Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
De nos jours, on est plus souvent ce que les autres prétendent qu'on est que ce que l'on est vraiment. C'est la loi des étiquettes.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

De nos jours, on est plus souvent ce que les autres prétendent qu'on est que ce que l'on est vraiment. C'est la loi des étiquettes.

Vous aimez les produits bios? Les amateurs de radio jambon vont vous traiter de «préhistorique». Vous aimez chatouiller les enfants? Attention, on pourra vous assimiler à un «pédophile». Vous aimez le temps qui passe? Les lucides vous qualifieront de «paresseux» alors que les blogocommentateurs vous traiteront d'«attardé». Contrairement à Stephen Harper, vous mettez en doute les politiques israéliennes? Ne vous étonnez pas de vous faire traiter «d'antisémite». Et si vous êtes amateur de tartare, il ne serait pas surprenant que les végétariens intégristes vous comparent à un «cannibale».

J'ai titré ce billet «Je suis raciste» parce que c'est ce que clament les anti-charte acharnés à l'égard de ceux qui pensent qu'il n'est pas fou de vouloir mettre un peu de règles et de laïcité dans la fonction publique. J'aurais aussi pu écrire «Je suis terroriste», parce que les pro-charte les plus virulents pensent que ceux qui mettent en doute la charte telle qu'elle est écrite actuellement ouvrent la porte aux membres en règle d'Al Qaïda.

Ne me faites pas dire que j'applaudis aveuglément les dérives de Bernard Drainville ou que je pointe du doigt l'opportunisme du gouvernement Marois. Je n'ai finalement qu'une opinion voilée sur le sujet. Je trouve simplement que, malgré les dérapages prévisibles, le débat sur la laïcité de l'État se devait d'avoir lieu. Et quand je dis «débat», c'est pas une raison pour se taper dessus.

On nous colle tout le temps des étiquettes. Sans savoir qui nous sommes vraiment. Parce que c'est plus facile.

Traiter l'autre de ceci ou de cela, c'est une façon de l'attaquer sans en avoir l'air, un moyen de le museler sans se fatiguer, un piège pour détourner la conversation. Une fois épinglé ceci ou cela, il faudra vous justifier de n'être ni l'un ni l'autre pour vous en sortir... au lieu de dire et d'exprimer ce que vous vouliez.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Avril 2018

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.