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Lettre ouverte du président de la Fédération de la relève agricole du Québec

Je suis persuadé que la relance économique va passer par la jeunesse. Celle qui va nourrir le monde de demain et qui va exploiter une ressource renouvelable, qui n'est pas celle des mines ou des puits de pétrole.
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Voilà maintenant une dizaine de jours d'écoulés depuis l'intervention du ministre Pierre Paradis au Congrès de l'UPA. En une semaine, j'ai vécu beaucoup d'émotion, de colère, de déception....

Lors de l'allocution du ministre de l'Agriculture, j'ai été très frustré. Frustré du vide entourant son message. Au lieu d'un discours proche des producteurs et de leurs nombreuses préoccupations, nous avons eu droit à une rétrospective de l'année. Il a notamment beaucoup insisté sur sa présence à Atlanta pour les négociations sur le PTP. Je ne dis pas que je n'ai pas aimé son soutien à cette cause, mais soyons honnête, la balle était pleinement dans le camp du fédéral.

Frustré aussi de son annonce sur la tenue d'un sommet sur l'alimentation où tous les acteurs concernés vont être consultés: consommateurs, détaillants, transformateurs et pour finir les producteurs. Je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai une «écoeurantite» aigue des consultations qui ne mènent à rien! Combien de rapports sont sur les étagères du MAPAQ en train d'accumuler la poussière? En plus, en annonçant ce sommet, monsieur le ministre sous-entend qu'il ne fait pas confiance aux producteurs quant à leur écoute envers le consommateur. Et bien, je vous annonce Monsieur Paradis, que les producteurs sont des entrepreneurs qui s'ajustent aux marchés, car leur but premier est de se développer. Est-ce qu'on aurait autant de marchés courts présentement, si les producteurs n'étaient pas à l'écoute du consommateur?

Une autre consultation qui va coûter une petite fortune aux citoyens, en pelletant une fois de plus le problème en avant. En ces temps de rigueur budgétaire, j'ai un gros malaise.

Ce qui m'a rendu le plus en colère, c'est sa désinvolture et son manque de respect envers notre fédération et son travail. Encore une fois, il n'a pas dénié nous mentionner, alors que nous venions de lui remettre un travail majeur sur la relève agricole quelques semaines plus tôt. Nous n'avons d'ailleurs pas eu plus de détails, quant au rendu du fameux rapport Pronovost, promis pour cet automne. Je ne comprends toujours pas pourquoi un ministre s'obstine à nous ignorer, alors que son gouvernement est actuellement en quête de rentrées d'argent pour relancer l'économie québécoise, dont l'agriculture est un secteur majeur.

Il va y avoir une fenêtre d'opportunités incroyables suite à la signature de l'accord du PTP, pour le secteur des viandes et des grains notamment. Il va falloir être prêt, d'autant que les régions n'attendent que des jeunes entrepreneurs agricoles pour investir dans leur milieu.

Un exemple parmi d'autres: le sirop d'érable, dont la fédération a une vision à long terme axée sur la relève, et souhaite rajouter des centaines de milliers d'entailles pour combler son marché d'exportation, sans cesse grandissant. Les acériculteurs du Québec attendent depuis des mois, avec impatience, une décision de la régie des marchés agricoles pour allouer plus de contingent aux producteurs en place, mais aussi pour démarrer de nouveaux producteurs. Mais aucune mention du ministre sur la lenteur des décisions émises par cette instance, ni même aucun encouragement de sa part quant à ce secteur florissant qui devrait faire la fierté de tous les Québécois. L'agriculture est réellement en «stand-by».

Au lieu d'un message rassurant qui nous aurait donné des perspectives positives pour l'agriculture québécoise et aurait encouragé les investissements sur nos entreprises, nous avons eu du vide, des paroles en l'air... le tout sur un ton faux et détaché. Il y a de quoi être inquiet et insulté. Je suis pourtant persuadé que la relance économique va passer par la jeunesse. Celle qui va nourrir le monde de demain et qui va exploiter une ressource renouvelable, qui n'est pas celle des mines ou des puits de pétrole.

Monsieur Paradis et Monsieur Couillard, soyons des visionnaires, soyons des leaders pour notre agriculture et passons à l'action. Ensemble mettons rapidement sur pied une stratégie québécoise de l'agroalimentaire.

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