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Il n'écoute pas

Jean Charest est buté, bouché, borné, méprisant, arrogant, entêté. Autant de qualités qui ne devraient jamais être accolées à un homme d'État qui se respecte dans une démocratie qui ser(vai)t d'exemple au reste du monde. Derrière cet aveugle qui conduit le Québec droit dans le mur, les deux mains dans nos poches, une armée de borgnes suit les yeux fermés.
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CP

Jean Charest est buté, bouché, borné, méprisant, arrogant, entêté, toutes des qualités qui ne devraient jamais être accolées à un homme d'État qui se respecte dans une démocratie qui ser(vai)t d'exemple au reste du monde. Et derrière cet aveugle qui conduit le Québec droit vers un mur les deux mains dans nos poches, une armée de borgnes suit les yeux fermés et le bons sens à off.

Rappelez-vous, tout ça a commencé quand les étudiants ont exprimé haut et fort leurs inquiétudes face à une mesure budgétaire qui leur semblait à juste titre injuste. Ils ont montré leur désaccord, argumenté, manifesté leur opposition, mis des propositions sur la table. Ils l'ont fait de façon créative et pacifique, ils se sont réunis lors d'assemblées animées et démocratiques.

Il n'a rien voulu voir.

Les manifestations se sont multipliées, les assemblées, les appels à la mobilisation, les avis de grève, les discours, les pétitions.

Il n'a rien voulu savoir.

Le 22 mars, 200 000 personnes ont marché joyeusement et pacifiquement dans les rues de Montréal pour lui faire entendre raison.

Il n'a pas bougé d'un poil.

Le 22 avril, un quart de million de gens se sont rassemblés pour demander à nos élus et particulièrement à ceux du PLQ, de se rapprocher du bien commun.

Il a tourné la tête avec dédain sur cet immense élan populaire et a continué de se taper la bedaine avec ses amis banquiers, financiers, gaziers, pétroleurs et autres profiteurs.

Le 22 mai, plus de 300 000 personnes se sont rassemblées pour demander au régime Charest de plus en plus entêté de mettre ses nouvelles mesures de répression sur la glace et d'essayer de sortir de la crise au plus vite et de bonne foi.

Il a à peine levé le nez pour traiter de petits vandales et de vilains terroristes celles et ceux qui s'opposaient à ses politiques.

Des gens de tous âges, de toutes conditions ont alors pris la rue chaque soir. Plus de 50 jours de manifestations nocturnes sans compter les dizaines d'autres manifestations spontanées la plupart du temps dans la joie et la bonne humeur.

Il a envoyé sa police pour matraquer l'opposition et museler les voix discordantes. Il a arrêté des enfants, verbalisé à outrance des gens sans argent, tabassé des passants, fragilisé la confiance, accusé à tour de bras ceux qui ne croyaient pas comme lui d'être des agitateurs, des violents, des vandales, il a emprisonné des figures emblématiques, il a semé la suspicion, la peur, le doute.

Dans les quartiers, dans les villes, dans les villages, les citoyens ont commencé à frapper sur leurs casseroles. Au début ils étaient 10, puis 20, puis 50, puis des centaines, et des milliers. Pendant des jours et des jours.

Il a fait la sourde oreille. Il a brandi la menace de la menace en traitant les casseroles comme si c'étaient des bombes à fragmentations et ceux qui les tapaient comme si c'était des membres en règles d'Al Quaïda.

La colère a continué de monter, attisée par le souffle âcre des ministres successives de l'Éducation, les slogans bouchés de Bachand, la gaffe méprisante de la ministre de la Culture, les jokes plates du PM, les allusions boiteuses du ministre de la Justice, et j'en passe.

Et puis, il y a eu lundi dernier deux élections partielles dans deux châteaux forts libéraux pour remplacer, entre autres, un gros mafieux parti en profiter ailleurs. Le test ultime de démocratie moderne. Les citoyens ont voté en minuscule nombre. La fameuse majorité silencieuse est restée plantée dans ses pantoufles. Les appuis au PLQ ont cependant fondu comme la neige sous le soleil du printemps. Jean Charest a même perdu le bastion d'Argenteuil.

Il a à peine sourcillé. Il a pris son air habituel de mouton de travers pour marteler que ce n'était que partie remise. Comme si cette élection ne comptait pas. Comme s'il allait pouvoir manipuler ad vitam aeternam l'opinion publique en martelant ad nauseam comme il le fait depuis près de 10 ans son message simpliste et paternaliste de peur.

Si les manifestations, si les pétitions, si même les élections ne viennent pas à bout du pire gouvernement du Québec, qu'est-ce que ça prend ?


Manifestation des 100 jours - 22 mai 2012

Manifestation des 100 jours - 22 mai 2012




Jour de la Terre: la manifestation à Montréal

La marche du Jour de la Terre 2012



La manif en images

MANIFESTATION DU 22 MARS 2012

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