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Je suis du côté des pédophiles

Je rappelle qu'avec le nouveau projet de loi Harperien, les autorités pourront avoir accès aux informations d'un client d'un fournisseur de services Internet sans avoir besoin de l'approbation d'un juge. Big Harper is watching you, you, you et moi itou!
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C'est ce que prétend notre gouvernement fédéral. Il affirme dans le ton stalinien qui le caractérise depuis quelques temps, et je copie/colle pour ne pas me tromper, que «quiconque s'oppose aux plans fédéraux visant à faciliter la surveillance électronique par la police et les services de sécurité est du côté des pédophiles».

Je suis contre la surveillance électronique par la police et les services de sécurité digne des méthodes de Big Brother dans «1984», le livre de Georges Orwel qui m'avait tant bouleversé quand j'étais adolescent. Je suis contre l'abus de pouvoir, contre les risques de dérives totalitaires, contre le contrôle des sources journalistiques, contre l'espionnage de la vie des personnes, contre la surveillance à outrance. Mais je suis bien entendu aussi archi-contre les crimes pédophiles.

Je suis cependant contre le fait de mettre en péril la liberté de tous pour épingler deux ou trois déviants. Il y a d'autres méthodes pour empêcher les malveillants de nuire.

Les conservateurs qui nous dirigent veulent tout simplement et sans plus de réflexion accroître les pouvoirs de ceux qui font de la surveillance en ligne. Au risque de leur ouvrir les portes et l'ordinateur de milliers d'innocents. Aujourd'hui, c'est le compte des internautes susceptibles d'êtres suspects. Demain, qu'est-ce que ce sera? Les agents de la «Stasi» canadienne pourront-ils fouiller dans la vie numérique de ceux qui les dérangent comme bon leur semble? Pourront-ils éplucher le disque dur de ceux qui ne pensent pas comme eux, de ceux qui, comme moi, les contestent ouvertement? Pourront-ils accuser leurs opposants de tous les crimes, même si leur seul crime c'est de ne pas être d'accord avec eux?

D'ailleurs n'est-ce pas ce qu'ils font aujourd'hui quand ils accusent les gens épris de liberté d'être des «défenseurs de pédophiles»? C'est une grave accusation totalement infondée qui détourne le débat de l'essentiel : la liberté.

Quand j'apprends que les services policiers et de renseignement désirent avoir un accès plus facile aux informations sur les internautes et que le droit des individus à la vie privée ira après le droit d'enquête, je m'inquiète. Encore.

Je rappelle qu'avec le nouveau projet de loi Harperien, les autorités pourront avoir accès aux informations d'un client d'un fournisseur de services Internet sans avoir besoin de l'approbation d'un juge. Big Harper is watching you, you, you et moi itou!

Éduquons nos enfants à se méfier des pédophiles. Ne les laissons pas jouer tout seul avec l'ordinateur et la web cam dans une pièce fermée. Apprenons leur à ne pas répondre aux inconnus, à ne pas suivre le premier venu, à demander de l'aide s'il le faut, à faire preuve de jugement. Restons près d'eux. Aimons-les. Écoutons-les. Travaillons aussi à soigner les déviants. Soyons vigilants. Ne fermons pas les yeux. Essayons de traquer le mal à la source.

Mais ne laissons jamais les autorités prendre de force le pouvoir de notre ordinateur et de notre vie!

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