de faire la différence, peu importe qui sera porté au pouvoir.
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Lors du dernier scrutin provincial en 2008, seulement 57% des électeurs du Québec ont voté. Ce constat est inacceptable dans une société démocratique et informée comme la nôtre.

En ce sens, il est impératif plus que jamais que chacun d'entre nous aille voter mardi afin de faire la différence, peu importe qui sera porté au pouvoir.

Le Québec est à la croisée des chemins après neuf ans de gouvernement libéral : l'endettement approche les 200 milliards $, la population vieillit rapidement et le système de santé est devenu un gouffre sans fond, la société est profondément divisée sur la question des droits de scolarité, l'exploitation des ressources naturelles, etc.

Il faut donc voter mardi. C'est un devoir de citoyen et non un droit. C'est le fondement même de la démocratie. J'estime qu'on devrait dire à ceux qui ne votent pas qu'ils n'ont pas de raison de chialer ou de critiquer le gouvernement; pas le droit de participer aux lignes ouvertes à la radio, pas le droit d'être publié dans les pages Opinions des journaux, etc, etc Voter, c'est assumer son destin, peu importe qui l'emporte mardi soir.

Nos politiciens méritent notre estime. Ce sont des gens qui travaillent six ou sept jours par semaine et font bien des sacrifices pour l'intérêt public.

Les sondages laissent entrevoir un gouvernement du Parti québécois minoritaire ou majoritaire mardi. Mais avec presque 20% d'indécis et un vote stratégique incertain de nombreux souverainistes, anglophones ou libéraux, on pourrait même avoir une grosse surprise mardi soir. Le vote est serré comme jamais. Chaque vote compte. Que ce soit pour le PQ de Pauline Marois, le PLQ de Jean Charest, la CAQ de François Legault, le Québec Solidaire de Amir Khadir et Françoise David ou l'Option nationale de Jean-Martin Aussant.

La campagne électorale n'a pas avivé l'intérêt public, déclenchée durant les vacances d'été. La campagne, comme toutes les autres, a été trop longue, trop négative et a escamoté encore une fois les grands enjeux qui préoccupent les gens : l'éducation, le coût de la vie, l'emploi, la conciliation travail-famille, l'endettement collectif, etc.

Mme Marois a tenté de faire une campagne prudente et sans bruit, à la «ronron petit patapon», mais ça n'a pas fonctionné. Elle s'est embourbée dans les contradictions sur le référendum, la citoyenneté québécoise et la loi 101 au cégep. Elle peut dire merci à la lassitude des citoyens envers le gouvernement libéral de Jean Charest. On doit cependant noter sa résilience quand on pense à la crise que le PQ a vécu l'automne dernier. Elle a gardé le cap.

Jean Charest est mal parti. Il n'est pas clair non plus s'il sera réélu dans la circonscription de Sherbrooke. S'il n'est pas chef de l'opposition officielle mardi soir et que la CAQ ravit ce titre, je ne vois pas comment il pourrait demeurer à la tête du PLQ après presque 15 ans. Jean Charest a mené une campagne de peur sur le référendum (et même sur le Colisée de Québec dimanche), une campagne négative sur le caractère de François Legault («le pas fiable») plutôt que de faire valoir son bilan et ses projets d'avenir (sauf le Plan Nord). L'usure du pouvoir a eu son effet. Jean Charest le mal-aimé n'aura pas pu renverser la vapeur : la population lui reproche à tor ou à raison les apparences de collusion et de corruption de son gouvernement au cours des dernières années.

Pour François Legault, la campagne s'est avérée productive dans la mesure où son message convenait aux attentes d'une grande partie de la population, qui ne veut plus rien savoir du référendum ni des libéraux. M. Legault a martelé son message de façon moins élégante que Mme Marois et M. Charest mais il a contrôlé une grande partie de l'agenda de la campagne électorale en choisissant Jacques Duchesneau, alias M. Net, comme candidat en chef à la lutte contre la corruption. M. Legault a dû lui aussi rajuster le tir à quelques reprises durant la campagne et il n'est pas à une contradiction près. Ancien ardent souverainiste, son parti lui-même comprend des ardents souverainistes et il affirme qu'il ne prendra pas position s'il y a un troisième référendum sur l'indépendance un jour...On verra!

Quant à Québec Solidaire et Option Nationale, ces deux partis montrent bien que le PQ ne répond plus aux attentes des souverainistes mêmes. Québec Solidaire et Option Nationale auront leur place à l'Assemblée nationale, en principe, et leur présence ne fera qu'enrichir le débat démocratique au Québec. Françoise David de Québec Solidaire a apporté un vent de fraîcheur au débat des chefs à Radio-Canada et Télé-Québec et Jean-Martin Aussant a relevé le ton de la campagne avec sa vive intelligence et ses convictions profondes envers la souveraineté du Québec. Il n'est pas si marginal que certains puissent le penser.

Somme toute, malgré le cynisme ambiant et la morosité qui frappent le Québec, nous avons tous et toutes le devoir de voter mardi.

Le sort en est jeté.

Ici au Huffington Post Québec, nous avons accordé une place de choix aux cinq grands partis lors de la campagne, ouvrant nos blogues à toutes les tendances politiques. Notre responsables des blogues Tamy Emma Pepin a sollicité les gens de tous les milieux, politisés ou non, pour tenter de faire la lumière sur tous les grands enjeux. Nos journalistes politiques Caroline d'Astous et Patrick Bellerose ont interviewé les chefs, sauf Pauline Marois et Jean Charest qui ont refusé de nous rencontrer, et brossé le portrait des joueurs des coulisses.

Notre chef d'orchestre sera Jean-Philippe Cipriani, accompagné de Patrick Bellerose, Caroline d'Astous, Myriam Lefebvre, Catherine Lévesque, Tamy Emma Pepin et moi-même.

Soyez au rendez-vous pour cette soirée historique mardi.

Vive le Québec et vive la démocratie. Allez voter en grand nombre. Votre avenir en dépend.

Jean Charest en campagne

Pauline Marois en campagne

Grand rassemblement de Québec solidaire en 2012

François Legault en campagne

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