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Le monde a changé en 2017, sera-t-il encore plus instable en 2018?

Les dirigeants autoritaires populistes voire fantasques font florès. Trump est toujours là. Et de graves défis s'annoncent pour la gouvernance mondiale.
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Manifestation de musulmans indonésiens contre la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, à Aceh, Indonésie, 22 décembre 2017.
NurPhoto via Getty Images
Manifestation de musulmans indonésiens contre la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, à Aceh, Indonésie, 22 décembre 2017.

Le monde a changé en 2017, notamment en ce qui concerne la gestion des affaires politiques et mondiales. 2018 pourrait bien continuer sur la lancée d'un monde qui est de plus en plus instable et inattendu, dans lequel les peuples veulent avoir leur mot à dire et où les dirigeants autoritaires populistes voire fantasques, font florès. Il y a un an bientôt, Donald Trump était installé comme président des États-Unis d'Amérique. Dans son discours d'investiture, il promettait au monde des changements importants, laissant entrevoir des bouleversements dans la façon de gouverner le monde.

Donald Trump va continuer à chambouler le monde

On lui donnait quelques mois pour tenir à la Maison-Blanche; un an près il y est toujours et malgré ses ennuis sur l'interférence de sa garde rapprochée, y compris sa famille, dans la relation avec la Russie de Vladimir Poutine: il est toujours là. La procédure d'impeachment évoquée un temps semble s'évanouir.

Pendant ce temps, l'homme aux discours tranchés, dont on pensait qu'il mettrait de "l'eau dans son vin", n'a absolument pas varié d'un iota par rapport à ses propositions de campagne à l'emporte-pièce. Après une prise de contact avec ses pairs européens, il n'a eu de cesse de n'en faire qu'à sa tête: il a quitté les accords de Paris sur l'environnement, a pris des arrêtés anti-immigration stigmatisants pour certains pays, a eu des propos choquants vis-à-vis de minorités, enfin a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël; il s'est mis à peu près toute la communauté internationale à dos, mais n'en a cure. Ce n'est pas son problème.

Il va donc falloir continuer à travailler avec ce président qui toutefois, quoi qu'on en pense, fait nécessairement bouger les lignes de la diplomatie internationale.

Le défi de la démocratie mondiale

Mais d'autres défis vont guetter le monde en 2018 qui tournent autour de la démocratie et de la gouvernance.

La montée du populisme en Europe ne s'est pas arrêtée nette avec l'élection d'Emmanuel Macron comme président de la République. Elle va certainement continuer et certains leaders, comme Sebastian Kurz en Autriche, n'ont eu aucun état d'âme à s'allier avec l'extrême-droite. Sera-ce le cas en République tchèque au mois de janvier avec l'élection présidentielle, en Italie au mois de mars et en Hongrie avant l'été avec les élections législatives? Dans ces pays, le populisme est en vogue, notamment en Italie où le mouvement Cinque stelle (cinq étoiles) rêve, avec Beppe Grillo, son dirigeant loufoque, de diriger un pays fatigué des anciens partis.

Le thème crucial sera bien sûr celui de l'immigration et de l'impuissance supposée de l'Europe de faire face à ce défi.

En Hongrie, Viktor Orbán, déjà critiqué pour sa politique contraire aux valeurs de l'Union européenne, pourrait aussi être menacé par sa droite encore plus dure... Le thème crucial sera bien sûr celui de l'immigration et de l'impuissance supposée de l'Europe de faire face à ce défi. Le discours anti-européen est désormais payant électoralement.

Mais ce qui est inquiétant de façon générale est la montée en puissance des régimes autoritaires: le Venezuela où Maduro a instauré une dictature de gauche qui a d'ores et déjà conduit ce pays à la ruine économique. En Turquie, Erdoğan a instauré un régime tellement fort que l'on peut évoquer la mise en place de la dictature d'un homme qui continue à purger son régime au mépris de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

L'espoir africain?

Il convient de mentionner une exception toutefois, en Afrique, où un vent de démocratie souffle sur le continent. La chute de l'ancien dictateur du Zimbabwe Robert Mugabe, qui s'est faite d'une façon correcte et sans effusion de sang, est un bon exemple pour l'Afrique, de même que l'élection présidentielle du Kenya annulée pour la première fois par la Cour constitutionnelle.

Le principal défi toutefois restera bien sûr la pauvreté et la faim dans le monde. Il s'agit là d'un fléau qui ne pourra que déstabiliser encore plus le monde et les institutions internationales si les pays ne s'engagent pas dans une politique d'aide au développement accrue et s'inscrivant dans la durée. La lutte contre le terrorisme, notamment au sein du G5 Sahel, indispensable, ne permettra pas à elle seule de répondre à la problématique de la région.

Enfin, le monde n'est pas à l'abri d'évènements qui pourraient mettre la paix mondiale en danger, notamment la politique nucléaire de Kim Jong-Un en Corée du Nord qui pourrait très rapidement dégénérer.

Les responsables politiques mondiaux devront en tout état de cause faire preuve de sang-froid, mais aussi prendre des initiatives fortes pour non seulement assurer la paix, mais aussi la développer pour l'avenir, notamment au Proche-Orient.

Ce billet a d'abord été publié sur le HuffPost France.

Avril 2018

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