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Surprises, plaisirs et émotions: c'est ça faire campagne dans Drummond!

Je termine avec cette dame rencontrée sur la rue Collins à Drummondville il y a quelques jours à peine. Une centenaire, sympathique et pleine d'humour. « Moi, je vais aller voter c'est sûr, et pour vous à part de ça ! », me lance t-elle. « Mais faut pas oublier de venir me chercher ! »
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17h00. Rue Genest à Drummondville. Je sonne à une porte. J'entends un chien japper. Pas surprenant. Ici, un foyer sur deux possède un animal de compagnie. Une dame entrouvre la porte, mais par malheur son chien, Ti-Loup, part à la sauvette. La dame change de couleur. Mon accompagnatrice Marjorie et moi nous nous regardons et nous nous disons: « Ouais, c'est sûrement pas le temps de lui parler de politique ! » Alors on part à la rescousse du chien! On tente par tous les moyens de le ramener au bercail. On court dans le parc et essaie de l'attirer avec des biscuits. Rien à faire. Le chien, lui, se bidonne. Ce n'est qu'au bout de 15 minutes que Ti-Loup finit par rentrer à la maison, essoufflé, « la langue à terre », comme on dit. Et là, la dame me lance : « Mme Déry, vous avez mon vote ! » Très surprise, je lui réponds : « C'est pas juste à cause du chien j'espère ? » « Non », me répond-elle en riant, « je vous suis depuis le début de votre campagne, vous faites un travail de terrain remarquable, alors je vous appuie. »

Des anecdotes comme celles-ci, j'en ai plusieurs. Le porte-à-porte nous réserve bien des surprises. On entre quand même dans l'intimité des gens, et ce, souvent à un moment où ils s'y attendent le moins.

Pas très loin, sur la rue Gisèle, je sonne à une autre porte. Un homme d'une quarantaine d'années ouvre et referme aussitôt. Je me dis : ça, c'est un électeur qui ne veut rien savoir de moi ! Et là j'entends : « Je suis en bobettes, laissez-moi le temps d'enfiler un pantalon ! » Je rigole et j'attends. Il ouvre la porte de nouveau avec un beau sourire. « Là nous pouvons discuter », me dit-il.

Après un bref échange, il me dit qu'il est encore indécis.

Des indécis, à ce stade-ci, il en reste encore. Mais la belle saison terminée, les citoyens commencent à s'intéresser davantage à la campagne électorale et ce sont surtout les questions de l'identité canadienne et de l'économie qui prédominent. Le fait est que je revois régulièrement des gens que j'ai croisés durant l'été sur le terrain et qu'un lien a déjà été établi entre eux et moi, ce qui facilite grandement les échanges avec les électeurs. Et bon nombre d'entre eux se prononcent en ma faveur.

Mais encore là, ça dépend à quelle porte on frappe. Je suis tombée sur le directeur de l'Association du NPD dans Drummond.

Oui, oui, un de mes adversaires. Mais il a été très poli et courtois à mon endroit. Inutile de vous dire que je n'ai pas réussi à le convaincre !

«L'important pour moi, c'est d'avoir un contact direct avec les électeurs.»

Par contre, je n'ai pas mis de temps à convaincre un électeur de Saint-Félix-de-Kingsey qui n'avait pas vu de candidat sonner chez lui depuis pas moins de... 20 ans ! Il demeure en haut de la montagne, en retrait, un petit coin charmant, mais isolé. Je me suis quand même rendue à son adresse. Très surpris de ma visite, il me lance: « C'est une joke Mme Déry? C'est sûr que vous avez mon vote ! » Et moi de lui répondre : « Vous êtes ma dernière porte aujourd'hui, ça finit la journée en beauté. Merci monsieur. »

Il faut dire qu'une bonne partie du comté de Drummond est rural. Les terrains sont plus vastes, les maisons plus éloignées les unes des autres. D'ailleurs, je me suis donné pour mission de faire du porte-à-porte dans les 18 municipalités de la circonscription. Et c'est ce que j'ai fait. J'ai parcouru le comté d'un bout à l'autre depuis le début du mois de juillet.

L'important pour moi, c'est d'avoir un contact direct avec les électeurs. Ça tombe bien, la campagne est longue. Ça me permet non seulement de rencontrer beaucoup plus de gens, mais d'avoir aussi le temps d'échanger avec eux et de mieux connaître leur réalité, leurs priorités et leurs espoirs.

En cours de route, on croise des chevaux qui broutent paisiblement, des vaches qui se promènent dans les champs, des bœufs Highland relaxant dans l'eau tellement il fait chaud. Les paysages sont magnifiques.

Je vis des moments magiques, drôles, parfois même tristes.

Difficile de sonner à une porte et tomber sur un homme de 80 ans qui vous dit doucement : « Mme Déry, je vous appuie, mais je ne sais pas si je vais me rendre jusqu'au jour du vote, je suis très malade. » Cet homme souffre d'un cancer incurable. Il vient de me couper le souffle. Je le serre fort dans mes bras, lui souhaite bon courage et poursuis ma route avec un pincement au cœur.

La prochaine porte, il n'y a personne. Je laisse mon dépliant dans la boîte aux lettres, avec un petit mot écrit à la main. Quelques heures plus tard, je reçois un courriel qui dit : « On vous a malheureusement manqué Mme Déry cet après-midi, mais vous avez notre appui. Vous pouvez compter sur nous. » Je les aime ces courriels-là !

Il reste encore 25 jours de campagne. Je compte poursuivre avec le même rythme et travailler avec autant de persévérance et de détermination. J'ai encore plusieurs rencontres prévues avec des organismes, entreprises et associations de tous genres. J'invite aussi les citoyens à venir nous rendre visite au bureau de campagne.

Je termine avec cette dame rencontrée sur la rue Collins à Drummondville il y a quelques jours à peine. Une centenaire, sympathique et pleine d'humour. « Moi, je vais aller voter c'est sûr, et pour vous à part de ça ! », me lance t-elle. « Mais faut pas oublier de venir me chercher ! »

Je lui dis : « Je viendrai vous chercher moi-même dans quelques jours, madame, pour aller voter. C'est promis ! » « Oubliez-moi pas là... », dit-elle avant de rentrer chez elle.

Ça vient clore une autre soirée de porte-à-porte réussie. Je rentre maintenant à la maison retrouver mes plus grands supporters...

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