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Un marché public tenu en otage

J'entends profiter d'un premier mandat pour tout mettre en œuvre afin de réunir les intervenants concernés par la renaissance du Marché Atwater. Une figure urbaine historique qui est enclavée en plein cœur de ce qui pourrait devenir le cœur de la véritable renaissance d'un secteur qui est à la porte du centre de la cité.
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Ce billet est le deuxième d'une série de quatre consacrée à mes propositions en qualité de candidat au poste de conseiller de Ville pour le district Saint-Henri--Petite-Bourgogne--Pointe-Saint-Charles, situé dans l'arrondissement du Sud-Ouest de Montréal.

Les marchés publics, de tout temps, ont toujours constitué le cœur même d'une cité. On a qu'à penser à l'ancien Marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal, qui fut un lieu de rassemblement de premier ordre, une véritable agora qui permettait aux citadins de nouer des liens avec campagnards. Par-delà sa fonction d'échange commercial, le marché public représentait une sorte d'assemblée populaire, dans un contexte où seuls les notables étaient autorisés à prendre des décisions politiques.

Quand l'agriculture et la culture font bon ménage

L'édifice du Marché Bonsecours, reconnu comme un des plus beaux édifices patrimoniaux au pays, allait, par un curieux détour historique, abriter le parlement du Canada-Uni et, quelques années plus tard, accueillir l'Hôtel de Ville de Montréal pendant plus d'un quart de siècle.

Il s'y donnait, aussi, des bals et des banquets et les étages supérieurs étaient dédiés aux arts et lettres. En clair, l'agriculture et la culture faisaient bon ménage à une époque où les grandes surfaces concentrationnaires n'avaient pas encore essaimé aux quatre coins de nos banlieues.

Premiers lieux de rassemblement civique, les marchés publics ont donné naissance à des édifices de très belle facture. En outre, nos marchés publics étaient bordés par des avenues, des parcs ou côtoyaient d'autres édifices civiques de premier plan.

Une figure urbaine délaissée

Malheureusement, après la Deuxième Guerre mondiale, la culture de l'automobile a vite fait de gommer des pans entiers du tissu urbain. C'est ainsi que les abords de certains de nos plus beaux marchés publics ont été littéralement saccagés. C'est ici que j'entre dans le vif de mon sujet.

Le Marché Atwater - sis en plein cœur de mon district électoral - constitue sans l'ombre d'un doute le plus bel ouvrage d'architecture (Art déco) dédié à un marché public et abrite les meilleurs bouchers de l'île de Montréal. Sa façade a été entièrement rénovée à la suite d'un incendie, survenu en 2002, et l'arrondissement du Sud-Ouest serait sur le point d'entreprendre des travaux de réaménagement sur son pourtour. L'allée piétonnière qui borde l'extérieur de l'édifice du marché fait l'objet d'importants travaux, au moment de composer ce billet, et tout ce branle-bas est tout de même curieux en pleine campagne électorale ...

De la chirurgie plastique au lieu d'une véritable intervention urbaine

Toujours est-il que nos édiles du Sud-Ouest planchent, selon leurs propres dires, sur des projets de mise en valeur des abords du Marché Atwater. On a pu assister, sur cette lancée, à quelques opérations de piétonnisation temporaires du tronçon de la rue Atwater qui borde le flanc est du marché. Quelques jardinières ont été installées autour des bornes destinées à protéger les jeunes arbres qui tentent, tant bien que mal, de s'épanouir le long de l'allée piétonnière menant jusqu'au canal de Lachine. Mais tout cela nous fait l'effet d'une chirurgie plastique destinée à remonter une figure urbaine qui a été défigurée par des décennies d'incurie.

Depuis les aménagements cosmétiques - œuvre de la firme Schème Consultants - du pôle urbain entourant le Marché Atwater rien n'a été fait pour ralentir la circulation, procéder à une sérieuse opération de verdissement et d'embellissement de la chaussée ou pour reconfigurer les figures urbaines (bâtiments et aménagements) qui devraient, normalement, dialoguer avec l'auguste marché. Quelques fois on se demande si ça ne vaudrait pas la peine de piétonniser les flancs sud et est du marché et de paysager le lugubre terrain de stationnement qui le sépare de la rue Atwater.

