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Laurence Anyways: quelque chose comme un grand film

Une scène tournée dans un restaurant où elle défend son copain Laurence devant une serveuse indiscrète fera un jour partie d'une anthologie du cinéma québécois. Je crois que cette scène sera encore présentée dans les écoles de cinéma dans 50 ans. Suzanne Clément va probablement remporter un prix pour son jeu hors du commun.
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Laurence Anyways, le troisième et dernier film du jeune Québécois Xavier Dolan, est de loin la meilleure des ses créations. C'est quelque chose comme un grand film.

C'est une œuvre qui montre à quel point M. Dolan a évolué. Il a pris en maturité et assurance. Ce n'est pas pour rien que le film est présenté au Festival de Cannes.

La première mondiale du film, lundi dernier au cinéma Impérial de Montréal, demeurera un souvenir impérissable pour bien des gens. Ce sentiment que tout est désormais possible pour le cinéma québécois ainsi que la culture québécoise. Il y a également un changement générationnel au sein de l'industrie cinématographique au Québec et cela est sain.

Notre culture s'exporte plus que jamais et Xavier Dolan en est très fier. Il est un de nos ambassadeurs.

Le long-métrage (il porte bien son nom dans ce cas-ci) raconte la vie tumultueuse de Laurence (Melvil Poupaud) , un Français installé au Québec et qui enseigne dans une école. Celui-ci vit en couple avec Fred (Suzanne Clément) et réalise qu'il veut devenir une femme. Le film met également en vedette Nathalie Baye (qui joue la mère de Laurence), Monia Chokri (qui joue la belle-sœur), Yves Jacques (un collègue) et Magalie Lépine-Blondeau (la copine de Laurence après la séparation avec Fred).

L'intelligence du film, au-delà de l'excellence du scénario, du traitement de l'image, des effets visuels qui se fondent aux émotions (l'eau qui coule du plafond lors d'une scène intense avec Suzanne Clément et de la bande sonore -- très années 1980, Fade to Grey, Depeche Mode, etc) est la sensibilité avec laquelle Xavier Dolan approche cet enjeu mal connu: celui de la transsexualité.

Laurence vit un drame identitaire terrible. Il est rejeté et ridiculisé, vit l'opprobre des parents de ses étudiants et d'inconnus.

Il faut rendre hommage à Xavier Dolan pour ce travail pédagogique qui démystifie la vie des transsexuels.

La performance de l'acteur français Melvil Poupaud est remarquable, de même que celle de Suzanne Clément, tellement crédible dans son désir de comprendre son conjoint. Une scène tournée dans un restaurant où elle défend son copain Laurence devant une serveuse indiscrète fera un jour partie d'une anthologie du cinéma québécois. Je crois que cette scène sera encore présentée dans les écoles de cinéma dans 50 ans. Suzanne Clément va probablement remporter un prix pour son jeu hors du commun.

Monia Chokri excelle dans son rôle de la belle-sœur blasée et désagréable alors que Nathalie Baye surprend dans ce rôle dur été exigeant.

Xavier Dolan est impatient. On le sait. Il a critiqué la décision du Festival de Cannes de ne pas présenter son film en compétition officielle.

Mais sa patience sera récompensée. Son prochain y sera assurément.

Xavier Dolan et l'équipe de son film Laurence Anyways

Sur le tapis rouge du Cinéma Impérial

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