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Les devoirs des parents en cette rentrée scolaire: mobilisation et vigilance

Le budget 2016-2017 prévoit 550 millions de dollars pour les infrastructures scolaires alors que les besoins se chiffrent à 3,5 milliards de dollars.
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Les annonces du ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, fusent de toutes parts ces jours-ci, signe que la rentrée est bel et bien arrivée! Dans la frénésie de cette nouvelle année scolaire qui s'amorce, on pourrait croire à de nouveaux investissements qui visent essentiellement la construction d'écoles dans certaines régions du Québec, mais ces sommes correspondent en fait au versement des enveloppes déjà prévues dans le budget dévoilé en mars dernier.

Ne nous leurrons pas, il ne s'agit pas d'argent neuf. Ces enveloppes ne font pas partie du budget de l'Éducation, mais bien de celui attribué au Plan québécois des infrastructures, sous la responsabilité du président du Conseil du trésor, Carlos Leitão. Nous sommes bien sûr heureux que le gouvernement reconnaisse enfin, grâce à la mobilisation des parents, l'importance d'investir dans les infrastructures scolaires. En revanche, ces investissements plus que nécessaires ne répondent que partiellement aux besoins colossaux résultant du manque d'entretien des quinze dernières années et du retard dans la construction de nouvelles infrastructures scolaires. En effet, le budget 2016-2017 prévoit 550 millions de dollars pour les infrastructures scolaires alors que les besoins se chiffrent à 3,5 milliards de dollars.

Les besoins sont grands, et le retard accumulé l'est encore plus! Soyons toutefois conscients du fait que ce retard est dû à une négligence de la part du gouvernement libéral, qui est au pouvoir de façon pratiquement ininterrompue depuis 2003. Avec les délais de construction, nos enfants ne sont pas à la veille de bénéficier des sommes allouées à la réfection des écoles. Dévoilées ainsi au moment de la rentrée, ces annonces se veulent plutôt un écran de fumée servant à masquer les enjeux majeurs qui demeurent et qui se feront ressentir dès la rentrée...

Les montants débloqués pour agrandir les écoles et les rénover répondent à des besoins réels et urgents. Toutefois, le système d'éducation, c'est beaucoup plus que du béton. En l'absence d'un financement adéquat venant du gouvernement, les conditions d'apprentissage des élèves seront aussi lamentables que celles que nous avons déplorées au cours de la dernière année : la surpopulation s'est encore accrue en raison d'une hausse de la clientèle, le manque d'accès aux services de professionnels est critique malgré de timides initiatives réalisées de manière temporaire à la fin de l'année dernière, les enseignants sont toujours aussi démunis, un grand nombre de bâtiments demeurent vétustes ou mal adaptés... On n'est pas sortis de l'auberge!

«Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous nous mobilisons de nouveau, mais bien parce que nous constatons que le système public d'éducation est toujours en péril.»

Les faits parlent d'eux-mêmes. Le système public de l'éducation est en moins bonne posture qu'au printemps 2015! Le budget alloué aux services aux élèves, amputé de 350 millions de dollars depuis la rentrée 2015, en plus des compressions de plus de 1 milliard de dollars effectuées depuis 6 ans, est insuffisant pour répondre aux besoins criants et grandissants des élèves. Dans ces conditions, le «réinvestissement» annoncé lors du dernier budget ne permet même pas d'éponger les coupes de la dernière année.

Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous nous mobilisons de nouveau, mais bien parce que nous constatons que le système public d'éducation est toujours en péril. Le gouvernement souhaite rassurer la population en parlant de «réinvestissement» et de «gouvernement de l'éducation», mais rien n'est réglé, et de loin. La mobilisation historique de parents qui s'est organisée durant la dernière année a permis de faire de l'éducation une priorité nationale. Nous avons raison d'être fiers, car les politiciens de tous les horizons politiques reconnaissent désormais l'urgence d'agir. N'oublions pas que nous sommes des électeurs en plus d'être des parents, et notre engagement pèse énormément dans la balance.

Parents du Québec, nous avons fermé les yeux et avons laissé le gouvernement saccager notre système d'éducation publique depuis trop longtemps. Maintenant que nos enfants en paient le prix, nous subissons l'impact de notre négligence.

Écoles qui débordent, manque de services aux élèves, écoles vétustes... cessons de fermer les yeux sur ces enjeux qui sont devenus partie prenante du quotidien de nos enfants. Nous baignons dans l'eau chaude depuis si longtemps que cette situation inacceptable est devenue normale à nos yeux. Nous avons le pouvoir et le devoir d'exiger mieux pour nos enfants! Ne nous laissons pas endormir par les annonces et multiples promesses de notre gouvernement. Demeurons mobilisés et vigilants pour nos écoles et l'avenir de nos enfants!

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