Le billet se poursuit après la galerie photos

Le campanile du Marché Atwater donne l'heure en plein centre du Sud-Ouest

Les abords du marché Atwater

Un environnement hostile

Dans les faits, le marché Atwater nous fait penser à une œuvre d'art qui aurait été déposée au beau milieu d'un terrain vague. Une enfilade consternante de façades aveugles fait face à son flanc est, avec une succursale de la Société des Alcools du Québec qui ressemble plus à un entrepôt BCBG qu'à un magasin en bonne et due forme. L'aménagement du domaine public est tout aussi pauvre et il n'y a pratiquement rien qui puisse accommoder le chaland. Pas de mobilier urbain, pas d'aménagement paysager intéressant et durable, et encore moins de petits bistros ou restaurants à la bonne franquette pour faire face au marché mal aimé.

Comble de l'infortune, un trafic incessant vient interrompre la promenade des gens du quartier qui enjambent le pont traversant le Canal de Lachine pour venir y faire leurs emplettes. Les autres visiteurs - en provenance du West-Island, du Centre-Ville ou de la Rive-Sud - roulent à tombeau ouvert en descendant la rue Atwater vers le sud ou en provenance de la rue Saint-Ambroise. Beau temps, mauvais temps, nos conducteurs du dimanche n'ont rien à faire des gens du quartier. Les abords du Marché Atwater font penser à une grande surface commerciale pour touristes branchés...

Des intervenants qu'il convient de brasser

Plus au sud il y a un petit pont qui relie la Pointe-Saint-Charles aux abords du Marché Atwater. Le site en question comporte un potentiel extraordinaire. Les berges du canal de Lachine nettoyées et proprement remblayées, on se pourrait se croire sur le bord de la Seine et les sentiers piétonniers qui longent le tout gagneraient à être mieux éclairés et paysagés. Un ingénieur à l'emploi de Parcs Canada m'a confirmé que la société d'État prévoyait reconstruire le petit pont afin d'en doubler la largeur. Une fois ces travaux entrepris, et après avoir enlevé les horribles bollards (poteaux flexibles qui ont été ancrés au centre du pont afin de ralentir la circulation des vélos) qui nous empoisonnent la vie, l'accès vers l'esplanade qui domine le marché sera enfin praticable.

En outre, il y a aussi les patrouilles policières préposées aux contraventions qu'il faudra affecter à des tâches plus utiles et moins préjudiciables à la bonne humeur des badauds le week-end venu. Finalement, il serait intéressant de réaménager la rue Saint-Patrick au sud du Canal de Lachine, un secteur où les automobiles filent comme sur une autoroute. Il faudra donc interpeler les services d'urbanisme de l'arrondissement du Sud-Ouest, Parc Canada, la Corporation des marchés publics de Montréal, le ministère des Transports du Québec (MTQ) et le Comité exécutif de la Ville de Montréal afin que soit mis en place un Plan particulier d'urbanisme (PPU) pour tout le secteur entourant le Marché Atwater.

Ce dossier représente la pierre angulaire du mandat de conseiller de ville que je convoite en plein cœur de l'arrondissement du Sud-Ouest. Fort de mes 12 années de pratique journalistique en milieu municipal, d'un baccalauréat complété en Design de l'environnement et de mon implication dans mon milieu d'ancrage, j'estime être en mesure de siéger sur le Comité consultatif d'urbanisme (CCU) du Sud-Ouest afin de faire le ménage dans notre propre cour. J'entends profiter d'un premier mandat pour tout mettre en œuvre afin de réunir les intervenants concernés par la renaissance du Marché Atwater. Une figure urbaine historique qui est enclavée en plein cœur de ce qui pourrait devenir le cœur de la véritable renaissance d'un secteur qui est à la porte du centre de la cité.

Retrouvez d'autres propositions de Patrice-Hans Perrier sur son site de campagne.

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